Israël a eu à ce jour un grand succès dans sa guerre contre le Hamas, selon Conrad Black

Par Conrad Black
13 décembre 2023 18:12 Mis à jour: 13 décembre 2023 18:12

Le fait que la guerre entre Israël et le Hamas se déroule avec un succès israélien écrasant n’est pas suffisamment médiatisé. Les forces de défense israéliennes opèrent désormais sur la quasi-totalité du territoire de Gaza. Elles ont détruit ou fermé l’accès à des centaines de kilomètres du réseau de tunnels souterrains du Hamas et ont découvert et enlevé de grandes quantités de ses armes et munitions. L’état-major israélien a révélé que, pour la première fois, les combattants du Hamas commencent à se rendre après avoir reçu l’assurance d’un traitement civilisé.

Contrairement à ce qui a été dit au début de l’offensive israélienne – à savoir qu’elle se transformerait bientôt en une guerre beaucoup plus vaste et que le Hezbollah et l’Iran s’engageraient dans une grande guerre avec Israël, et avec des perspectives d’escalade bien au-delà – les actions des ennemis d’Israël n’ont été que symboliques. Le Hezbollah et l’Iran ont clairement fait savoir qu’ils ne voulaient pas s’engager pleinement dans une guerre avec Israël.

La soi-disant Autorité palestinienne ne représente pas vraiment les Palestiniens et n’a que peu d’autorité. Lors des élections intensément exigées par le président américain George Bush en 2006, avec un taux de participation inférieur à la moitié des électeurs, le Hamas a battu de justesse l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Mahmoud Abbas, l’actuel chef de l’Autorité palestinienne et de l’OLP et successeur du tristement connu Yasser Arafat, a aujourd’hui 88 ans et fait passer pour un jeune homme même le président américain Joe Biden. À part des discours moralisateurs habituels, l’Autorité palestinienne n’a pas dépassé le stade des tirs occasionnels d’armes légères contre les Israéliens, qui sont monnaie courante en Cisjordanie.

Bien que les déclarations publiées soient incomplètes et peu fiables, les Israéliens semblent avoir infligé des pertes considérables aux combattants et aux armes du Hamas et de les éliminer constamment dans toutes les parties de Gaza, ce qui a coûté à ce jour la vie à une centaine de soldats israéliens. Si nous sommes, comme cela semble être le cas, à plus de la moitié du chemin de l’élimination du Hamas en tant que force militaire, le nombre de victimes israéliennes est nettement inférieur à ce que l’on craignait.

À ce stade, il semble que nous soyons à un mois ou deux de l’anéantissement total du Hamas en tant que force militaire. Il est impossible de prédire avec certitude qu’un grand nombre d’otages pris par le Hamas seront sauvés. Et on ne peut pas suggérer que les pertes israéliennes ne pourraient pas doubler ou tripler. Cependant, l’extermination du Hamas en tant que force militaire et politique constituera la plus grande avancée dans le processus de paix au Moyen-Orient depuis les accords du Camp David entre l’Égypte et Israël en 1978. Ce serait également le plus grand coup porté à la théocratie totalitaire corrompue et agressive des ayatollahs d’Iran. La victoire d’Israël devra bientôt être claire et ses conséquences positives devront être évidentes.

L’une des conséquences de la guerre entre Israël et le Hamas a été la réduction de l’attention accordée à la guerre entre la Russie et l’Ukraine. L’objectif principal d’Israël à Gaza est bien connu et, deux mois après l’attaque terroriste initiale du Hamas, il semble plus facile et plus rapide à atteindre qu’on ne l’avait prévu. En revanche, le statut de la guerre en Ukraine est plus compliqué parce que la plupart des pays occidentaux se sont naïvement impliqués dans cette guerre en supposant que la Russie, en tant qu’État beaucoup plus grand, l’emporterait.

L’administration Biden a commencé avec la prédiction du président de l’état-major interarmées, le général Mark Milley, que Kiev tomberait en quelques jours et que la Russie occuperait l’ensemble de l’Ukraine en l’espace d’un mois. Joe Biden a proposé au président ukrainien Volodymyr Zelensky et à sa famille de quitter le pays en toute sécurité. Cette fuite n’était pas ce que Zelensky avait à l’esprit ni, comme le monde l’a vu, ce que les réalités sur le terrain imposaient.

De toute évidence, les Ukrainiens ont prouvé qu’ils avaient raison depuis lors. Mais l’octroi d’une aide militaire supplémentaire à l’Ukraine, ainsi que d’une aide substantielle à Israël, est actuellement bloqué au Congrès des États-Unis par les représentants du Parti républicain qui cherchent à atteindre l’objectif tout à fait raisonnable de réduire le flux constant de millions de migrants qui franchissent illégalement la frontière américaine à partir du Mexique.

Cependant, il est irresponsable de lier la situation à la frontière sud aux combats quotidiens qui se poursuivent à Gaza et en Ukraine où les intérêts nationaux américains sont en jeu tous les jours. Il n’existe pas de stratégie publiquement connue pour mener la guerre en Ukraine à une conclusion satisfaisante, car l’administration Biden, qui avait initialement considéré l’Ukraine comme une cause perdue, s’est ensuite ralliée à l’objectif de guerre déclaré par l’Ukraine : de reprendre chaque mètre carré de ce qui était auparavant le territoire ukrainien, y compris la Crimée, que la Russie a annexée il y a neuf ans.

Naturellement, c’est dans les intérêts de l’Amérique et de l’Occident en général de faire en sorte qu’une nation ukrainienne aux frontières viables soit reconnue par la Russie et soit garantie par l’OTAN comme un pays souverain durable et légitime. Il s’agit également d’y parvenir sans compromettre de façon permanente les relations de l’Occident avec la Russie ni de rendre impossible le fait d’arracher la Russie au bras de la Chine. L’intérêt vital de la civilisation occidentale demande que le conflit de plus de 300 ans entre les émules russes de l’Occident, à commencer par Pierre le Grand, et les xénophobes comme Vladimir Poutine, soit résolu en faveur de l’Occident et que la Russie soit accueillie à nouveau comme une culture et une nation occidentales éminentes.

Les objectifs qui ne sont pas encore clairement énoncés en Occident devraient être, d’un côté, la poursuite d’une forme de paix au Moyen-Orient dans laquelle Israël est universellement reconnu comme un État hébreu et où un État palestinien viable est également établi. Un autre objectif devrait être la fin de la guerre entre la Russie et l’Ukraine qui établit absolument l’Ukraine comme un pays souverain légitime et, en même temps, évite une humiliation totale de la Russie ce qui permettrait à l’Occident de surenchérir sur la Chine et établir des relations amicales avec ce pays.

Le jeu de l’isolationnisme primitif joué, en particulier, par certains membres du Parti républicain américain représente une menace, et de nombreux élus et commentateurs par ailleurs sérieux adoptent des positions irresponsables à l’égard de l’Ukraine et de Gaza. La guerre en Ukraine a besoin d’une stratégie de sortie et non de menace d’abandon de ce pays par l’Occident, tandis qu’Israël a besoin d’un mandat pour atteindre son objectif et non d’un harcèlement constant au sujet d’un cessez-le-feu qui sauverait le Hamas de l’anéantissement qu’il mérite et qu’une paix réelle exige.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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