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Israël lance des frappes sur le sud du Liban, visant le Hezbollah

Les frappes interviennent dans un contexte de tensions croissantes et d’accusations sur le désarmement du Hezbollah et le respect du cessez-le-feu au Liban.

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De la fumée s'élève du site d'une frappe aérienne israélienne qui a visé le village de Tayr Debba, dans le sud du Liban, le 6 novembre 2025.

Photo: FADEL ITANI/Middle East Images/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

L’armée israélienne a indiqué le 6 novembre avoir mené des frappes aériennes sur des cibles du Hezbollah dans le sud du Liban, touchant ce qu’elle qualifie « d’infrastructures terroristes » et plusieurs dépôts d’armement appartenant à l’unité Radwan du groupe.
Les Forces de défense israéliennes (FDI) précisent dans un communiqué que la force Radwan « continue de reconstituer des infrastructures terroristes dans le sud du Liban dans l’intention de nuire à Israël », ajoutant qu’elles continueront « d’éliminer toute menace contre l’État d’Israël ».
Les activités militaires et la tension entre Israël et le Liban se maintiennent malgré l’accord de cessez-le-feu signé en 2024 sous médiation américaine et française.
Aux termes de cet accord, Israël devait se retirer du territoire libanais, tandis que le Liban s’engageait à confier à son armée la responsabilité du démantèlement des fortifications du Hezbollah près de la frontière israélienne.
En août, le gouvernement libanais a autorisé son armée à élaborer un plan limitant l’accès aux armes aux six agences de sécurité officielles du pays d’ici la fin de l’année.
Cette décision est intervenue peu après la visite de l’envoyé américain Tom Barrack, qui a exhorté Beyrouth à reprendre la main sur l’ensemble des groupes armés du pays.
Le département d’État américain classe le Hezbollah comme organisation terroriste depuis 2014.

Impacts sur les zones civiles

Selon l’armée israélienne, les installations frappées jeudi étaient situées dans des zones densément peuplées.
« Ceci illustre une fois de plus la stratégie cynique et brutale du Hezbollah pour utiliser les civils libanais comme boucliers humains », ont ajouté les FDI.
Elles affirment que ces sites violent les accords existants entre Israël et le Liban et mettent en danger les habitants.
La conduite des frappes a été précédée de mesures pour limiter les dommages collatéraux, avec notamment des avertissements à la population, l’utilisation de munitions de précision et une surveillance aérienne des cibles, selon l’armée.
Le porte-parole militaire israélien Avichay Adraee a annoncé plusieurs ordres d’évacuation sur X vers 15h jeudi, enjoignant les habitants de plusieurs villages du sud du Liban à se déplacer d’au moins 500 mètres par rapport à des emplacements précis, identifiés sur des cartes diffusées.
Les sites visés se situaient de 4 à près de 24 km au nord de la frontière israélienne.
Les raids sur la ville de Tura, dans le district de Tyr, ont fait un mort et trois blessés, a signalé le ministère libanais de la Santé.

Réactions à Beyrouth et Jérusalem

Le président libanais Joseph Aoun a condamné les frappes, dénonçant dans une publication sur X « un crime pleinement constitué ».
Il accuse Israël de violer le droit humanitaire international ainsi que la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui a mis fin à la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah.
« Chaque fois que le Liban manifeste sa volonté d’ouvrir le dialogue, Israël intensifie son agression contre la souveraineté nationale », déclare M. Aoun, ajoutant qu’alors qu’un an s’est écoulé depuis le cessez-le-feu, Israël n’a « cessé de montrer son rejet de toute issue négociée. »
Dans une rencontre avec des délégués de la Banque mondiale à Beyrouth vendredi, M. Aoun a réaffirmé l’attachement du Liban à l’accord de cessez-le-feu.
En Israël, le ministre de la Défense Israel Katz a affirmé la semaine passée que le Liban tergiversait dans le désarmement du Hezbollah.
« Le Hezbollah joue avec le feu et le président libanais traîne les pieds. Le gouvernement libanais doit aller au bout de son engagement à désarmer le Hezbollah et à l’éloigner du sud du Liban », a‑t‑il déclaré.
« L’application maximale sera maintenue et renforcée : nous ne laisserons pas la menace persister sur les habitants du nord. »
Les dernières frappes font suite à l’annonce de l’armée israélienne, la veille, de l’« élimination » de Hussein Jaber Dib, membre de la force Radwan du Hezbollah, accusé d’avoir préparé des attaques contre Israël.
Les militaires affirment avoir tué environ vingt combattants du Hezbollah ces dernières semaines pour violation des accords entre Israël et le Liban.
Evgenia Filimianova est une journaliste basée au Royaume-Uni qui couvre un large éventail de sujets nationaux, avec un intérêt particulier pour la politique britannique, les procédures parlementaires et les questions socio-économiques.

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