Israël lancera son offensive sur Rafah « seul » si les États-Unis refusent de s’impliquer, assure Netanyahu

Par Aldgra Fredly
25 mars 2024 07:20 Mis à jour: 25 mars 2024 07:52

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré au secrétaire d’État américain en visite, Antony Blinken, qu’Israël pourrait lancer « seul » une offensive terrestre à Rafah, la ville la plus méridionale de Gaza, et renoncer au soutien des États-Unis.

Blinken a rencontré le dirigeant israélien à Tel Aviv le 22 mars et a exhorté Israël à ne pas envahir Rafah, affirmant qu’une telle action « risquerait d’aggraver la situation ».

« Comme nous l’avons dit, une opération militaire terrestre de grande envergure à Rafah n’est pas la solution », a déclaré Blinken lors d’une conférence de presse à Tel-Aviv.

« Une telle opération pourrait tuer davantage de civils, elle compromettrait l’acheminement de l’aide humanitaire, elle isolerait davantage Israël sur la scène internationale et mettrait en péril sa sécurité et sa réputation à long terme. »

D’après le département d’État, Blinken a également discuté avec Netanyahu de la nécessité de parvenir à un accord sur un cessez-le-feu de six semaines qui garantirait la libération des otages et l’augmentation de l’aide humanitaire à Gaza.

Cependant, Netanyahu a déclaré sur X, anciennement connu sous le nom de Twitter, qu’il avait fait savoir à Blinken lors de la réunion qu’il était impossible de vaincre le Hamas sans entrer dans Rafah et sans éliminer les bataillons qui s’y trouvaient encore.

« Je lui ai dit que j’espérais que nous le ferions avec le soutien des États-Unis, mais que si nécessaire, nous le ferions seuls », a déclaré le dirigeant israélien.

« Je lui ai également dit que nous reconnaissions la nécessité d’évacuer la population civile des zones de combat et, bien sûr, de répondre aux besoins humanitaires, et que nous travaillions dans ce sens. »

Des Palestiniens fouillent les décombres de leur immeuble  détruit lors d’une frappe aérienne israélienne nocturne dans le camp de réfugiés de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 27 février 2024, au milieu des combats en cours entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas. (DIT KHATIB/AFP via Getty Images)

L’administration Biden a exhorté Israël à s’abstenir de lancer une offensive majeure à Rafah tant qu’un plan d’évacuation massive des civils de la dernière zone de Gaza n’aura pas été élaboré. Plus de la moitié des 2,3 millions d’habitants de Gaza sont réfugiés dans cette zone.

Les États-Unis ont soumis au Conseil de sécurité des Nations unies un projet de résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat à Gaza en échange de la libération des otages, mais la Chine et la Russie y ont opposé leur veto.

Le vote des 15 membres du Conseil s’est soldé par 11 voix pour et 3 voix contre, dont celle de l’Algérie, représentant des pays arabes au Conseil. Une abstention a été enregistrée, celle de la Guyane.

Expliquant sa décision de veto le 22 mars, l’ambassadeur russe à l’ONU, Vassily Nebenzia, a déclaré que cette dernière résolution sur le cessez-le-feu, soutenue par les États-Unis, n’ordonnait pas explicitement un cessez-le-feu, mais se contentait de stipuler qu’un tel cessez-le-feu était « impératif ». M. Nebenzia a estimé que cette formulation n’était « pas suffisante » et que le Conseil devait « exiger un cessez-le-feu ».

Selon un résumé de l’ONU, la résolution américaine « rend impératif un cessez-le-feu immédiat et durable », indique qu’Israël et les autres groupes armés impliqués dans le conflit doivent respecter le droit international et protéger les travailleurs humanitaires, et appelle à l’élargissement de l’aide humanitaire à Gaza.

Le résumé de l’ONU précise que la résolution condamne aussi directement « tous les actes de terrorisme, dont les attaques menées par le Hamas le 7 octobre, la prise et l’assassinat d’otages, le meurtre de civils, les violences sexuelles, et condamne l’utilisation de bâtiments civils à des fins militaires ».

En outre, la résolution soutenue par les États-Unis exige que le groupe terroriste du Hamas permette aux organisations humanitaires de rencontrer tous les otages restants que le Hamas détient dans la bande de Gaza.

Les combattants du Hamas ont tué environ 1200 personnes et en ont enlevé 250 autres lors de l’attaque du 7 octobre menée dans le sud d’Israël, qui a déclenché la guerre. Le Hamas détiendrait encore environ 134 otages.

À Gaza, le ministère de la Santé, contrôlé par le Hamas, a porté le nombre de morts à près de 32.000 le 21 mars. L’agence ne fait pas de distinction entre les civils et les combattants dans son bilan, mais précise que les femmes et les enfants représentent les deux tiers des personnes décédées.

Ryan Morgan et Associated Press ont participé à la rédaction de cet article.

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