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« Ne la laissez pas rentrer, c’est une sioniste » : poursuite des procédures pour propos antisémites à Sciences Po

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Bloquage de l'entrée de Sciences Po par des manifestants soutenant la cause palestinienne, le 26 avril 2024, à Paris.

Photo: DIMITAR DILKOFF/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

La « suspension » de procédures disciplinaires annoncée par la direction de Sciences Po à l’encontre d’étudiants bloquant l’entrée de l’école ne concerne pas l’enquête ouverte en mars après une accusation d’antisémitisme, a souligné dimanche la ministre de l’Enseignement supérieur.
Il n’est « pas question de lever, d’amoindrir ou d’enlever, soit des sanctions (pour) antisémitisme, soit les procédures » sur ce sujet, a affirmé Sylvie Retailleau sur BFMTV.
Le 12 mars, une centaine d’étudiants ont occupé l’amphithéâtre principal de l’école de sciences politiques dans le cadre d’une « journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine ». Une étudiante de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a alors « été empêchée d’accéder à l’amphithéâtre » où se tenait l’action organisé par le Comité Palestine de Sciences Po.
L’étudiante a été la cible de propos antisémites : « ‘‘Ne la laissez pas rentrer, c’est une sioniste’’ », relaye le syndicat UEJF sur X. Des propos « inqualifiables et parfaitement intolérables », avait réagi le lendemain Emmanuel Macron.
« Limite franchie à Sc Po (…). Les étudiants de l’UEJF y sont pris à partie comme juifs et sionistes », a dénoncé l’association étudiante sur X, tandis que le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Yonathan Arfi, a déploré un « antisémitisme d’atmosphère ».
La direction de Sciences Po a annoncé saisir « la section disciplinaire en vue de sanctionner ces agissements intolérables », considérant auprès de l’AFP « que plusieurs lignes rouges ont été franchies ».
La « suspension » de procédures disciplinaires pris vendredi par la direction de l’établissement parisien se référait à une procédure « qui n’a pas de lien avec l’antisémitisme », lié à des faits plus récents, sans rapport avec « l’événement malheureux, intolérable, du 12 mars ».
« Les universités doivent rester un lieu de débat »
Vendredi soir, à l’issue d’une journée de blocage et de mobilisation, émaillée de tensions, la direction de Sciences Po a notamment annoncé la « suspension des saisines de la section disciplinaire engagées depuis le 17 avril ».
Elle s’est aussi engagée à organiser un débat interne d’ici jeudi. « Les universités doivent rester un lieu de débat, mais débat n’est pas blocage (et) n’est pas des revendications illégitimes », a observé Sylvie Retailleau au sujet des revendications des étudiants mobilisés.
« Les revendications sur un appel au boycott académique (des) liens avec des entités d’Israël (ou) à des enquêtes sur des partenariats, eh bien non. Il n’est pas question de revenir sur des revendications que j’appelle illégitimes », a-t-elle affirmé.
« Ce qu’a proposé Sciences Po, c’est d’essayer d’installer un débat mesuré où la controverse est possible, le spectacle désolant qu’on a vu vendredi n’était pas un débat », selon elle.
La tête de liste Les Républicains (LR) aux élections européennes François-Xavier Bellamy a reproché dimanche à la ministre de l’Enseignement supérieur d’avoir soutenu un « accord de la honte » entre la direction de Sciences Po et les manifestants. Il a également demandé au gouvernement d’envisager un arrêt des subventions publiques à Sciences Po Paris, interrogé au Grand rendez-vous CNews, Europe 1, Les Échos.