«Je ressasse un peu ce qu’il s’est passé»: le vigile qui a immobilisé l’assaillant gare de Lyon livre son ressenti

Par Robin Lefebvre
5 février 2024 14:56 Mis à jour: 5 février 2024 15:25

Abderahmane Cissé, 45 ans, a réussi à désarmer le forcené qui a fait plusieurs blessés, dont un grièvement, ce samedi matin gare de Lyon.

Il a effrayé tout le monde l’espace d’un instant ce samedi 3 février au matin, blessant les courageux passants qui venaient en aide à la jeune femme attaquée en premier. Et puis le fou furieux de la gare de Lyon a dû affronter Abderahmane Cissé et ses 110 kg. En un clin d’œil, l’assaillant a été plaqué au sol, immobilisé grâce à cet agent de sécurité de 45 ans. C’est lui qui l’a désarmé et l’a neutralisé avant l’intervention des policiers.

Ce spécialiste en sport de combat, vigile depuis environ vingt ans, a livré ce dimanche soir à nos confrères du Parisien son ressenti après cette folle matinée. Il témoigne avec simplicité, comme s’il allait de soi de maîtriser à mains nues un individu qui a affirmé lors de sa garde à vue être venu spécialement à Paris pour assassiner des Français.

« Ma priorité, c’est de le désarmer »

Ce samedi matin vers 8 heures, Abderahmane arrive avec deux heures d’avance. « Je fais ma ronde dans le hall 3. C’est très calme. Là tout à coup, j’entends des cris. Je me mets tout de suite à courir dans cette direction. Je vois d’abord un monsieur avec un couteau à la main. Un peu plus loin, il y a une personne qui est à terre. Elle est en sang, elle se tient l’abdomen », rembobine-t-il.

Ce blessé, c’est Claude, 66 ans. Il a essayé de venir en aide à la jeune femme que l’agresseur a tenté de tuer en premier. Si cette dernière parvient à s’échapper, l’héroïque sexagénaire a pour sa part été grièvement touché au ventre. Son pronostic vital était toujours engagé ce dimanche en milieu d’après-midi, selon une information du parquet de Paris.

Quand Abderahmane approche, l’assaillant menace la vie de Guilhem, un jeune ingénieur qui se bat pour le désarmer. « Je ne réfléchis pas du tout. Ma priorité c’est d’y aller et de le désarmer. C’est la seule chose à laquelle je pense », assure le colosse. Il fonce sur l’agresseur qui chute instantanément.

« Il ne lâche pas l’arme »

« J’essaye de lui tordre le poignet. Mais il ne lâche pas l’arme », poursuit-il. Puis, la délivrance: « J’entends la lame tomber. Un autre monsieur, plus âgé, l’écarte aussitôt. Pendant ce temps, j’attrape les bras de l’homme et je me mets sur lui en appelant les renforts », raconte-t-il encore au Parisien. L’assaillant est terrassé, à terre, immobile, silencieux. « Il ne parle pas. Il n’esquisse même pas un soupir », se rappelle l’agent de sécurité.

Après une courte prise en charge à l’hôpital, Abderahmane est rentré chez lui aux Mureaux (Yvelines) pour prendre le temps d’accuser le coup. « Je ressasse un peu ce qu’il s’est passé », reconnaît le professionnel. Après une telle expérience, il pourrait bénéficier d’un soutien psychologique, s’il le désire.

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