Kenya: les recherches se poursuivent après la mort de 51 adeptes d’une secte

Par Epoch Times avec AFP
24 avril 2023 11:55 Mis à jour: 24 avril 2023 11:55

Les recherches se poursuivaient lundi dans une forêt de l’est de Kenya, après les macabres découvertes de 51 corps d’adeptes d’une secte, suscitant des interrogations sur l’attitude des autorités qui avaient déjà arrêté son gourou pour ses activités d’endoctrinement.

Le chef de la police kényane, Japhet Koome, est attendu dans la matinée dans la forêt de Shakahola, située non loin de la ville côtière de Malindi. Le ministre de l’Intérieur, qui a qualifié dimanche ces morts de « massacre », doit se rendre sur place mardi.

Depuis vendredi, 47 corps ont été exhumés, après la découverte initiale de quatre morts par la police le 14 avril. Ce jour-là, onze autres personnes avaient été secourues et hospitalisées. Aucun détail n’est disponible sur l’état des corps et la durée de leur présence dans le sol. Les policiers s’attendent à retrouver d’autres corps en fouillant la terre rouge de cette forêt où se regroupaient les fidèles de ce culte.

Des adeptes survivants ont été secourus

Selon la Croix Rouge kényane, « jusqu’à présent, 112 personnes ont été portées disparues » à son bureau de recherche sur place. Certains adeptes sont encore présents dans la forêt. L’une d’entre elles a été retrouvée dimanche. Frêle, les yeux exhorbités, elle a refusé de s’alimenter.

« Elle a absolument refusé de recevoir les premiers soins et elle a fermé résolument sa bouche, refusant d’être assistée, voulant continuer son jeûne jusqu’à la mort », a déclaré à l’AFP Hussein Khalid, membre de Haki Africa, organisation qui avait alerté la police sur les agissements de l’Eglise Internationale de Bonne Nouvelle.

« Nous appelons le gouvernement national à envoyer des troupes sur le terrain afin que nous puissions aller à l’intérieur (de la forêt) et secourir ces victimes qui sont en train de jeûner jusqu’à la mort », a-t-il exhorté.

Les plus de 300 hectares de forêt sont « bouclés et déclarés scène de crime », a affirmé dimanche sur Twitter le ministre de l’Intérieur Kithure Kindiki.

Les autorités connaissaient les activités du pasteur 

« C’est un grand coup et un grand choc pour notre pays », a déclaré à l’AFP Sebastian Muteti, chargé de la protection de l’enfance pour le comté de Kilifi, affirmant qu’il s’agissait de « tueries de masse ». Ces macabres découvertes suscitent les interrogations sur l’attitude des autorités qui connaissaient les activités du pasteur Makenzie depuis 2017.

Cette année-là, il avait été arrêté car il prônait à de nombreux enfants de ne pas aller à l’école. À l’époque, il avait été accusé de « radicalisation » et de diriger une école non enregistrée.

Il avait à nouveau été arrêté le mois dernier après que deux enfants étaient morts de faim sous la garde de leurs parents, qui les avaient ensuite enterrés. Il avait été libéré contre une caution de 100.000 shillings kenyans (environ 670 euros) et avait poursuivi ses activités.

Il doit comparaître devant un juge le 2 mai.

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