La collecte du jade

23 octobre 2016 09:00 Mis à jour: 18 octobre 2016 12:00

La pièce présente la collecte du jade qui se fait dans les rivières et dans la montagne. À l’époque Ming, on parlait déjà de la façon de ramasser les pierres. Ils parlaient des rivières de jade vert ou des rivières de jade blanc.

Vase en forme d’ours. Inscription : « Da Qing Qianlong fanggu » (« Imitation des antiques par l’empereur Qianlong des grands Qing »). Chine. Dynastie Qing, règne de Qianlong (1736-1795), 1760. Jade. (© Musée national du Palais, Taipei)
Vase en forme d’ours. Inscription : « Da Qing Qianlong fanggu » (« Imitation des antiques par l’empereur Qianlong des grands Qing »). Chine. Dynastie Qing, règne de Qianlong (1736-1795), 1760. Jade. (© Musée national du Palais, Taipei)

À la montagne, la pierre est brute alors que dans les rivières la pierre est polie. Mais l’eau est très froide. L’empereur Qianlong avait écrit que pour ramasser le jade des eaux, il fallait rester les deux pieds dans l’eau glacée, progresser pas à pas, courber l’échine et baisser la tête.

Les deux personnages portent un chapeau pointu et sont vêtus à la manière des habitants musulmans des régions du Xinjiang. Selon la rondeur des pierres nous concluons qu’il s’agit de jade des eaux.

Le mot jade, yu en chinois, signifie « belle pierre ». Il comprend plusieurs minéraux dont le marbre nommé « jade blanc », la cornaline désignée « jade de feu » et le cristal de roche qu’on appelait « jade d’ eau ». Le jade qu’on utilisait en Chine était la néphrite alors que les pierres de couleurs vives sont des jadéites. Le minéralogiste français Augustin Alexis Damour (1808-1902) a été le premier à décrypter la minéralogie du jade.

On a souvent utilisé les différentes couches et couleurs de jade pour marquer deux animaux ou les saison par un subtil ciselage à partir du même bloc de jade. La pièce la plus connue est le chou en jadéite de la dynastie Qing qui se trouve au musée national du Palais à Taiwan.

Formée par un entrelacement dense de microcristaux fibreux, le jade atteint une dureté moyenne de 6,5 à 7 sur l’échelle de Mohs. Le travail du jade est très difficile, très délicat et exige beaucoup de patience.

L’empereur Qianlong fit inventorier plus de 1 500 bronzes parmi les œuvres exposées au palais. Il fit imprimer le catalogue. Parmi ces œuvres se trouvait un vase en bronze en forme d’ours de la période Han. Il est à noter qu’il existait des traces écrites dans les archives impériales sur l’histoire de ce vase en jade fabriqué à partir du prototype en bronze. Qianlong le fit dessiner puis ordonna d’en fabriquer un modèle en bois accompagné des instructions qu’il envoya dans le sud où se trouvaient les artisans pour le faire ciseler et polir. Les objets faisaient souvent plusieurs allers-retours entre le sud et Pékin avant d’être accomplis à la satisfaction de l’empereur.

Coupe en forme de feuille de lotus et à décor de tortues. Chine. Dynastie Song du Sud (1127-1279). Jade. (© Musée national du Palais, Taipei)
Coupe en forme de feuille de lotus et à décor de tortues. Chine. Dynastie Song du Sud (1127-1279). Jade. (© Musée national du Palais, Taipei)

D’après les textes datant de Zhou, le disque bi symbolisait également l’alliance. Il représentait l’échange. Une guerre a éclaté à cause d’un disque bi. Quand il se cassait, il marquait la rupture. C’est à partir du Ve siècle avant notre ère qu’on a noté ces commentaires. Malgré le doute de certains scientifiques par rapport à leur véracité, les notes ont sûrement été basées sur une certaine réalité ou des éléments qui se transmettaient oralement.

On a trouvé dans les tombes des empereurs de la dynastie Han des linceuls en jade. D’autres pièces en jade étaient aussi déposées dans le linceul. On croyait à l’époque que, grâce à la protection du jade, le corps pouvait rester intact. Le jade est lié à la notion de longévité et d’immortalité. On protégeait aussi la tête avec une sorte de disque bi pour que l’âme puisse passer. Le disque bi symbolise pratiquement à lui tout seul la civilisation chinoise. Rond, éternel, il assure l’harmonie et la protection du corps.

Ciselée dans une néphrite de couleur céladon clair et translucide, cette coupe à eau est composée de deux feuilles de lotus, au cœur desquelles deux tortues se regardent, la tête levée.

Pendentif en forme de dragon. Chine. Zhou de l’Est, période des Royaumes combattants (475-221 av. J.-C.),  IVe siècle av. J.-C. Jade. (© RMN-Grand Palais (musée Guimet, Paris)/Thierry Ollivier.)
Pendentif en forme de dragon. Chine. Zhou de l’Est, période des Royaumes combattants (475-221 av. J.-C.), IVe siècle av. J.-C. Jade. (© RMN-Grand Palais (musée Guimet, Paris)/Thierry Ollivier.)

La feuille de lotus et la tortue à 300 ans est un thème apprécié chez les Song. Cette image apparaît dans les volumes consacrés aux signes de bon auspice dans le Livre des Song. Apparemment, ces histoires ont été racontées au service du régime de l’empereur. À l’origine, le thème de la tortue sur une feuille de lotus est apparu dans un texte qui racontait qu’une tortue de 300 ans apparaît sur une feuille de lotus pour symboliser le bon gouvernement de l’empereur. La tortue et le jade sont symboles de longévité et de pouvoir magique.

Dans cette magnifique coupe à eau, les naturalistes de Song arrivent à insuffler de la vie dans leur œuvre. Une fois la coupe remplie d’eau, l’animal semble bouger.

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