La liberté d’expression artistique est menacée par la censure imposée par le PCC à Shen Yun, affirme un rapport

La campagne du PCC contre Shen Yun est un test pour savoir dans quelle mesure les États-Unis et leurs alliés démocratiques sont capables de protéger la liberté d'expression", souligne le rapport.

Par Frank Fang
10 janvier 2024 14:03 Mis à jour: 11 janvier 2024 14:57

Le Parti communiste chinois (PCC) tente d’étouffer la liberté d’expression artistique aux États-Unis et dans 37 autres pays depuis plus d’une décennie, en menant une campagne internationale agressive ciblant une compagnie d’arts du spectacle basée à New York, selon un rapport du centre d’information sur le Falun Dafa, une organisation à but non lucratif basée aux États-Unis.

Le rapport, intitulé « Perturbations diplomatiques et désinformation : la campagne internationale de Pékin pour arrêter Shen Yun », documente les efforts déployés par le régime chinois pour harceler, saboter et répandre des mensonges sur Shen Yun Performing Arts, qui s’efforce de faire revivre la beauté de la culture chinoise traditionnelle à travers la danse et la musique, telle qu’elle existait avant l’ère communiste.

Dans la Chine ancienne, les artistes s’attachaient traditionnellement à soigner leur caractère moral, convaincus que les vertus et la bonté étaient indispensables à la vie et à l’expression artistique. Les artistes de Shen Yun puisent leur inspiration dans le Falun Gong, également appelé Falun Dafa, une discipline spirituelle fondée sur les principes de vérité, compassion et tolérance.

« Le PCC a passé près de 25 ans à essayer d’éradiquer et de diaboliser le Falun Gong et encore plus longtemps à détruire la culture traditionnelle chinoise », a déclaré dans un communiqué Levi Browde, directeur exécutif du Centre d’information sur le Falun Dafa et l’un des auteurs du rapport. « Tous ces efforts peuvent être anéantis par un spectacle de Shen Yun qui met en valeur la culture chinoise traditionnelle, l’art de classe internationale des pratiquants talentueux du Falun Gong et les danses qui illustrent la persécution religieuse meurtrière menée par le PCC ».

Le régime chinois a lancé une vaste campagne de répression contre les pratiquants du Falun Gong en juillet 1999. Dès lors, des millions de personnes ont été détenues dans des prisons, des camps de travail et d’autres installations. Des centaines de milliers d’entre elles ont été torturées durant leur incarcération et un nombre incalculable d’autres ont été persécutées jusqu’à la mort. Certains des artistes de Shen Yun ont été victimes de persécutions en Chine ou ont des membres de leur famille qui ont été affectés par la répression brutale du régime.

Le rapport fait état de 135 incidents perpétrés par le régime pour cibler Shen Yun, dont 36 se sont produits aux États-Unis. Ses conclusions se fondent sur des fuites de documents internes du PCC, des déclarations officielles, des reportages et des témoignages de première main des artistes de Shen Yun, et sur d’autres informations accessibles au public.

« Le PCC ne supporte pas que ses crimes soient révélés ou que ses mensonges sur le Falun Gong soient ébranlés. Il réagit donc par une campagne sans précédent de coercition économique, de faux courriels, de désinformation en ligne et de violence physique », a déclaré M. Browde.

Les tactiques du régime

Le rapport a révélé que la campagne menée par le PCC contre Shen Yun obéissait à des ordres venus du sommet de la hiérarchie. Des fonctionnaires de haut rang ont donné des directives pour « tout mettre en œuvre afin de limiter les activités culturelles à l’étranger » de cette compagnie d’arts du spectacle, tandis que des fonctionnaires chinois subalternes chargés de la sécurité ont donné des instructions pour « mettre en œuvre une répression ciblée » à son encontre.

Les fonctionnaires chinois des ambassades et des consulats ont joué un rôle de premier plan dans la campagne visant Shen Yun, indique le rapport, soulignant que dans 81 des incidents documentés, un diplomate chinois a pris des mesures pour nuire à Shen Yun.

En 2018, l’année où Shen Yun a effectué sa première tournée en Israël, l’ambassade de Chine a déployé des efforts considérables, mais finalement infructueux, pour mettre fin à la tournée, en faisant pression sur l’Opéra de Tel Aviv, le gouvernement municipal de Tel Aviv, le ministère israélien des Affaires étrangères et les sociétés de publicité qui diffusent les annonces de Shen Yun, selon le rapport.

L’année suivante, le Théâtre royal de Madrid a annulé les représentations de la compagnie après que Lu Fan, alors ambassadeur de Chine en Espagne, a fait pression sur la direction du théâtre. Ses tactiques ont été révélées lors d’un appel téléphonique sous couverture, au cours duquel il a reconnu avoir demandé au théâtre de réfléchir à son accès au marché chinois et « de ne pas penser uniquement aux revenus économiques, mais aussi à la politique ».

En 2022, des fonctionnaires de l’ambassade de Chine au Mexique ont déclaré au maire de Querétaro qu’autoriser Shen Yun à se produire dans la ville « nuirait aux relations amicales entre la Chine et le Mexique ». Quelques jours avant la représentation, l’ambassade a utilisé son compte officiel sur Twitter pour calomnier la compagnie et conseiller aux gens de ne pas assister aux représentations données au Mexique.

« À Little Rock, Seattle et Saint-Louis, entre autres, les fonctionnaires consulaires chinois ont fait pression sur les théâtres pour qu’ils annulent les représentations, notamment en menaçant de nuire aux relations entre les États-Unis et la Chine ou en laissant entendre que des mesures de représailles économiques seraient adoptées », peut-on lire dans le rapport.

Shen Yun a également dû faire face à la désinformation et à la propagande du régime communiste, parfois par l’intermédiaire de publicités payées par le média d’État chinois China Daily et imprimées par des médias américains, toujours selon le rapport.

En 2020, des individus portant des noms chinois ont appelé des théâtres ou leur ont envoyé des courriels pour attiser les craintes de pandémie de Covid-19 en répandant des mensonges sur les artistes de Shen Yun, qui seraient originaires de Chine et pourraient constituer une menace pour la santé des spectateurs. Ces tactiques alarmistes visaient à peser sur l’affluence aux représentations dans plusieurs villes des États-Unis, dont Salt Lake City, Reno (Nevada), Omaha (Nebraska) et Philadelphie.

« Plus récemment, la tactique du PCC a évolué vers la promotion d’affirmations soigneusement ajustées sur le Falun Gong en rapport avec des sujets sensibles en Occident, incitant indirectement certains médias occidentaux à adopter ces récits en attaquant Shen Yun par association », indique le rapport.

« D’autres incidents survenus aux États-Unis portaient sur des manipulations de véhicules dangereux, des cambriolages ciblés et des cyberattaques, pour lesquels il est plus difficile de remonter directement aux responsables chinois, mais où les tactiques s’inscrivent dans le cadre plus large des techniques de répression transnationales utilisées par le PCC. »

Il y a eu au moins 25 cas connus d’interférence du PCC entraînant l’annulation ou le blocage de spectacles, dans des pays tels que l’Équateur, la Grèce, la Malaisie, la Moldavie et la Thaïlande.

Le rapport met l’accent sur un pays en particulier, la Corée du Sud, qui est à l’origine de 19 des incidents répertoriés. Il indique que la pression exercée par le régime de Pékin sur ce pays semble « gagner du terrain », un plus grand nombre de théâtres locaux refusant d’accueillir Shen Yun.

Le département d’État américain et plusieurs législateurs ont exprimé leur inquiétude quant à la soumission de la Corée du Sud au régime.

« La RPC a des antécédents incontestables pour ce qui est de l’utilisation de la coercition économique et autre dans un grand nombre de pays », a déclaré en novembre le porte-parole du département d’État, Vedant Patel, en référence au nom officiel de la Chine, la République populaire de Chine.

« C’est scandaleux, inacceptable, la ligne rouge est franchie », a déclaré Tom Tiffany (Parti républicain – Wisconsin) à Epoch Times en octobre, ajoutant que « ce n’est un secret pour personne que le Parti communiste chinois arme régulièrement ses ‘diplomates’ à l’étranger, orchestrant des plans pour intimider et harceler les critiques locaux – et même les dirigeants locaux ».

« De nombreux gérants et propriétaires de théâtres, mais aussi des représentants du gouvernement, qui ont reçu des menaces et tentatives de cooptation des diplomates chinois, les ont repoussées en affirmant leur droit à la liberté d’expression dans une société démocratique », indique le rapport, qui précise que 43 incidents de ce type ont eu lieu dans 19 pays, dont le Danemark, les Pays-Bas et les États-Unis.

Une récente répression a eu lieu en République dominicaine au mois de février, lorsque l’ambassadeur et le consul général de Chine ont « traqué » le président du pays, Luis Abinader, pour tenter, en vain, d’annuler les représentations de Shen Yun qui étaient prévues.

« Ils l’ont averti que le refus d’annuler les spectacles aurait un impact négatif sur les relations entre les deux pays et que la RPC mettrait fin à un investissement de plus de 100 millions de dollars. Le président a néanmoins refusé d’obtempérer et les spectacles ont eu lieu comme prévu », peut-on lire dans le rapport.

Malgré l’ingérence de Pékin, Shen Yun a connu un énorme succès dans le monde entier.

Au cours de sa tournée 2024, la compagnie visitera 43 États des États-Unis, Porto-Rico, neuf villes dans quatre provinces du Canada, 50 villes dans plusieurs pays européens, dont le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et l’Italie, et 23 villes d’Asie et d’Océanie.

Recommandations aux fonctionnaires

Le rapport formule plusieurs recommandations à l’intention du gouvernement américain, notamment que les responsables américains de tous niveaux fassent des déclarations publiques pour soutenir Shen Yun et les principes de liberté artistique et de liberté d’expression.

« Les autorités locales et nationales devraient encourager les théâtres à respecter leurs contrats et devraient faire savoir aux théâtres qu’ils ont le soutien du gouvernement pour repousser les menaces proférées par les diplomates chinois », selon une autre recommandation.

Le département d’État « devrait lancer des démarches formelles » à l’encontre des responsables de la diplomatie chinoise aux États-Unis qui tentent d’empêcher Shen Yun de se produire, souligne le rapport, qui ajoute qu’en dehors des États-Unis, les hauts fonctionnaires américains et le personnel des ambassades devraient exhorter leurs homologues à résister aux pressions exercées par le PCC sur la compagnie.

Le rapport demande également aux départements d’État et de la sécurité intérieure de faciliter le processus de délivrance des documents d’immigration et de voyage aux artistes qui souhaitent quitter la Chine pour rejoindre Shen Yun.

Les fonctionnaires américains, les membres du Congrès et les élus locaux sont encouragés à assister aux représentations de la compagnie. « Ainsi, les représentants élus pourront juger par eux-mêmes des mérites et du contenu du spectacle, et pourront adopter un point de vue plus éclairé face aux futures pressions exercées par le PCC », explique le rapport.

Enfin, le rapport appelle à un renforcement de l’application de la loi pour protéger les artistes de Shen Yun et son centre de formation dans l’État de New York.

« Des documents internes du PCC font du centre de formation une cible prioritaire, tandis que la diabolisation et la désinformation autour de Shen Yun incitent à la haine contre le groupe et le centre de formation, les rendant vulnérables aux crimes de haine », peut-on lire dans le rapport.

« La campagne du PCC contre Shen Yun est un test pour savoir dans quelle mesure les États-Unis et leurs alliés démocratiques sont capables de protéger la liberté d’expression contre les manipulations du PCC. »

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.