Alors que les policiers municipaux vénissians ont déposé un préavis de grève à la veille de la fête nationale – exigeant des armes létales au nom de leur sécurité – la maire de Vénissieux a demandé la réquisition de ces agents.
Les policiers de Vénissieux (Rhône) devaient, pour une quinzaine d’entre eux, être en grève ce jeudi 13 juillet, selon Le Figaro. Ils réclament auprès de la mairie la possibilité d’être dotés d’armes de catégories B, demande faisant suite aux émeutes qui ont enflammé le pays depuis la mort de Nahel, un jeune de 17 ans tué à Nanterre par un policier à la suite d’un refus d’obtempérer.
Aucune négociation, malgré la «main tendue» des forces de l’ordre
Un préavis de grève pour ce jeudi a été déposé lundi par le syndicat Force ouvrière, mandaté par la police municipale, bien que n’y étant pas représenté. Le préavis réclame l’équipement des policiers municipaux en armes létales, au nom de «l’hostilité croissante» à laquelle «sont confrontées les forces de l’ordre», devant faire face à «des individus de plus en plus armés», selon FO.
Pour Bertrand Debeaux, le secrétaire national adjoint Force ouvrière police municipale, le port d’armes est une nécessité d’autant plus grande depuis les récents débordements. «Quand on est sur la voie publique, on est exposé à tout type d’atteinte, il faut être en capacité de répondre», a-t-il indiqué au micro de CNews ce jeudi.
«Nous demandons ce port d’armes parce que les policiers font face à des gens armés, qu’ils interpellent des gens munis d’armes à feu et que face à ça, ils n’ont que leur gilet par balle, des flashballs et des pistolets à impulsion électrique. D’ailleurs ce gilet montre bien qu’ils sont en danger puisqu’on leur en fournit un», a-t-il également précisé, ainsi que le rapporte Le Figaro. Le syndicaliste explique encore avoir proposé de «lever le préavis de grève», à condition qu’un «planning de rencontre» soit mis en place pour échanger sur cette question. Mais pour toute réponse, il a essuyé un refus.
La maire PCF de Vénissieux ne compte pas céder
«Depuis 2019, on tente d’interpeller la mairie, mais nous avons décidé de relancer après les incidents» qui ont fait suite à la mort de Nahel à Nanterre, a également souligné le syndicat FO. Le poste de police municipale avait notamment été attaqué dans la nuit du 28 au 29 juin dernier.
De son côté, la maire communiste de Vénissieux Michèle Picard a déclaré à l’AFP assumer la responsabilité quant à la réquisition des agents grévistes de la police municipale, d’autant plus qu’un festival « attirant entre 2000 et 5000 personnes » est organisé jusqu’à dimanche. Pour l’édile, «l’armement appelle l’armement, ne protège pas, mais contribue à l’escalade». «Et le jour où les agresseurs utiliseront des bazookas, on utilisera des chars !» a-t-elle interrogé.
Concernant la réquisition des agents, le secrétaire national adjoint FO police municipale a conclu auprès du Figaro : «Nous allons apprécier la légalité de ces réquisitions.»
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