La politique de Biden en matière de changement climatique sert davantage les intérêts de la Chine, explique un ancien agent de la NSA

Par Venus Upadhayaya & Tiffany Meier
16 novembre 2022 11:16 Mis à jour: 16 novembre 2022 11:16

Selon Steve Yates, ancien conseiller adjoint à la sécurité nationale de la Maison Blanche de 2001 à 2005, dans une interview accordée à NTD Television, le média partenaire d’Epoch Times, le 10 novembre, la priorité accordée par l’administration Biden au changement climatique peut s’avérer dangereuse sur le plan géopolitique. Toutes ces initiatives écologiques pourraient faire basculer le pouvoir entre les mains de la Chine. La Chine détient déjà le monopole des terres rares, indispensable aux technologies à énergie renouvelable.

« Je ne pense pas qu’ils aient trouvé un chemin viable vers l’objectif qu’ils envisagent. De toute évidence, la Chine s’est emparée d’une grande partie du pouvoir. Or, la Chine ne s’est pas montrée disposée à travailler avec eux sur ce point‑là non plus », explique Steve Yates, chercheur principal pour la China Policy Initiative et président de l’America First Policy Initiative.

La Chine est le plus grand investisseur en énergies renouvelables au monde, sur son propre territoire et à l’international. Cinq des six plus grandes entreprises de fabrication de modules solaires au monde et le plus grand fabricant d’éoliennes appartiennent à la Chine, selon un rapport publié en 2017 par le World Resources Institute. La société chinoise Tainqi Lithium est un des plus grands fabricants de batteries lithium‑ion.

La politique américaine en matière de changement climatique n’a en aucun cas affaibli la Chine sur le marché des énergies renouvelables ni abordé son quasi‑monopole des terres rares, indispensables aux technologies à énergie renouvelable. C’est pourtant un défi international réel pour les États‑Unis en raison de leur propre dépendance aux terres rares.

Selon Steve Yates, il est temps que l’administration Biden arrête les politiques favorisant les intérêts de la Chine sur le marché des énergies renouvelables. Elle devrait au contraire s’efforcer de rattraper son retard. Elle devrait mettre à profit les ressources dont dispose le pays.

Le Sénat américain, qui reste très divisé sur les politiques climatiques, a approuvé le 21 septembre son premier traité international sur le changement climatique en trente ans. Il a validé un accord conclu en 2016 pour éliminer progressivement les produits chimiques réfrigérants qui comptent parmi les polluants les plus néfastes.

Ce faisant, les États‑Unis se sont joints à 136 autres nations et à l’Union européenne pour adopter l’amendement de Kigali du protocole de Montréal, qui promet de réduire de 80% les produits chimiques réfrigérants au cours des trente ans à venir.

La législation vise à relancer la fabrication de produits solaires aux États‑Unis, mais Cullen S. Hendrix, chercheur principal du Peterson Institute for International Economics, a expliqué dans une analyse que l’accord ne protégeait pas les chaînes d’approvisionnement solaires américaines face à la Chine. La Chine contrôle 70 à 80% de la production mondiale du solaire.

« [Le projet de loi] contribuerait à combler l’écart dans la production de modules solaires mais laisserait les États‑Unis dépendants de la Chine pour les maillons essentiels de la chaîne d’approvisionnement. Il faut s’attaquer à cette dépendance. La situation actuelle est une source importante de vulnérabilité stratégique pour les États‑Unis », a déclaré Hendrix.

La centrale électrique Celukan Bawang 2 à Singaraja, sur l’île balnéaire de Bali, en Indonésie, le 29 octobre 2020. (Sonny Tumbelaka/AFP via Getty Images)

Destruction économique

Selon Steve Yates, la priorité accordée par l’administration au changement climatique constitue une « proposition problématique ». Elle peut détruire l’économie américaine avant même que le climat n’entre en jeu et ne provoque un quelconque désastre. Les mesures vertes peuvent augmenter le prix des carburants et provoquer une inflation massive.

« Et c’est difficile pour les ménages. Alors espérons qu’ils vont dégriser et revenir travailler avec les Américains et plus largement avec tout le continent américain, pour que nous produisions les choses nous‑mêmes sans avoir à compter sur eux [les Chinois]. »

Il ajoute que la situation exige des changements dans la façon d’agir et de réfléchir de l’administration Biden.

« Cela signifie en partie qu’il faut à nouveau se concentrer vigoureusement sur notre propre continent. Nous pourrions faire beaucoup de choses avec des pays comme le Brésil ou d’autres parties du continent. Et d’autres parties du monde. » Au lieu de dépendre du « marché carnivore » chinois, les États‑Unis devraient également aider les pays d’Asie et d’Afrique à collaborer avec les autres nations du monde libre.

Ironiquement, les promesses faites par la Chine en matière de changement climatique vont bien au‑delà des capacités des dirigeants chinois et c’est tout autant le cas des engagements pris par les autres nations, estime Steve Yates.

« Et donc, alors que les États‑Unis et l’Europe pourraient se fixer ces objectifs audacieux qui consistent à avoir un impact net nul d’ici 2030, ou 2035, la Chine vise plutôt 2060. Et même au‑delà ! Ainsi, même lorsqu’ils font une promesse, elle est tellement éloignée qu’elle ne peut pas vraiment être prise au sérieux. » Entretemps, la Chine reste un des principaux pollueurs au monde.

La Chine génère plus de 30% de l’ensemble des émissions mondiales, tandis que les États‑Unis sont à 14%, selon les chiffres 2019 de Climate Trade. La production de carbone de la Chine continue d’augmenter chaque année, et certaines de ses entreprises polluent plus que des nations entières. C’est le cas, par exemple, de la China Petroleum & Chemical qui a émis plus de dioxyde de carbone en 2020 que le Canada, selon un rapport Bloomberg publié en 2021.

« Je pense donc qu’ils ont poursuivi un modèle de dissociation stratégique, en essayant de se protéger contre les sanctions potentielles ou les effets négatifs potentiels des États‑Unis, de l’Europe et d’autres pays. »

Selon lui, les États‑Unis devraient réactiver le développement et l’utilisation de l’énergie nucléaire propre dans le pays, voire dans tout le continent via des partenariats. « Il y a des petits réacteurs modulaires qui sont efficaces et plus facilement recyclables ».

Steve Yates pense que l’administration américaine pourrait collaborer avec Elon Musk sur des sujets tels que le développement de batteries.

« Rien de tout cela n’est parfait. Mais nous devons être réalistes quant à l’approvisionnement en énergie nécessaire au fonctionnement de la vie moderne. Il ne s’agira pas d’énergie éolienne ou solaire. Nous devrons faire appel à un certain nombre de batteries pour pallier aux baisses de tension et aux coupures de courant occasionnelles. » Une collaboration potentielle entre les acteurs créatifs du marché libre serait plus à même de résoudre ce problème qu’une recommandation du gouvernement américain ou une coopération bilatérale avec la Chine.

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