La Première ministre italienne exhorte la flottille pour Gaza à faire demi-tour et met en garde contre les risques pour la paix

La Première ministre italienne Giorgia Meloni à l’intérieur du 10 Downing Street avant une rencontre bilatérale avec le Premier ministre britannique Keir Starmer, à Londres, le 2 mars 2025.
Photo: Ben Whitley/Getty Images
La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a exhorté le 30 septembre un convoi de bateaux cherchant à briser le blocus israélien de Gaza à interrompre sa mission, avertissant qu’il pourrait attiser le conflit plutôt que d’acheminer de l’aide.
« Je crains qu’un prétexte ne naisse précisément de la tentative de la flottille de forcer le blocus naval israélien », a déclaré Mme Meloni dans un communiqué publié sur X.
« Je crois que la flottille devrait s’arrêter maintenant et accepter l’une des diverses propositions avancées pour la livraison sûre de l’aide. Tout autre choix risque de se transformer en instrument pour empêcher la paix, alimenter le conflit et frapper ainsi surtout les habitants de Gaza, à qui l’on dit vouloir apporter du secours. C’est le moment du sérieux et de la responsabilité. »
La Global Sumud Flotilla, environ 50 embarcations parties de Grèce en septembre, rassemble des militants venus de toute l’Europe ainsi que des parlementaires italiens et européens. Les organisateurs affirment vouloir « briser le siège illégal de Gaza par la mer, ouvrir un corridor humanitaire et mettre fin au génocide en cours du peuple palestinien ».
Les autorités israéliennes ont répété à plusieurs reprises qu’elles n’autoriseraient aucune tentative de brèche dans le blocus naval ni l’entrée de navires dans une zone de combat active.
Au lendemain de la présentation par le président américain Donald Trump d’un plan de paix en 20 points, le 29 septembre, pour mettre fin au conflit à Gaza, Mme Meloni a estimé qu’« un espoir d’accord » existait, tout en soulignant la fragilité de la situation.
« La vérité est simple : l’aide peut être acheminée en sécurité par les canaux sûrs déjà en place. Insister pour forcer un blocus naval revient à devenir — sciemment ou non — les instruments de ceux qui veulent faire exploser toute chance de cessez-le-feu », a-t-elle ajouté dans un second message mardi. « Épargnez-nous donc les leçons de morale sur la paix si votre objectif est l’escalade. Et n’exploitez pas la population civile de Gaza si vous ne vous souciez pas réellement de son sort. »
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a salué la position de Mme Meloni. Il a qualifié la flottille de « provocations orchestrées » le 30 septembre et a réitéré que l’aide devait transiter par des canaux établis, tels que le port de Chypre ou la marina d’Ashkelon.
La semaine dernière, il avait indiqué qu’Israël était prêt à faciliter les livraisons d’aide « de manière légale et pacifique » et que le refus par la flottille d’une proposition italienne de décharger les fournitures à Chypre révélait sa véritable intention de provoquer.
La flottille poursuit sa route
Les organisateurs de la flottille ont annoncé le 1er octobre qu’ils étaient entrés dans ce qu’ils décrivent comme une « zone à haut risque » près de Gaza, une zone où des précédentes flottilles d’aide ont été interceptées ou attaquées par les forces israéliennes.
Dans un communiqué publié sur Telegram, ils ont signalé une intensification de l’activité des drones au-dessus du convoi et indiqué que des navires non identifiés avaient approché plusieurs de leurs bateaux avant de s’éloigner.
« Nous continuons à naviguer vers Gaza en approchant la barre des 120 milles nautiques », indique le communiqué. (120 milles nautiques, soit 222 kilomètres)
Le groupe a également déclaré être « en état d’alerte élevé » à mesure qu’il se rapprochait des eaux proches de sa destination.
L’Italie et l’Espagne ont dépêché des bâtiments de la marine pour accompagner la flottille en soutien à d’éventuels besoins de secours ou humanitaires, tout en précisant qu’ils n’interviendraient pas militairement. Le ministère italien de la Défense a indiqué que la présence navale cesserait une fois la flottille entrée dans un rayon de 150 milles nautiques (278 km) de Gaza.
Israël a accusé la flottille d’opérer sous couvert d’action humanitaire tout en servant le groupe terroriste Hamas et d’autres factions armées.
En réponse, la Global Sumud Flotilla a indiqué à Epoch Times qu’elle ne commenterait pas ce qu’elle décrit comme des tactiques du gouvernement israélien visant à détourner l’attention de crimes de guerre présumés.
Une diplomatie fragile
L’appel de Mme Meloni intervient dans un contexte de regain d’efforts diplomatiques pour apaiser le conflit. La dirigeante italienne s’est posée en soutien de l’initiative menée par les États-Unis pour mettre fin immédiatement à la guerre.
Elle a déclaré que le plan de paix en 20 points de M. Trump, soutenu par Israël et largement salué par des dirigeants mondiaux, « pourrait représenter un tournant dans ce processus, permettant une cessation permanente des hostilités ».
Le plan de M. Trump appelle le Hamas à se rendre et à se désarmer en échange d’un arrêt des hostilités. Le mouvement a indiqué étudier la proposition.
M. Trump a précisé le 30 septembre que le Hamas disposait « d’environ trois ou quatre jours » pour répondre.
Israël a lancé sa campagne dans la bande de Gaza après l’assaut mené par le Hamas le 7 octobre 2023, au cours duquel environ 1200 personnes ont été tuées et plus de 250 prises en otage.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, plus de 65.000 personnes ont été tuées depuis lors. Ce bilan ne distingue pas combattants et civils et inclut certains décès pour causes naturelles.
Epoch Times n’est pas en mesure de vérifier ces chiffres.

Evgenia Filimianova est une journaliste basée au Royaume-Uni qui couvre un large éventail de sujets nationaux, avec un intérêt particulier pour la politique britannique, les procédures parlementaires et les questions socio-économiques.
Articles actuels de l’auteur









