La répartition des richesses est naturelle, elle ne s’impose pas

Par NICOLAS LECAUSSIN
2 mars 2023 15:18 Mis à jour: 2 mars 2023 15:18

Il n’y pas un seul jour sans que l’on entende, dans les médias ou dans les manifestations, réclamer « une meilleure répartition des richesses ». Esther Duflo, prix Nobel d’économie, l’explique même aux enfants dans une BD ! Selon elle, « pour lutter contre la pauvreté, il vaut mieux partager les richesses ». Cela devient un refrain, une antienne, un réflexe conditionné. Surtout chez ceux qui n’ont rien créé comme Jean-Luc Mélenchon.

Or il se trouve que les richesses sont générées par l’intelligence, le talent, le génie. Le travail les fait fructifier, avec conscience, avec compétence, voire avec rigueur et honnêteté, et il est indispensable. Mais seul, il est stérile. Les richesses proviennent de sources constitutivement inégalitaires. Il est peut-être injuste que ce soit Bill Gates ou Mark Zuckerberg qui ait eu la bonne idée et pas un autre, mais c’est ainsi. L’important est qu’il l’ait eue. Ces innovateurs sont devenus très riches mais ne sont pas restés inactifs, d’ailleurs aucun « travailleur » n’accepterait leurs horaires de travail. Ils font vivre des milliers de sous-traitants, ils créent des emplois et offrent un meilleur confort à des dizaines de milliers, voire de millions, de personnes, ils suscitent des milliers d’autres richesses. Ceux qui réclament avec tant de virulence le « partage des richesses », profitent déjà des richesses créées par ceux qui ont innové sans avoir eux-mêmes contribué à cette création. Et personne ne pourra changer cela, sauf à trouver le moyen d’isoler l’atome du génie dans un cerveau pour le « partager ».

Ce TOC de la richesse partagée est une maladie bien française. On invoque la justice sociale – expression qui suppose que si l’on est plus riche que d’autres c’est forcément grâce à une injustice – pour instaurer des taxes et des impôts élevés. Ce n’est pas pour autant que la redistribution fonctionne. Comme nous l’avons écrit, malgré des prélèvements beaucoup plus forts, la France redistribue moins que les Etats-Unis ou que le Royaume-Uni. Ce n’est donc pas en prenant toujours plus à ceux qui ont plus, qu’on enrichit ceux qui ont moins.

Madame Duflo, comme beaucoup d’autres, pense que son but est noble. Sauf que culpabiliser Pierre et lui faire les poches pour donner à Paul ne relève pas d’une mentalité très généreuse, ni d’une tactique très fine. Laissons la liberté à ceux qui le peuvent de donner aux autres : les philanthropes ne sont pas une espèce rare, mais il faut la protéger car elle risque de devenir une espèce en voie de disparition. Et facilitons la création de nouvelles richesses au lieu de la décourager à force de confiscations et de répartitions. Quand il n’y aura plus rien pour les milliardaires, il n’y aura plus rien pour personne.

Article écrit par Nicolas Lecaussin, directeur de l’IREF. Publié avec l’aimable autorisation de l’IREF.

L’IREF est un « think tank » libéral et européen fondé en 2002 par des membres de la société civile issus de milieux académiques et professionnels dans le but de développer la recherche indépendante sur des sujets économiques et fiscaux. L’institut est indépendant de tout parti ou organisation politique. Il refuse le financement public.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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