Logo Epoch Times

La routine quotidienne de Mozart : les pratiques qui ont créé un héritage musical

top-article-image

Mozart commençait souvent ses matinées en couchant sur papier les idées musicales qui lui venaient durant la nuit.

Photo: Biba Kajevic. Cette illustration numérique a été réalisée à la main, sans intelligence artificielle

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 6 Min.

Comment compose-t-on plus de 600 œuvres musicales, dont 21 œuvres pour la scène et l’opéra, 15 messes et plus de 50 symphonies, en moins de 35 ans ? Vous travaillez avec acharnement, suivant un programme quotidien intense : écriture, interprétation et enseignement.
Tel était le quotidien de Wolfgang Amadeus Mozart, non seulement un compositeur incroyablement prolifique, mais aussi un compositeur dont les œuvres comptent parmi les plus grands chefs-d’œuvre de la musique classique.
Se lever tôt
La créativité de Mozart semblait bouillonner durant la nuit, et il se mettait au travail tôt le matin, mettant sur papier ses inspirations nocturnes. Parfois, les idées lui venaient à l’esprit, sans que Mozart lui-même en connaisse toujours l’origine. Comme il le décrivait : « Quand je suis […] complètement moi-même, entièrement seul  […] ou la nuit, lorsque je n’arrive pas à dormir, c’est dans ces moments-là que mes idées jaillissent le mieux et le plus abondamment. »
Il se réveillait généralement avant 6 h du matin, et sa première tâche était de se faire coiffer. Mozart accordait une grande importance à son apparence. Il terminait sa coiffure et ses autres soins d’hygiène matinale à 7 h, non sans être interrompu par quelques éclairs de génie musical, le forçant à se mettre au clavier en plein milieu de ses préparatifs. Le coiffeur de Mozart a décrit un de ces incidents :
« Un matin, alors que je coiffais M. Mozart, juste au moment où je finissais sa queue de cheval, il s’est levé d’un bond et, alors que je tenais toujours sa queue de cheval dans mes mains, il est allé dans la pièce voisine, m’entraînant derrière lui, et s’est mis à jouer du piano. Admirant son jeu et la belle sonorité de l’instrument – ​​c’était la première fois que j’entendais un piano comme celui-là –, j’ai lâché sa queue de cheval et n’ai terminé de le coiffer qu’une fois qu’il s’est levé. »
Une créativité constante
Après cette routine et un petit-déjeuner léger composé de pain de café, Mozart commençait sa première période de composition. Selon une lettre datant de 1782 adressée à sa sœur, Mozart composait de 7 h à 9 h du matin environ. Fort d’une solide période de créativité ininterrompue, Mozart donnait ensuite des cours de musique de 9 h à 13 h, heure à laquelle il déjeunait. L’après-midi était souvent consacré à des moments de convivialité ou à un concert et, à certaines périodes de sa vie, à des cours de musique supplémentaires. Mozart était également un joueur de billard passionné, rivalisant souvent avec (et battant) son ami, le ténor irlandais Michael Kelly. Mais sa journée de composition était loin d’être terminée.
Vers 17 h ou 18 h, Mozart se remettait à composer, plongé dans l’émerveillement musical pendant plusieurs heures, parfois jusqu’à 21 h. Après cette seconde période d’écriture, Mozart rendait visite à Constance, sa future épouse, auprès de qui il restait jusqu’à 22 h ou 23 h 30, endurant ce qu’il décrivait comme les « discours désagréables de sa mère ». De retour chez lui, il consacrait souvent encore plus de temps à sa dernière composition – travaillant jusqu’à 1 h du matin – avant de finalement se retirer pour seulement cinq heures de sommeil environ.
Mozart décrit les périodes de créativité qu’il pouvait vivre lorsqu’il était libre de toute distraction :
« Alors mon âme brûle d’inspiration, si toutefois rien ne vient distraire mon attention. L’œuvre grandit ; je la développe sans cesse, la concevant de plus en plus clairement jusqu’à ce que j’aie la composition entière achevée dans ma tête, même si cela peut être long […] Elle ne me vient pas successivement, avec ses différentes parties élaborées en détail, comme elles le seront plus tard, mais c’est dans son intégralité que mon imagination me la laisse entendre. »
Une passion pour la vie
Mozart s’est consacré à ce programme intense malgré sa santé et sa constitution fragile. La plupart des sources le décrivent comme un homme de petite taille (environ 1,50 m seulement), pâle et d’apparence plutôt banale, malgré ses goûts vestimentaires coûteux. Il a souffert de plusieurs maladies au cours de sa vie, dont la variole (qui lui a laissé des cicatrices au visage), une amygdalite et de multiples infections streptococciques. Malgré ses faiblesses physiques, son esprit était vif, lui permettant de léguer un trésor musical aux siècles futurs. Cependant, malgré son incroyable productivité, la famille Mozart a connu des difficultés financières chroniques, même si elle a toujours réussi à entretenir des domestiques et une voiture.
L’agitation d’une telle vie, conjuguée à une santé fragile, a eu des conséquences néfastes sur Mozart. Il est tombé malade et est décédé en décembre 1791. Il n’avait que 35 ans. Une théorie veut qu’il soit mort du purpura de Schönlein-Henoch, qui peut être une complication d’une infection streptococcique. Si le jeune génie musical avait vécu plus longtemps – et continué à s’épanouir pleinement – ​​quels autres chefs-d’œuvre aurait-il créés ? Nous ne le saurons jamais. Mais malgré la durée limitée de sa vie terrestre, Mozart a laissé un héritage immuable dans le monde de la musique, qui le place parmi les plus grands musiciens de tous les temps.
Walker Larson enseigne la littérature et l'histoire dans une académie privée du Wisconsin, où il réside avec sa femme. Il est titulaire d'une maîtrise en littérature et langue anglaises, et ses écrits sont parus dans The Hemingway Review, Intellectual Takeout, et dans son Substack, "TheHazelnut".

Articles actuels de l’auteur