La Russie ajoute l’opposant Navalny à sa liste des « terroristes et extrémistes »

Par Epoch Times avec AFP
25 janvier 2022 13:00 Mis à jour: 25 janvier 2022 13:08

La Russie a ajouté mardi le principal opposant Alexeï Navalny à sa liste des « terroristes et extrémistes », faisant un pas de plus dans la répression implacable qui vise les voix critiques du Kremlin.

M. Navalny, emprisonné depuis plus d’un an, et l’une de ses proches en exil, Lioubov Sobol, ont été placés sur la liste des « terroristes et extrémistes » du service russe des renseignements financiers, Rosfinmonitoring, a constaté l’AFP.

Selon le Fonds de lutte contre la corruption, l’organisation de M. Navalny, interdite en juin, et au moins neuf autres personnes liées au mouvement de l’opposant ont également été ajoutées à cette liste.

En Russie répression tous azimuts contre l’opposition

Cette décision s’inscrit dans un contexte de répression tous azimuts en Russie contre l’opposition, les médias et la société civile jugés critiques envers les autorités et le président Vladimir Poutine.

 

 

Mi-janvier, les deux principaux lieutenants de M. Navalny, Ivan Jdanov et Léonid Volkov, qui vivent en exil, avaient eux aussi été ajoutés à la liste de Rosfinmonitoring.

Ce catalogue comprend des milliers d’individus et des centaines d’organisations islamistes, religieuses et ultra-nationalistes interdites en Russie. On y trouve par exemple les talibans et le groupe jihadiste Etat islamique.

Navalny arrêté le 17 janvier 2021 à Moscou

Alexeï Navalny a été arrêté en 17 janvier 2021 à Moscou, de retour de convalescence en Allemagne après un grave empoisonnement en Sibérie en août 2020 dont il tient le président Poutine pour responsable.

La Russie n’a jamais ouvert d’enquête sur cette tentative d’assassinat, affirmant n’avoir aucun indice en ce sens, Berlin n’ayant jamais partagé les analyses médicales du plus célèbre opposant au Kremlin.

M. Navalny, militant pourfendeur de la corruption âgé de 45 ans, s’est vu infliger après son retour dans son pays une peine de deux ans et de demi de prison pour une affaire de « fraudes » qu’il qualifie de politique.

Pluie de critiques internationales

Cette condamnation a suscité une pluie de critiques internationales et de nouvelles sanctions occidentales contre Moscou.

En guise de soutien, le Parlement européen a remis à Alexis Navalny son prix Sakharov 2021 de défense de la liberté de pensée.

En dépit de son incarcération, M. Navalny continue d’exhorter ses concitoyens à faire front, publiant régulièrement des messages sur les réseaux sociaux.

 

 

Le 17 janvier, un an jour pour jour après son arrestation, M. Navalny a ainsi affirmé « ne rien regretter » et appelé les Russes à ne pas avoir « peur ».

L’arrestation d’Alexeï Navalny avait déclenché plusieurs journées de manifestations il y a un an, mais elles avaient été brutalement réprimées.

Mouvement banni en juin pour « extrémisme »

Puis, c’est son mouvement qui a été banni en juin pour « extrémisme ».

M. Navalny est en outre la cible de nouvelles poursuites judiciaires pour « extrémisme », qui pourraient permettre de le maintenir en prison pendant de longues années.

La répression de son mouvement a été suivie de pressions croissantes sur des médias critiques du Kremlin et des ONG, désignés à tout-va « agents de l’étranger », une étiquette infamante qui complique grandement leur travail avec la menace de graves problèmes judiciaires.

En décembre dernier, l’ONG Mémorial, un pilier de la défense des droits humains et un gardien de la mémoire des victimes du Goulag, a ainsi été interdite par la justice russe pour n’avoir pas respecté ses obligations d’« agent de l’étranger ».

Cette répression s’illustre aussi sur internet et la Russie sanctionne sans cesse davantage les grandes entreprises du numérique, surtout étrangères, accusées de ne pas effacer des contenus liés à l’opposition.


Rejoignez Epoch Times sur Telegram
t.me/Epochtimesfrance

 

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.