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La Russie propose son aide aux talibans contre Daech et vise les ressources naturelles afghanes

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Un agent de sécurité taliban monte la garde alors que des femmes afghanes vêtues de burqa arrivent sous une pluie battante pour recevoir des denrées alimentaires données pendant le mois de jeûne islamique du Ramadan, à Kaboul, le 25 mars 2025.

Photo: WAKIL KOHSAR/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

La Russie propose d’aider le gouvernement taliban de facto de Kaboul à combattre Daech, alors que Moscou évalue les possibilités d’accroître ses intérêts économiques en Afghanistan.
Zamir Kabulov, représentant spécial du président russe en Afghanistan, a annoncé ce possible partenariat lors d’une interview accordée à l’agence de presse publique russe Ria Novosti le 2 mai.
M. Kabulov, qui a précédemment occupé le poste d’ambassadeur de Russie en Afghanistan, a déclaré que Daech restait un ennemi commun.
« Nous voyons et apprécions les efforts que les talibans font dans la lutte contre la branche afghane de Daech », a ajouté M. Kabulov.
« Ce groupe est un ennemi commun de la Russie et de l’Afghanistan, et nous fournirons toute l’assistance possible aux autorités de ce pays par l’intermédiaire de structures spécialisées. »
Depuis l’effondrement du gouvernement afghan soutenu par les États-Unis à l’été 2021, les talibans s’efforcent de consolider leur revendication au pouvoir.
Au cours de ce processus, les forces talibanes se sont régulièrement heurtées à la ramification afghane de Daech, appelée Daech-Khorasan.

La salle de concert Crocus City Hall incendiée à Krasnogorsk, à l’extérieur de Moscou, le 26 mars 2024. (NATALIA KOLESNIKOVA/AFP via Getty Images)

Daech a également revendiqué des attentats en Russie, notamment l’attentat de mars 2024 contre le Crocus City Hall à Moscou, au cours duquel des hommes armés ont tiré sur des foules de spectateurs et déclenché des engins incendiaires, tuant 145 personnes et blessant des centaines d’autres.
Le Kremlin a soulevé des allégations de liens ukrainiens avec l’attaque du Crocus City Hall, mais a depuis multiplié les appels à la coopération avec Kaboul pour lutter contre Daech.
Moscou avait précédemment inscrit les talibans sur sa liste de groupes terroristes, mais a retiré cette désignation le mois dernier, ouvrant ainsi la voie à une coopération encore plus étroite.
Dans un communiqué du 17 avril, le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que ce changement « ouvre la voie à l’établissement d’un partenariat à part entière avec Kaboul dans l’intérêt des peuples russe et afghan ».
À la question de savoir si Moscou est prêt à reconnaître pleinement le gouvernement taliban de Kaboul, M. Kabulov a répondu : « La coopération entre Moscou et Kaboul se poursuit de facto. »
Selon lui, la décision de retirer les talibans de la liste russe des groupes terroristes interdits lève un dernier obstacle à une normalisation complète des relations entre la Russie et l’Afghanistan.
Interrogé sur les possibilités pour la Russie d’accroître ses exportations de carburant vers l’Afghanistan, M. Kabulov a indiqué que cette question et d’autres liens commerciaux entre l’Afghanistan et la Russie seraient au cœur du forum Russie-Monde islamique de Kazan, qui se tiendra à la fin du mois.
La Russie pourrait également tirer profit de l’accès aux gisements afghans de métaux rares et d’autres ressources minérales.
« Il y a des hydrocarbures, ainsi que des gisements de pierres précieuses et de métaux des terres rares », a précisé M. Kubalov.
« Toutefois, il est trop tôt pour parler des perspectives de développement de gisements spécifiques ; il faut attendre les résultats des études géologiques. »
« Il ne faut pas oublier que l’extraction du lithium nécessite de grandes quantités d’eau, qui n’est pas très abondante en Afghanistan. »