Jean-Pierre Obin, ancien inspecteur de l’Éducation nationale, était invité sur le plateau de La Grande interview Europe 1-CNews, ce jeudi 28 mars. Il s’est exprimé sur la situation des professeurs, qui subissent la forte influence de l’islamisme dans leurs salles de cours, ce qui génère un climat de peur.
« La terreur, ça marche, les professeurs sont terrorisés », a déclaré Jean-Pierre Obin au micro de Sonia Mabrouk. En France, le milieu de l’éducation nationale est profondément mis à mal. Les enseignants sont de plus en plus confrontés aux menaces islamistes et en conséquence, ils sont nombreux à s’auto-censurer dans leurs propos.
La mort de Samuel Paty, toujours présente dans les esprits
L’ancien inspecteur de l’Éducation nationale et auteur de l’ouvrage Les profs ont peur, paru en octobre 2023, a expliqué qu’actuellement, dans les établissements scolaires, tout peut déraper très vite et « consciemment ou inconsciemment, il y a toujours l’histoire de Samuel Paty qui est là ».
« Ça a dérapé, on n’a pas pu contrôler ce dérapage, ça pourrait m’arriver si jamais tel ou tel élève connaît quelqu’un et parle à l’extérieur à quelqu’un qui est fanatisé », a-t-il poursuivi en faisant référence au ressenti de nombreux enseignants à l’heure actuelle. La journaliste a aussitôt rebondi en lançant : « Le mot capitulation convient parfaitement dans ce cas-là ? »
« Ce qui est certain c’est que la terreur ça marche, ça fonctionne », a-t-il répondu, ajoutant que certains professeurs étaient « terrorisés par toute une série de petites situations ». Il a donné l’exemple d’une enseignante qui n’osait plus utiliser les expressions « ceci est votre bible » ou « tu écris comme un cochon », de peur que celles-ci « ne puissent être mal interprétées, et puisse dégénérer ».
« Pour les islamistes, c’est une victoire »
« Capitulation », « défaite », ce sont les mots qu’a utilisé l’ancien inspecteur de l’Éducation nationale, à propos de la démission du proviseur du lycée Maurice-Ravel, à Paris. Ce dernier a reçu des menaces de mort après avoir demandé à une élève de BTS de retirer son voile. « Pour les islamistes, c’est une victoire » et « ils la savourent comme telle », a assuré l’auteur du fameux « rapport Obin » en 2004, portant sur l’influence grandissante de l’islamisme dans les écoles françaises. « Les islamistes revendiquent tout à fait leur identité islamiste, leur volonté de déstabiliser l’école », a-t-il encore mentionné en parlant de la jeune lycéenne en question.
Jean-Pierre Obin estime toutefois que l’école peut être sauvée, à « condition que l’on ne cherche pas à le faire sur le court terme ». Il a également signifié ce jeudi que le Premier ministre Gabriel Attal et la ministre de l’Éducation nationale Nicole Belloubet, devront prendre « des mesures importantes » dans les semaines à venir, s’ils veulent que les choses changent. Il considère par ailleurs que l’institution doit utiliser « cette arme qu’est la formation des enseignants ».
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