L’accord de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, négocié par Donald Trump, sécurise la route commerciale des États-Unis

Le président Donald Trump s'exprime lors d'un événement en l'honneur des récipiendaires du Purple Heart dans la salle Est de la Maison-Blanche, à Washington, le 7 août 2025.
Photo: Anna Moneymaker/Getty Images
WASHINGTON — Le président Donald Trump accueillera les dirigeants de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan le 8 août à la Maison-Blanche pour signer une déclaration commune mettant fin à quatre décennies d’hostilité entre les deux nations.
L’accord lance également la « Route Trump », un nouveau corridor de transport visant à libérer le potentiel commercial de la région, a déclaré la Maison-Blanche.
Au cours de la réunion, les deux pays signeront une déclaration conjointe officialisant l’accord et établissant la « Route Trump pour la paix et la prospérité internationales », ou TRIPP (Trump Route for International Peace and Prosperity), a déclaré la porte-parole de la Maison-Blanche, Anna Kelly, aux journalistes lors d’un appel préparant la réunion.
« En nous engageant sur cette voie vers la paix, nous libérons le grand potentiel de la région du Caucase du Sud en matière de commerce, de transit et de flux énergétiques », a déclaré Mme Kelly.
M. Trump signera également des accords bilatéraux avec les deux pays qui « couvrent l’énergie, la technologie, la coopération économique, la sécurité des frontières, les infrastructures et le commerce », a-t-elle ajouté.
La nouvelle route sera un corridor de transit multimodal reliant l’Azerbaïdjan continental et sa République autonome du Nakhitchevan, améliorant ainsi les routes commerciales régionales.
Selon la Maison-Blanche, cette nouvelle route permettra de transporter des marchandises non seulement du Caucase mais aussi d’Asie centrale sans transiter par la Russie, l’Iran ou la Chine.
« Ce que le président Trump a fait, c’est qu’il a mis la politique de côté et a fait prévaloir le bon sens », a déclaré un haut responsable de la Maison-Blanche lors de l’appel.
« Ce que cela va apporter aux entreprises américaines et, franchement, aux ressources énergétiques de toute l’Europe, sera extrêmement puissant. »
« Les perdants ici sont la Chine, la Russie et l’Iran. Les gagnants ici sont l’Occident. »
L’Azerbaïdjan cherche depuis longtemps à construire un corridor de transport traversant l’Arménie pour relier son territoire principal au Nakhitchevan, frontalier de la Turquie. En vertu de l’accord qui sera signé vendredi, l’Arménie accordera aux États-Unis des droits de développement exclusifs à long terme pour la construction d’une route traversant le sud de l’Arménie.
Le gouvernement américain prévoit de déléguer le projet à un consortium qui se chargera à la fois des infrastructures et de la gestion.
Le responsable a déclaré que M. Trump allait signer le 8 août une directive visant à « mettre en place une équipe de négociation TRIPP », les pourparlers devant débuter « au milieu de la semaine prochaine ».
Le responsable a noté que depuis l’annonce d’hier matin, ils ont reçu des appels de neuf opérateurs potentiels, dont trois sociétés américaines.
« Nous allons réunir tout le monde autour de la table. Nous allons trouver le système d’exploitation le plus performant », a-t-il déclaré.
Dans un message publié sur Truth Social le 7 août, M. Trump a annoncé qu’il accueillerait le président azerbaïdjanais, Ilham Aliyev, et le Premier ministre arménien, Nikol Pashinyan, pour un « sommet de paix historique » à la Maison-Blanche vendredi.
« Ces deux nations sont en guerre depuis de nombreuses années, causant la mort de milliers de personnes. De nombreux dirigeants ont tenté d’y mettre fin, sans succès jusqu’à présent », a déclaré M. Trump, ajoutant que son administration était « en contact avec les deux camps depuis un certain temps ».
Les deux nations sont engagées dans des conflits transfrontaliers depuis la fin des années 1980.
Au début de l’année, l’envoyé spécial des États-Unis pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, s’est rendu en Azerbaïdjan et a rencontré M. Aliyev. De février à mi-avril, les responsables américains ont exprimé de vives inquiétudes quant à la possibilité d’une reprise des hostilités entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie.
Après le voyage de M. Witkoff, une équipe américaine a effectué une série de cinq visites supplémentaires dans la région, voyageant entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie.
Au cours de la réunion, les pays signeront également une lettre commune demandant officiellement à l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, ou OSCE (Organization for Security and Co-operation in Europe), de dissoudre le « Groupe de Minsk, qui n’est plus pertinent », selon la Maison-Blanche.
Le groupe, coprésidé par la France, la Russie et les États-Unis, a été créé en 1992 pour trouver une solution pacifique au conflit du Haut-Karabakh.
Jacob Burg a contribué à la rédaction de cet article.

Emel Akan est journaliste spécialiste de la politique économique à la Maison-Blanche à Washington, D.C. Auparavant, elle a travaillé dans le secteur financier en tant que banquière d'investissement chez JPMorgan et en tant que consultante chez PwC. Elle est titulaire d’une maîtrise en administration des affaires de l’université de Georgetown.
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