Est-ce que l’Amérique se soviétise ?

Par Victor Davis Hanson
7 mai 2021 18:51 Mis à jour: 17 mai 2021 11:04

Qu’est-ce qui a finalement mis fin au système soviétique nihiliste qui, après la révolution d’octobre 1917, s’est installé en Russie en rejetant les croyances et les valeurs traditionnelles de « l’ancien monde » ?

N’est-ce pas que les Russes se sont finalement lassés des mensonges et de l’hypocrisie du Kremlin qui imprégnaient chaque facette de leur vie dénaturée ?

Voici les 10 signes typiques du soviétisme de l’empire soviétique. On peut se demander si les États-Unis – la plus grande puissance de l’Occident dont l’exemple a souvent influencé d’autres pays occidentaux – ne se sont pas engagés sur ce même chemin de perdition.

1. Il n’y avait aucune échappatoire à l’endoctrinement idéologique en Union soviétique – nulle part. Un emploi dans la bureaucratie privilégiée ou une affectation militaire ne dépendait pas tant du mérite, de l’expérience ou des réalisations passées. Ce qui comptait, c’était surtout l’enthousiasme exprimé envers le système soviétique.

De la même manière, le « wokisme » est en train de devenir en Amérique une nouvelle religion d’État. Les carriéristes affirment que ce pays a été et reste toujours « systématiquement » raciste, sans jamais en apporter la preuve ni fournir d’argumentation soutenue.

2. Les Soviets ont fusionné leurs médias avec le gouvernement. Le journal Pravda, ou « Vérité » en russe, était le mégaphone officiel des mensonges sanctionnés par l’État. Les journalistes régurgitaient simplement les points indiqués par leurs « partenaires » du Parti communiste. Les Russes blaguaient que la date de la Pravda était la seule chose vraie dans ce journal.

En 2017, une étude de l’université Harvard a révélé l’homogénéité de la couverture médiatique américaine : la couverture des 100 premiers jours de l’administration Trump par les principaux réseaux télévisés a été négative à plus de 90 %.

3. L’État de surveillance soviétique enrôlait des apparatchiks et des laquais pour dénicher les opposants idéologiques.

Récemment, on a appris que le ministère américain de la Défense a mis en examen ses effectifs pour repérer les « sentiments extrémistes ». Le service postal américain, de son côté, a admis qu’il utilisait des programmes de suivi des messages des Américains sur les réseaux sociaux et partageait ensuite les informations obtenues avec les agences gouvernementales.

CNN a également laissé entendre que le ministère de la Sécurité intérieure de l’administration Biden envisageait de s’associer à des sociétés de surveillance privées afin de contourner les interdictions officielles de surveiller les échanges en ligne des Américains.

4. Le système éducatif soviétique ne cherchait pas à renseigner, mais à endoctriner les jeunes esprits dans le cadre de la ligne approuvée par le gouvernement.

Actuellement, les universités américaines recrutent des milliers d’employés et d’administrateurs spécialisés dans les domaines de la diversité, de l’équité et de l’inclusion. Leur tâche principale consiste à scruter les admissions, les recrutements, les programmes d’études et l’administration des universités. Comme de bons commissaires soviétiques, les responsables pour la diversité supervisent leur conformité avec la rhétorique officielle – la rhétorique selon laquelle une Amérique imparfaite doit avouer, s’excuser et renoncer à ses fondements maléfiques.

5. L’Union soviétique était dirigée par une élite choyée, exempte des normes prônées par sa propre idéologie radicale.

Aujourd’hui, les milliardaires « wokistes » de la Silicon Valley parlent de socialisme, mais vivent comme des rois. Les PDG de Coca-Cola et de Delta Airlines qui harcèlent les Américains au sujet de leur manque de libéralisme gagnent des millions de dollars par an.

Ce qui unit les activistes actuels du wokisme – tels que Mark Zuckerberg (PDG de Facebook), Oprah Winfrey (actrice, animatrice et productrice de télévision et de cinéma), LeBron James (joueur professionnel de basket-ball de renom) ou l’ex-président américain Barak Obama et son épouse Michelle – ce sont leurs immenses domaines et leurs richesses de plusieurs millions de dollars. Tout comme les quelques privilégiés de l’ancienne nomenklatura soviétique qui avaient leurs datchas sur la mer Noire, les « révolutionnaires » américains les plus bruyants préfèrent vivre dans les endroits huppés comme Beverly Hills, Malibu, Montecito ou Martha’s Vineyard.

6. Les idéologues soviétiques ont été maîtres de l’art de retoucher et de réécrire l’histoire dans le but de justifier la réalité du jour en accord avec leurs objectifs.

Est-ce que les Américains sont différents lorsqu’ils se livrent à une frénésie de changement de noms, de destruction de statues et de monuments, d’interdiction de livres et du cancel culture (culture de l’annulation) ?

7. Les Soviets ont créé un climat de peur et ont récompensé les mouchards pour avoir dénoncé les potentiels « ennemis du peuple ».

Depuis quand les Américains encouragent-ils leurs collègues à dénoncer les autres pour un mot mal placé dans une conversation privée ? Pourquoi des milliers de personnes parcourent-elles maintenant l’Internet à la recherche de toute expression incorrecte postée dans le passé par leur rival ? Pourquoi existe-t-il aujourd’hui de nouveaux « criminels de la pensée » qui seraient coupables de soi-disant « racisme » par rapport au climat, à l’immigration ou à la vaccination ?

8. Les procureurs et les tribunaux soviétiques fonctionnaient conformément à l’idéologie.

En Amérique, c’est le lieu et la raison de l’émeute qui déterminent les conséquences juridiques. Les villes sanctuaires « politiquement correctes » défient la loi en toute impunité. Les jurés sont terrifiés à l’idée de faire l’objet de divulgation de données personnelles et d’être traqués en cas de verdict « incorrect ». En même temps, la CIA et le FBI deviennent aussi idéologiques que l’ancien KGB.

9. Les dirigeants soviétiques accordaient des prix sur la base de la pensée soviétique correcte.

Dans l’Amérique moderne, les prix Pulitzer, Emmy, Grammy, Tony et Oscar ne sont pas nécessairement accordés aux meilleurs œuvres de l’année, mais souvent aux œuvres les plus « politiquement corrects » de ceux qui sont les plus « wokistes ».

10. Les maîtres soviétiques du Kremlin ne s’excusaient pas d’avoir anéanti la liberté. Au lieu de cela, ils se vantaient d’être des défenseurs de l’équité, des protecteurs des classes démunies, des ennemis des privilèges – et donc de pouvoir mettre fin à qui ou quoi que ce soit.

Les « wokistes » défendent de la même manière leurs efforts de contrôler la pensée des gens, leurs séances de rééducation idéologique forcée, leurs confessions selon un scénario, leurs demandes de pardon obligatoires et leur culture d’annulation sous prétexte que nous avons besoin d’une « transformation fondamentale » qui s’impose depuis longtemps.

Alors, s’ils détruisent les gens au nom de l’équité, leur nihilisme à la soviétique est bien justifié.

Victor Davis Hanson est écrivain, commentateur et historien militaire. Il est professeur émérite à l’université d’État de Californie, chercheur principal à l’université de Stanford, membre du Hillsdale College et membre distingué du Center for American Greatness. Il est auteur de 16 livres, dont The Western Way of War, Fields Without Dreams et The Case for Trump.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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