Landes : maltraitée et humiliée, une mère de famille était obligée de « manger la pâtée du chat »

Par Paul Tourège
22 novembre 2019 00:08 Mis à jour: 22 novembre 2019 00:08

Sous l’emprise d’un homme qu’elles avaient d’abord accueilli à bras ouverts, une mère et sa fille ont vécu un véritable cauchemar.

Tout commence en 2014. David Veau entre dans la vie d’une mère qui réside à Aire-sur-l’Adour avec sa fille autiste. L’arrivée de cet homme d’une quarantaine d’années est d’abord accueillie de manière favorable par les deux femmes.

« Il aidait magnifiquement ma fille », a ainsi expliqué la mère pendant l’enquête. Mais David Veau met rapidement en place un dispositif destiné à régenter la vie de la famille.

Un règlement particulièrement sévère qu’il fait respecter en établissant des sanctions physiques et financières à travers lesquelles il humilie quasi quotidiennement ses victimes.

Chacun des manquements constatés par le gourou entraîne ainsi « une amende de 100 ou 200 euros et un coup », rapportent les journalistes de La Dépêche.

La mère, qui exerçait le métier d’aide-soignante avant de bénéficier d’un arrêt maladie pour soigner son obésité morbide, se verra par exemple infliger une sanction pour avoir tenté d’avaler une barre chocolatée en cachette : « Il m’a crevé le tympan en me mettant une gifle. »

« Même la nourriture, je n’avais pas le droit d’y toucher en son absence. J’ai honte de le dire, mais je me levais la nuit pour me remplir l’estomac avec de la farine mélangée à de l’eau. J’étais obligée de manger la pâtée du chat. C’est la seule chose qu’il ne contrôlait pas », poursuit l’Aturine.

Une emprise redoutable

Son bourreau lui impose également un régime qu’il lui facturera 16 000 euros. Elle perdra 70 kilos avant d’en reprendre les deux tiers. En trois ans, les économies de la mère de famille fondent comme neige au soleil.

Si elle disposait d’un pécule de 50 000 euros à l’époque, il ne lui reste désormais plus que 1000 euros. La mère et sa fille survivent grâce aux aides sociales.

Jugé par le tribunal correctionnel de Mont-de-Marsan pour « extorsion, abus frauduleux et violences » le 19 novembre, le prévenu a tenté de justifier son comportement devant les juges.

« Je voulais simplement lui faire prendre conscience que c’était du travail de s’occuper d’elles. Quand il y avait un problème, je facturais trois heures de nettoyage. Mais je réinvestissais tout l’argent dans la famille, pour les courses, les cadeaux, les sorties. Et puis, ce n’était pas tous les jours facile avec une fille autiste. Il faut faire preuve de rigueur. J’étais son éducateur de calme et de civilité. Je voulais écrire un livre sur elle », a-t-il affirmé.

« En plongeant dans ce dossier, j’ai vu en filigrane l’histoire des reclus de Monflanquin. Des montants, une durée et un nombre de victimes moindre, mais le système de gourou est le même », souligne le procureur de la République.

Le tribunal de Mont-de-Marsan a finalement condamné David Veau à une peine de deux ans de prison, dont un an avec sursis. Il devra par ailleurs rembourser la somme de 40 374 euros aux victimes.

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