L’armée israélienne lance une opération à Gaza et exhorte à l’évacuation

Des habitants observent des tracts largués par l’armée israélienne, incitant à l’évacuation vers le sud, à al-Mawasi, dans la ville de Gaza, le 9 septembre 2025.
Photo: Omar Al-Qattaa/AFP via Getty Images
La veille du 16 septembre, l’armée israélienne a annoncé le lancement d’une opération visant à détruire les infrastructures du Hamas dans la ville de Gaza, exhortant les résidents à se diriger vers le sud.
Le porte-parole des Forces de défense israéliennes (FDI), Avichay Adraee, a déclaré dans un post sur les réseaux sociaux que « la ville de Gaza est considérée comme une zone de combat dangereuse », avertissant que « rester sur place met votre vie en danger ».
Cette annonce intervient alors qu’Israël étend son offensive militaire dans la bande de Gaza, après avoir approuvé en août des plans pour prendre le contrôle de la ville de Gaza, en dépit des critiques internationales.
Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a affirmé sur X que « Gaza brûle », ajoutant que les FDI « frappent d’une main de fer les infrastructures terroristes ».
« Les soldats israéliens se battent avec bravoure pour créer les conditions de libération des otages et la défaite du Hamas. Nous ne relâcherons pas nos efforts et nous ne reculerons pas — jusqu’à l’achèvement de la mission », a martelé M. Katz.
Cette offensive survient alors qu’un rapport publié par les Nations unies conclut que les actions d’Israël à Gaza s’apparentent à un génocide — une accusation promptement réfutée par l’État israélien.
Le secrétaire d’État américain Marco Rubio s’est rendu en Israël lundi, après des frappes israéliennes visant les dirigeants du Hamas au Qatar.
Au moins six personnes ont été tuées lors de cette frappe. Les pays arabes et musulmans ont dénoncé l’attaque lors d’un sommet ce lundi. Le président Trump a également exprimé sa désapprobation.
M. Rubio s’est ensuite rendu au Qatar pour des entretiens avec l’émir régnant, le cheikh Tamim ben Hamad Al Thani.
Les discussions doivent porter sur la coopération américano-qatarie en matière de stabilité régionale, les efforts pour mettre fin à la guerre à Gaza, et la libération des otages détenus dans la bande de Gaza, selon l’ambassade américaine à Doha.
Interrogé par des journalistes pendant son déplacement vers Doha, M. Rubio a confirmé le lancement de l’offensive israélienne dans la ville de Gaza.
« Les Israéliens ont bel et bien entamé leurs opérations là-bas. Nous pensons donc que le délai pour conclure un accord est très court. Il ne reste plus des mois, mais probablement des jours, peut-être quelques semaines », a-t-il déclaré.
M. Rubio a précisé que Washington privilégiait une solution négociée où le Hamas serait démilitarisé, dissous, libérerait tous les otages et cesserait de constituer une menace.
Ces objectifs restent fondamentaux pour Israël depuis l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre 2023, au cours de laquelle plus de 1200 personnes ont été tuées et environ 250 kidnappées.
Le conflit prolongé, initié par cette attaque, a également laissé de lourdes séquelles à Gaza, selon le ministère de la Santé de Gaza, lequel reste sous le contrôle du Hamas.
Il rapporte que plus de 60.000 personnes ont été tuées à Gaza depuis le 7 octobre, mais ce chiffre ne fait pas la distinction entre les combattants et les civils et inclut certains décès dus à des causes naturelles. Epoch Times n’est pas en mesure de vérifier le nombre de victimes.
Implications humanitaires
L’armée israélienne a détruit plusieurs immeubles de grande hauteur dans la ville au cours des dernières semaines dans le cadre de l’offensive. Selon les FDI, le Hamas y installe des explosifs, des dispositifs de renseignement et des postes d’observation.
Israël a désigné des zones du sud de la bande de Gaza, dont certaines parties de Khan Younis et Al-Mawasi, comme zones humanitaires protégées. Pour prévenir et toucher le maximum de civils, les FDI indiquent utiliser des messages vocaux, des tracts, des textos et des appels téléphoniques.
Les FDI affirment que les infrastructures humanitaires dans le sud de Gaza ont été préparées pour accueillir la population attendue et garantir l’acheminement de l’aide.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) déclare que les frappes aériennes en cours dans la ville de Gaza empêchent la circulation des convois humanitaires et appelle à l’instauration d’un passage sûr et sans entrave dans toute la région.
Accusations de génocide
Le 16 septembre, un rapport rédigé par une équipe d’experts indépendants mandatés par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a conclu qu’Israël commet un génocide à Gaza, une conclusion rejetée fermement par Israël.
Ce rapport affirme que les autorités et forces de sécurité israéliennes ont commis quatre des cinq actes constitutifs du crime de génocide, tels que définis par la Convention de 1948, notamment le meurtre, l’infliction de dommages corporels ou mentaux graves et la création délibérée de conditions de vie visant à détruire les Palestiniens de Gaza.
« La responsabilité de ces crimes atroces incombe aux plus hautes autorités israéliennes, qui orchestrent depuis près de deux ans une campagne génocidaire dans le but précis de détruire la population palestinienne de Gaza », a déclaré Navi Pillay, présidente de la commission. « La commission estime également qu’Israël a manqué à son devoir de prévenir et de punir le génocide, en ne menant aucune enquête sur les actes génocidaires et en ne poursuivant pas les auteurs présumés. »
Si la commission et le Conseil des droits de l’homme n’ont pas le pouvoir de sanctionner les États, leurs conclusions pourraient être invoquées devant la Cour pénale internationale ou la Cour internationale de justice.
Daniel Meron, représentant d’Israël auprès des Nations unies à Genève, a qualifié le rapport d’« altéré et mensonger » et indiqué que la commission avait outrepassé son mandat.
Le ministère israélien des Affaires étrangères a qualifié le panel de partial, affirmant que le Hamas « est le parti qui a tenté de commettre un génocide en Israël » lors des attaques du 7 octobre 2023.
« Le rapport se fonde exclusivement sur des mensonges du Hamas, relayés par d’autres acteurs », a déclaré le ministère, ajoutant qu’une étude académique du BESA Center d’Israël avait déjà réfuté ces accusations de génocide.
La commission avait publié un rapport intitulé « Constatations détaillées sur les attaques survenues à compter du 7 octobre 2023 en Israël » en juin dernier.

Evgenia Filimianova est une journaliste basée au Royaume-Uni qui couvre un large éventail de sujets nationaux, avec un intérêt particulier pour la politique britannique, les procédures parlementaires et les questions socio-économiques.
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