L’ascension et la chute d’un ancien tyran chinois

Par Leo Timm
4 juillet 2016 07:04 Mis à jour: 19 mars 2021 06:54

Alors que les enseignements spirituels et sociaux de Confucius sont omniprésents dans la culture chinoise traditionnelle, pendant la première dynastie impériale, le puissant État de Qin (221 à 206 av. J.C. ) a subi la sévère idéologie du légalisme. Selon les partisans de cette forme de gouvernance stricte, un monarque devrait toujours chercher à acquérir autant de pouvoir politique que possible et appliquer des lois draconiennes pour dominer toute la société.

La première grande ère de désunion en Chine, connue comme la Période des Royaumes Combattants, a vu se développer de nombreuses écoles de pensées, incluant le légalisme et le confucianisme. De nombreux dirigeants locaux ont cherché le conseil de philosophes, enseignants, sages et scientifiques pour les aider dans leur quête de conquérir la nation toute entière.

Durant cette période, l’État de Qin était une région reculée à la frontière de la civilisation chinoise reposant dans les montagnes en aval du Fleuve Jaune supérieur. Au cours du quatrième siècle av. J.C. , le dirigeant de Qin le Duc Xiao commença à rechercher un homme pour l’aider à mener à la gloire son peuple et sa terre.

Shanh Yang fût l’homme qui amena le légalisme dans l’État de Qin, ce qui l’amènera finalement à conquérir six autres royaumes et à unir la Chine. Dans l’incapacité de trouver un emploi de ministre du gouvernement dans son état natal de Wei en Chine centrale, Shang s’était aventuré à l’Ouest pour répondre à l’appel du Duc Xiao.

L’avocat de la tyrannie

Les origines du légalisme sont variées, mais Shang Yang a été le premier à le développer comme une idéologie politique distincte. En prenant comme guide le Livre de la Loi, écrit par le savant Li Kui, Shang Yang a rencontré le Duc Xiao et a convaincu le meneur de Qin de faire de lui un ministre de premier ordre.

Un des traits définissant le légalisme est son rejet de toute moralité n’étant pas déterminé par le dirigeant à travers ses lois. Shang et les successeurs de son école de pensée croyaient que la nature humaine était principalement rusée et égoïste par sa nature. Ce que voulait le ministre de Qin était l’obéissance.

Shang Yang a dans sa carrière à la capitale de Qin, fait rapidement savoir ce qu’il attendait de son peuple en offrant l’importante somme de 50 pièces d’argent à quiconque arrivant à déplacer un morceau de bois d’un côté de la ville à l’autre – une tâche si simple que seul un homme un peu simplet se décida finalement à essayer. Shang lui donna promptement l’argent promis et évalua le trouble en résultant parmi le peuple de Qin.

Certains s’exprimèrent contre cette épreuve ridicule, tandis que d’autres la portèrent au pinacle. Ils furent tous arrêtés. Le légalisme demande une obéissance aveugle, et de ce façon quoi que le peuple ait dit était au mieux déplacé, et au pire dissident.

La plupart des États chinois de cette époque entamaient également des réformes légales pour restructurer leur gouvernement et améliorer l’ordre public, mais les actions de Shang Yang étaient les plus radicales. Des voix se sont élevées parmi la noblesse de Qin pour protester contre lui, mais ayant la faveur du Duc Xiao ils ne pouvaient pas faire grand-chose pour l’arrêter. Shang a fait punir sévèrement de nombreux nobles et intellectuels – certains furent mis à mort et d’autres mutilés.

Dans l’ancienne Chine, défigurer le corps était vu comme un châtiment particulièrement horrible et généralement réservé à ceux coupables de graves crimes.

Les réformes de Shang Yang se sont également concentrées sur l’optimisation des récoltes pour pouvoir supporter d’importantes armées. Connus dans les autres États chinois comme les « divisions tigre et loup, » les soldats de Qin entraient dans la bataille avec peu de chevalerie et d’égard pour leurs propres vies aussi longtemps que cela signifiait une récompense et des titres pour eux et leurs familles.

Une comparaison déplacée

Les réformes de Shang Yang payèrent. En 341 av. J.C. , renforcé par ses strictes nouvelles lois, Qin était prêt à guerroyer contre son vieil ennemi et pays natal de Shang, l’État de Wei. Les bords du Fleuve Jaune était un territoire en conflit contenant 10 cités, que Shang a conquis par une combinaison de manoeuvres sournoises et de force brute.

Acclamé par le Duc Xiao de Qin comme un héros, Shang reçu un important fief et se réjouissait de sa propre gloire. Lors d’un faste et somptueux banquet, il se vanta de ses succès. Ceux dans l’assistance le félicitèrent, mais un seul homme, un gardien de porte, resta sans rien dire. Shang était perplexe et lui demanda la raison de son silence.

« Je vous dirais la vérité sur votre situation si vous promettez de ne pas me tuer ou me punir, » lui dit le gardien de porte. Shang Yang accepta.

« Quel est ma valeur en comparaison du grand Baili Xi des temps anciens ? » demanda Shang. Baili Xi était un ministre de Qin qui vécut près de 200 ans avant l’époque de Shang. Il a servi le Duc Mu, connu pour son règne vertueux et généreux.

Baili Xi, commença le gardien de porte, était aimé par le peuple de Qin. Il travaillait directement avec le petit peuple et n’avait pas besoin d’une garde. Lorsqu’il mourut, le peuple a pleuré comme si ses propres parents étaient décédés.

Sang Yang, à l’inverse, ne dirigeait qu’à travers le pouvoir du souverain de Qin, le Duc Xiao. Dans la vingtaine d’années de son gouvernement, le peuple de Qin n’a ressenti que de la terreur, pas du respect, pour Shang et ses lois. Ils ne connaissaient que le profit et ont oublié la moralité.

Cependant, prévint le gardien de porte, l’héritier du trône de Qin n’était pas favorablement disposé envers Shang Yang, et son autorité ne durera donc aussi longtemps que le règne du duc actuel.

« Vous savez que vous n’avez pas le coeur du peuple, » expliqua le gardien de porte. « Quand vous sortez, vous êtes protégé par les plus puissants guerriers comme gardes du corps, toujours prêts à dégainer leurs épées. Autrement vous n’oseriez pas quitter votre domicile. Comment pourriez-vous être comparé à Baili Xi ? »

Dévoré par son propre règne

Comme le gardien de porte l’avait prédit, la chance de Shang Yang a rapidement changé une fois le Duc Xiao mort l’année suivante, en 338 av. J.C.. Son fils est monté sur le trône pour devenir le Roi Huiwen de Qin.

Le nouveau souverain a immédiatement pris ses dispositions pour arrêter le puissant ministre. Shang Yang s’est changé en vêtements communs et partit – mais à la première auberge qu’il rencontra, il lui fût demandé de montrer ses documents d’identification. Piégé dans ses propres réglementations, Shang, épuisé et découragé, a rapidement été capturé. Il fût accusé de trahison et exécuté.

Shang Yang était mort, mais le Roi Huiwen et ses successeurs ont maintenu le système légaliste pendant plus de 100 ans après son exécution. Qin n’a gagné en pouvoir qu’au moment où le roi Yin Zheng, qui devint le premier empereur, unifia la Chine. Il mourût pourtant après 10 ans de règne, et la dynastie tomba.

Libérés de l’impressionnante peur que l’empereur inspirait à ses sujets, les cupides officiels de Qin commencèrent après sa mort à organiser une rébellion. Le successeur désigné de l’empereur dû se suicider et un héritier incompétent fût mis sur le trône. La bureaucratie Qin s’écroula et l’empire plongea dans une guerre civile à peine 15 ans après la grande unification. Comme dit le dicton chinois : « Qin s’éleva et tomba par Shang Yang. »

Version anglaise : The Rise and Fall of an Ancient Chinese Tyrant

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