Attentat à Bruxelles: «loup solitaire», prison en Suède, profanation du Coran… Ce que l’on sait de l’auteur présumé de l’attaque

Par Epoch Times avec AFP
18 octobre 2023 14:25 Mis à jour: 18 octobre 2023 14:33

L’homme radicalisé soupçonné d’avoir tué deux Suédois dans un attentat lundi soir et qui a été abattu par la police mardi matin à Bruxelles a probablement agi en « loup solitaire », selon les autorités belges.

« La thèse du loup solitaire semble la plus proche de la réalité », a affirmé le procureur fédéral Frédéric Van Leeuw, au cours d’une conférence de presse après un conseil national de sécurité. Il n’y a pour l’instant « pas d’indications sur un réseau » qui serait à l’origine de l’attentat, a renchéri le ministre belge de la Justice, Vincent Van Quickenborne.

L’assaillant, un Tunisien de 45 ans présenté par les médias comme Abdesalem Lassoued, était en séjour irrégulier en Belgique après le rejet d’une demande d’asile en 2020 et visé par un ordre de quitter le territoire qui n’a jamais été exécuté. Le Premier ministre Alexander De Croo a à cet égard plaidé en faveur d’une meilleure application de ces décisions pour ceux qui n’ont « pas droit à la protection ». Un tel ordre « doit devenir plus contraignant », a dit le dirigeant libéral flamand.

« Les intérêts suédois n’ont jamais été aussi menacés »

Le suspect a purgé une peine de prison en Suède dans les années 2012-2014, a quant à lui annoncé mardi l’office suédois des migrations. Interrogé par l’AFP, le porte-parole de cette administration, Jesper Tengroth, n’a pas voulu préciser de quel crime ou délit il avait été reconnu coupable ni la durée de la peine qui lui avait été infligée.

Il a juste expliqué que l’homme avait été transféré de Suède « vers un autre pays européen en vertu du règlement de Dublin », qui prévoit que les migrants doivent demander l’asile dans l’État européen où ils arrivent pour la première fois.

Le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, a pour sa part déclaré que, selon « toutes les indications », cette « attaque terroriste » avait ciblé la Suède et des citoyens suédois « simplement parce qu’ils sont suédois ». « Jamais, dans l’histoire récente, la Suède et les intérêts suédois n’ont été aussi menacés qu’aujourd’hui », a-t-il par ailleurs averti.

Dans la vidéo de revendication du suspect, la nationalité suédoise des victimes a été évoquée en tant que « motivation probable de l’acte », un lien étant établi avec les profanations du Coran en Suède qui ont ému le monde musulman, ont relevé les autorités belges. La Suède a dû rehausser le 17 août son niveau d’alerte au risque terroriste à quatre sur une échelle de cinq en raison des tensions suscitées par les autodafés d’exemplaires du texte sacré de l’islam survenus sur son sol depuis le début d’année.

Le double homicide, qualifié de « lâche attentat » par M. De Croo, a eu lieu non loin du centre-ville de Bruxelles lundi peu après 19h00, quelques heures avant un match de football ayant opposé la Belgique et la Suède au stade Roi Baudouin. L’assaillant a tué avec une arme automatique deux supporters suédois et en a blessé un troisième avant de s’enfuir en scooter. La chasse à l’homme a duré une douzaine d’heures, jusqu’à ce que le Tunisien soit repéré mardi peu après 08h00 (06h00 GMT) par un témoin dans un café de la commune bruxelloise de Schaerbeek, où il résidait.

L’assaillant abattu par la police

Au cours de l’intervention de la police, « des coups de feu ont été tirés et le suspect a été abattu », a précisé le parquet fédéral. Il a été transféré dans un hôpital où sa mort a été constatée à 09h38. « Une arme de guerre de type AR-15 » a été retrouvée dans le café où a eu lieu l’interpellation, a relevé M. Van Leeuw. Il y a eu au total quatre perquisitions après l’attentat et deux personnes de l’entourage du tireur présumé ont été appréhendées pour être entendues.

Dès lundi soir, un message vidéo de revendication avait été posté sur les réseaux sociaux par un homme « se présentant comme l’assaillant et se disant inspiré par l’organisation terroriste État islamique », toujours selon le parquet fédéral, chargé des dossiers de terrorisme. La menace terroriste a alors été relevée au niveau 4 – le maximum – dans la région de Bruxelles. Elle a été ramenée mardi au niveau 3 après la mort du suspect. Dans la matinée, une minute de silence a été observée par le Parlement européen réuni en séance plénière à Strasbourg.

Et de tels moments de recueillement à la mémoire des deux victimes étaient aussi prévus pour mardi soir avant tous les matches qualificatifs pour l’Euro 2024. Mercredi, le Premier ministre suédois est attendu à Bruxelles pour un hommage commun avec Alexander De Croo prévu dans la matinée Place Sainctelette, près des lieux de l’attaque.

La Belgique a déjà été la cible de plusieurs attentats revendiqués par le groupe de l’organisation terroriste État islamique. Le plus meurtrier (35 morts) a été perpétré le 22 mars 2016, quand Bruxelles avait été frappée par une double attaque-suicide à l’aéroport de Zaventem et dans le métro en plein quartier européen.

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