L’Autrichien Volker Türk proposé comme prochain chef des droits de l’homme de l’ONU

Par Epoch Times avec AFP
8 septembre 2022 16:20 Mis à jour: 8 septembre 2022 16:21

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres a proposé la nomination de l’Autrichien Volker Türk comme prochain Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, selon un document envoyé à l’Assemblée générale qui devra approuver ce choix.

Selon plusieurs sources diplomatiques, M. Guterres a indiqué mercredi soir aux Etats membres de l’ONU qu’il souhaitait la nomination à ce poste de M. Türk, actuellement secrétaire général adjoint chargé de la politique au sein de son cabinet, afin de remplacer Michelle Bachelet qui a quitté son poste le 31 août.

Se saisir de cette question jeudi ou vendredi

« Le secrétaire général propose de nommer M. Volker Türk (Autriche) comme Haut Commissaire de l’ONU pour les droits de l’homme », a écrit Antonio Guterres à l’Assemblée générale, dans une lettre vue jeudi par l’AFP. « Le secrétaire général a confiance dans le fait que l’Assemblée générale approuvera sa nomination ».

L’Assemblée générale de l’ONU devrait se saisir de cette question jeudi ou vendredi, selon les sources interrogées.

L’Autrichien Volker Türk, nommé en janvier 2022 secrétaire général adjoint chargé de la politique, a passé l’essentiel de sa carrière dans le système onusien, en particulier au sein du Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) où il avait déjà travaillé en étroite collaboration avec Antonio Guterres lorsque ce dernier en était à la tête.

« Pendant mes 30 années de travail avec les réfugiés au sein du HCR, j’ai vu encore et encore les conséquences des discours de haine et leurs impacts déshumanisants sur les populations », déclarait-il sur Twitter en juillet en relayant la campagne de l’ONU « Non à la haine ».

Michelle Bachelet, toujours pas remplacée

Ce choix effectué par Antonio Guterres d’un diplomate pas connu du grand public contraste avec celui qu’il avait fait il y a quatre ans en souhaitant nommer à ce poste sensible une femme politique puissante, l’ancienne présidente du Chili Michelle Bachelet, toujours pas remplacée une semaine après son départ.

« Lors de toutes les nominations précédentes, le candidat recommandé par le secrétaire général a été approuvé par consensus », a souligné l’organisation International Service for Human Rights (ISHR) dans un communiqué.

Si sa nomination est approuvée, M. Türk trouvera une table de travail bien garnie. Mme Bachelet a choisi de rendre public quelques minutes avant la fin de son mandat un rapport attendu de longue date sur de possibles crimes contre l’humanité dans la province chinoise du Xinjiang, dont le suivi délicat incombera à son successeur.

Vertement critiqué par la Chine, qui a exercé de très fortes pressions et mené campagne pour en empêcher la publication, ce document de 48 pages a été salué par bon nombre de pays occidentaux qui y voient une base solide pour dénoncer les exactions commises par les autorités chinoises.

« Preuves crédibles » du rapport de l’ONU

Dans ce rapport, l’ONU évoque de possibles « crimes contre l’humanité » et fait état de « preuves crédibles » de tortures et de violences sexuelles à l’égard de la minorité ouïghoure et appelle la communauté internationale à agir.

S’il ne comporte pas de révélations par rapport à ce qui était déjà connu de la situation dans le Xinjiang, ce document apporte le sceau des Nations unies aux accusations portées de longue date contre les autorités chinoises. Il n’emploie toutefois pas le mot de « génocide », utilisé en janvier 2021 par les Etats-Unis et adopté ensuite par les députés d’autres pays occidentaux.

Se montrer courageux 

Les organisations de défense des droits humains ont appelé le prochain chef des droits de l’homme de l’ONU à se montrer courageux et à dénoncer des violations même dans les pays les plus puissants.

« Les enjeux n’ont jamais été aussi élevés », a déclaré Sarah Brookes, directrice de programme à l’ISHR, citée dans le communiqué de l’organisation. L’ONG et d’autres organisations de défense des droits se sont montrées très critiques de l’opacité du processus de nomination.

Des sources diplomatiques à Genève, où est basé le bureau des droits de l’Homme de l’ONU, ont également noté le peu de transparence. « Cela a été un processus remarquablement obscur », a déclaré un diplomate occidental.

« Le secrétaire général a manqué une occasion-clé de construire la légitimité et l’autorité du prochain Haut-Commissaire », a commenté le directeur exécutif de l’ISHR, Phil Lynch, assurant toutefois que son organisation comme d’autres « chercheront à travailler étroitement et de manière collaborative avec le prochain Haut-commissaire pour protéger les droits de l’homme ».

 

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