Le Canada justifie son soutien à une résolution de l’ONU qui s’abstient de condamner le Hamas

Des personnes transportent des secours sur un chariot de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation humanitaire privée soutenue par les États-Unis le 8 juin 2025.
Photo: EYAD BABA/AFP via Getty Images
Le Canada a soutenu une résolution des Nations unies sur le conflit Israël-Hamas qui ne condamne pas le Hamas, mais rappelle que sa position sur le sujet n’a pas changé.
Le gouvernement canadien a été critiqué par Israël et par des représentants de la communauté juive, qui estiment que le Canada a appuyé une résolution partisane, en rupture avec sa position antérieure.
Le 12 juin, le Canada a voté en faveur d’une résolution de l’ONU intitulée « Protection des civils et respect des obligations juridiques et humanitaires ».
Cette résolution appelle à la levée du blocus de la bande de Gaza, à l’ouverture de tous les points de passage frontaliers, à garantir que l’aide humanitaire parvienne à la population civile et à la libération de tous les otages. Le texte a été adopté par 149 voix contre 12, avec 19 abstentions.
Les États-Unis ont voté contre, jugeant la résolution « biaisée » et dénonçant « un nouvel échec des Nations unies à condamner le Hamas ».
En septembre 2024, le Canada s’était abstenu sur une résolution similaire.
Le gouvernement canadien a justifié son vote du 12 juin en invoquant « l’urgence » d’un cessez-le-feu, de la libération de tous les otages et de la reprise des livraisons d’aide par les Nations unies.
« Cela étant dit, nous sommes profondément déçus que cette résolution ne condamne pas les horribles attentats terroristes du Hamas du 7 octobre 2023, ni la prise d’otages – dont un grand nombre sont toujours retenus », a indiqué le gouvernement dans un communiqué.
Israël mène des opérations militaires dans la bande de Gaza depuis que le groupe terroriste Hamas a lancé des incursions sur le sol israélien en 2023. Ces opérations ont provoqué une crise humanitaire, et Israël tente, ces dernières semaines, de contrôler la distribution de l’aide humanitaire aux Palestiniens, accusant le Hamas de détourner l’aide acheminée par des ONG internationales.
Le vote est intervenu la veille des frappes lancées par Israël contre les responsables militaires et le programme nucléaire iranien. Plusieurs hauts gradés et scientifiques iraniens ont été tués dans les attaques. En représailles, l’Iran a tiré des missiles balistiques et envoyé des drones contre Israël, dont la plupart ont été interceptés.
En réaction, la ministre des Affaires étrangères canadienne, Anita Anand, a déclaré que « la désescalade doit être une priorité ».
Noé Chartier a contribué à la rédaction de cet article.





