Le changement climatique exige une volonté politique

13 décembre 2015 18:30 Mis à jour: 14 décembre 2015 06:14

En 2014, la température annuelle moyenne à l’échelle mondiale était plus élevée d’environ 0,7 degré par rapport à 1972, pris comme année de base. Depuis 1977, c’est la 38e année consécutive que la température mondiale annuelle est au dessus de la moyenne.

Une augmentation d’un degré de la température devrait avoir un impact négatif sur la production de différentes cultures, telles que le maïs et le blé. Les risques pour la sécurité alimentaire deviennent particulièrement importants lorsque le réchauffement dépasse les 4 degrés, l’estimation supérieure du réchauffement global moyen vers 2100. Si l’augmentation atteint 4 degrés, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat des Nations Unies (GIEC) prévient que les changements climatiques deviendront le « facteur dominant de l’impact sur l’écosystème ».

Les émissions de dioxyde de carbone (CO2), provenant de l’utilisation des combustibles fossiles et de la fabrication du ciment, ont augmenté de 15 milliards de tonnes en 1972 à 35 milliards de tonnes en 2013. Même si on arrête aujourd’hui toute émission de gaz à effet de serre, il y a déjà assez de CO2  et d’autres gaz dans l’atmosphère pour que le réchauffement de la planète continue pendant une longue période.

Ce qui est nécessaire au-delà de la COP21 à Paris, c’est une nouvelle volonté politique des gouvernements à tous les niveaux.

Les niveaux globaux de la mer ont augmenté d’environ 60 millimètres depuis 1992, menaçant l’avenir des îles de faible altitude, telles que les îles Marshall, le Fidji et les Maldives, ainsi que des parties continentales de l’Asie, notamment le Bangladesh. Même si ces endroits ne représentent que 2% de la surface de la Terre, ils abritent 10% de sa population – environ 600 millions de personnes. Si ces régions sont inondées suite à la hausse du niveau de la mer – en particulier pendant les tempêtes – les terres deviendront inutilisables et les habitants seront obligés de migrer.

Le nombre de sécheresses, d’incendies de forêt, d’inondations et de glissements de terrain de grande ampleur est passé de moins d’une centaine par an en 1972 à environ 300 en 2014. Cela comprend  le phénomène El Niño qui a abouti à une sécheresse et à des inondations dans le monde entier en 1997-1998 ; une vague de chaleur européenne de 2003 qui a provoquée 72 210 décès ; une sécheresse dans le Queensland en Australie, suivie par des inondations massives en 2010-2011 ; et les sécheresses et les incendies de forêt consécutifs en 2014, touchant environ 240 millions de Nord-Américains.

Pour diverses raisons, les Sommets de la Terre de Rio en 1992 à Copenhague en 2009 ont fait peu de progrès réels. Les délégués présents à la Conférence des Parties (COP21) de Paris ont réussi maintenant à arriver à un accord final. Leur but est de plafonner vers 2100 l’augmentation de la température mondiale à niveau le plus bas possible par rapport aux niveaux précédents la Révolution industrielle. Ceci est essentiel pour que les calottes glaciaires ne fondent pas et  provoquent des hausses désastreuses du niveau des océans.

Les accords de Paris se poursuivront dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Elizabeth May, la dirigeante du Parti vert du Canada et membre du Parlement, ainsi que la nouvelle ministre de l’Environnement Catherine McKenna et d’autres délégués canadiens,  ont assisté à la conférence de Paris.

Elizabeth Mai explique : « L’accord est une tentative de mettre en place un système d’évaluations fréquentes permettant chaque fois d’aller plus loin dans la réduction d’émissions indésirables, obtenir plus d’aide à l’adaptation, plus de financement pour les pays en développement et un large partage de nouvelles technologies afin de libérer le monde entier de la dépendance aux combustibles fossiles. Ceci est appelé « l’architecture » de l’accord… Et il est important de choisir un bon but à long terme – maintenir les  niveaux de réchauffement en dessous ou au moins pas au-dessus de 1,5 degrés. »

Le Président Obama a annoncé à la presse s’être engagé seulement à ce que les Etats-Unis « réduisent d’ici 10 ans leurs émissions de 26 à 28% en dessous du niveau de 2005 », alors que le Canada s’est prononcé pour la mention de 1,5 degrés dans l’accord final.

En disant que la ligne de démarcation est maintenant tracée, Mme May souligne : « Ce traité doit parler de plus que le climat… Il doit  mettre toutes les nations sur la voie vers un  monde plus juste. »

En 1962, le livre de Rachel Carson « Printemps silencieux » a entamé le mouvement environnemental et a conduit à l’interdiction du pesticide DDT aux Etats-Unis. Depuis lors, les défenseurs de l’environnement ont attaqué toute la complexité du problème du changement climatique.

En 1988, Bill McKibben a présenté des arguments bien convaincants d’une prochaine crise du réchauffement climatique dans son livre « La nature assassinée », suivi en 2006 par les  « Notes d’une catastrophe sur le terrain » d’ Elizabeth Kolbert. Puis, Al Gore a redonné l’alarme dans son livre « Une vérité qui dérange ».

Nous, les  citoyens, nous avons tous un rôle à jouer et devons faire des choix environnementaux intelligents dans notre vie quotidienne.

Ce qui est nécessaire au-delà de Paris, c’est une nouvelle volonté politique des gouvernements à tous les niveaux. Ils doivent déterminer où ils veulent se trouver vers 2050, puis revenir dans le présent et planifier le chemin technologique approprié.

Des économies entières doivent être électrifiées par des turbines de batteries de voiture, hydrogènes et  éoliennes. Des règlements de construction strictes doivent être promulgués et appliqués afin de réduire la demande d’énergie dans des nouveaux bâtiments. Nous, les  citoyens, nous avons tous un rôle à jouer et devons faire des choix environnementaux intelligents dans notre vie quotidienne.

L’accord de Paris est un grand pas en avant dans une longue bataille. Nous devons tous continuer d’encourager nos gouvernements à différents niveaux et faire nous-mêmes des choix favorables à notre planète Terre.

David Kilgour, avocat de profession, a été pendant presque 27 ans député de la Chambre des communes du Canada. Dans le cabinet du Premier ministre Jean Chrétien, il occupait le poste du Secrétaire d’État pour l’Afrique et l’Amérique latine, ainsi que Secrétaire d’État pour l’Asie et le Pacifique. Il est auteur de plusieurs livres et avec David Matas,  co-auteur du livre « Prélèvements meurtriers : prélèvement forcés d’organes sur les pratiquants du Falun Gong en Chine ».

Les avis exprimés dans cet article sont ceux de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement ceux d’Epoch Times.

Version anglaise : Climate Change Requires Political Will

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