Le « coup de gueule » d’un maire contre une lettre anonyme demandant à une infirmière de sa commune de « partir rapidement »

Par Suzanne Durand
27 mars 2020 13:20 Mis à jour: 27 mars 2020 13:20

Patrick Chadaillat, maire de Vulaines-sur-Seine en Seine-et-Marne, déclare qu’une infirmière de sa commune a reçu une lettre anonyme lui demandant de « partir rapidement » pour éviter « de contaminer » les autres avec le virus du PCC.

Epoch Times désigne le nouveau coronavirus, responsable de la maladie du Covid-19, comme le «  virus du PCC  », car la dissimulation et la mauvaise gestion du Parti Communiste Chinois (PCC) ont permis au virus de se propager dans toute la Chine et de créer une pandémie mondiale.

La lettre anonyme commence ainsi : « Madame, nous savons que vous êtes infirmière et nous vous remercions d’exercer ce beau métier. Néanmoins vous comprendrez notre inquiétude concernant les risques que vous faites prendre à la commune en côtoyant des gens contaminés. Nous vous demandons s’il serait possible que vous et votre mari alliez résider ailleurs pendant la durée de la contamination pour éviter de contaminer d’autres personnes et de faire vos courses en dehors de la ville ». « Nous vous voyons régulièrement promener votre chien, est-ce que cela est raisonnable et vraiment utile en sachant que vous êtes en contact avec des personnes contaminées. Vous serez de nouveau bienvenus dans la ville quand tout sera terminé ».

L’auteur conclut : « Merci de prendre en compte notre demande et de faire le nécessaire pour partir rapidement ».

« Une honte « 

Le maire Patrick Chadaillat a répondu sur sa page Facebook. « Une honte de mettre dans la boîte d’une infirmière cette lettre anonyme, je soutiens et je remercie toutes les infirmières qui font un travail remarquable pour sauver la population ».

« Relever les empreintes »

L’élu a annoncé avoir alerté la police. « J’aurais honte, madame ou monsieur, d’écrire cette lettre », fulmine le maire M. Chadaillat sur son post Facebook. Il annonce avoir « contacté la police » et « demandé de relever les empreintes sur l’original ».

Frédéric Valletoux, maire de Fontainebleau et président de la Fédération hospitalière de France, a également réagi et a dénoncé cet acte. « La honte et le déshonneur n’ont décidément pas de limite. Écrire ça à ceux qui, alors que nous sommes tous confinés, prennent des risques au mépris de leur propre vie, pour soigner et sauver », a-t-il noté sur Facebook.

D’autres cas similaires

Cet incident n’est pas le seul. À Paris dans le 20e, les habitants d’un immeuble se sont opposés à l’emménagement d’une infirmière, qui devait pourtant être logée dans un appartement resté vide, à proximité de l’hôpital Tenon.

Le propriétaire, qui avait prévenu les voisins, a reçu le même genre de message. « Nous ne souhaitons pas prendre ce risque pour notre famille et le reste des habitants ». Il a dû demander à l’infirmière de partir. « J’ai appelé l’hôpital pour les prévenir que j’avais deux copropriétaires qui s’opposaient totalement à sa présence dans l’immeuble (…). Quand je l’ai vue me rendre les clés, j’ai réalisé qu’on la mettait dehors et que ce n’était pas possible, que c’était une honte », raconte-t-il sur France Inter.

Des menaces en Bretagne

En Bretagne, un message désobligeant a été glissé sur le pare-brise d’une infirmière par un voisin : « Vous êtes infirmière donc vous avez plus de risque d’être contaminée par le virus, donc merci de ne pas vous garer proche des autres voitures ».

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