Le déploiement inquiétant d’une stratégie de défense aérienne en mer de Chine

27 mai 2015 16:00 Mis à jour: 7 novembre 2015 13:08

 

Le régime chinois repousse les avions étrangers survolant les îles qu’il a construites dans la mer de Chine méridionale. Le 21 mai dernier, Hua Chunying, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, déclarait: «La Chine a le droit» d’établir des zones de défense aérienne.

De nombreux spécialistes de la défense craignent de nouveaux développements. Le Parti communiste chinois est actuellement en train de construire des bases militaires et des pistes d’atterrissage sur ces îles. Les experts s’inquiètent de comment cela pourrait entraver la liberté de passage dans cette zone.

En défendant l’espace aérien au-dessus de ces îles, le régime chinois vient de porter le conflit à un nouvel échelon. Il est en train de s’octroyer des droits au-dessus de terres qu’il a créées dans des eaux disputées à presque 1.000 miles de Hainan, la ville la plus méridionale du pays.

En novembre 2013, le régime chinois avait décrété une zone aérienne d’identification (ZAI) au-dessus de la mer de Chine orientale et des îles contrôlées par le Japon. Il a déclaré qu’il défendrait cette zone militaire et a exigé que les autres nations demandent la permission pour la traverser.

Ces récents rebondissements dans la mer de Chine méridionale montrent que le régime chinois est sur le point de franchir une nouvelle étape.

«La Chine a le droit d’installer des ZAI», a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hua Chunying, le 21 mai, selon Bloomberg.

Elle a ajouté: «Une décision dans ce sens dépend des menaces visant la sécurité aérienne et de l’étendue de ces menaces.»

Les déclarations de Hua Chunying semblent faire écho aux craintes de nombreux spécialistes de la défense. Le Dr Andrew S. Erickson, professeur adjoint au Département de recherche stratégique au U.S. Naval War College (École de guerre de la marine américaine), a déjà averti que le régime chinois pourrait utiliser ses nouvelles îles pour «soutenir» une ZAI en mer de Chine méridionale.

L’amiral Samuel Locklear, commandant du U.S. Pacific Command, a également averti qu’avec une ZAI, les développements du régime chinois «pourraient certainement conduire au déploiement de choses telles que des radars à longue portée et des systèmes avancés de missiles militaires».

Le régime chinois a déjà commencé à défendre l’espace aérien au-dessus de ses îles. Reuters rapportait le 8 mai que sept avions de patrouille philippins avaient été mis en garde par le régime chinois de garder leur distance lorsqu’ils survolaient les îles Spratleys, en mer de Chine méridionale.

Même si d’autres nations ne reconnaissent pas la zone aérienne d’identification, cela donne au régime chinois une base légale pour conserver des avions et des navires militaires dans la région et harceler les avions étrangers qui la traversent.

Cette stratégie globale est un exemple type de bataille légale, aussi appelée «bataille juridique», dans laquelle un pays met le droit international au service d’une stratégie militaire.

La stratégie spécifique utilisée par le régime chinois dans ses revendications territoriales se définit par «trois batailles»: une bataille juridique, une bataille psychologique visant à faire perdre aux armées étrangères la volonté de se battre et une bataille médiatique pour tourner l’opinion publique en sa faveur.

La Heritage Foundation avait noté les débuts de cette stratégie le 21 mai 2012. Elle déclarait à l’époque que le régime chinois était en train de manipuler la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM) dans le but de réclamer ces territoires en mer de Chine méridionale.

«Il est presque certain que les Chinois essaient d’utiliser la CNUDM pour restreindre les opérations navales américaines au moment où la marine chinoise n’a pas encore les moyens de le faire directement», indiquait-elle.

En même temps, ajoutait-elle, le régime chinois ne respecte pas les règles. «Dans la confrontation en cours avec les Philippines autour des îles et des hauts fonds, la Chine a refusé de se soumettre à l’arbitrage de la CNUDM, alors que Manille et Pékin en sont tous deux signataires.»

La situation dont nous sommes maintenant témoins est une nouvelle étape de ce qu’avaient prédit les observateurs de la politique internationale chinoise.

 

Version originale: China Claims Airspace Over Its Self-Made Islands, Says It’s ‘Entitled’

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