Le géant américain BlackRock achète une «centrale électrique virtuelle» néo-zélandaise pour 60 millions de dollars

Par Daniel Y. Teng
21 septembre 2022 22:45 Mis à jour: 21 septembre 2022 22:45

Le géant américain de l’investissement BlackRock va racheter l’entreprise néo‑zélandaise solarZero, spécialisée dans l’énergie solaire sur les toits, pour un montant de 100 millions de dollars néo‑zélandais (60 millions de dollars américains), dans le cadre de sa politique de développement des énergies propres dans la région Asie‑Pacifique.

Fondée en 2008, solarZero affirme avoir construit la plus grande « centrale électrique virtuelle » de la région et installé des systèmes sur plus de 9000 foyers.

Le modèle économique de l’entreprise est unique en ce sens qu’elle installe des panneaux et des batteries sans frais pour le propriétaire, solarZero restant propriétaire du matériel. Ensemble, ces systèmes fonctionnent pour former une centrale électrique virtuelle qui peut déplacer l’électricité là où elle est nécessaire.

Ce modèle a permis d’accélérer le déploiement de solarZero, l’entreprise affirmant qu’elle installe un nouveau système toutes les 35 minutes. Il est également prévu d’investir 1 milliard de dollars néo‑zélandais dans les panneaux solaires et les batteries en Nouvelle‑Zélande au cours des dix prochaines années.

Équipement de production d’énergie solaire dans un réseau solaire partagé  pour les entreprises à Sandringham, Auckland en Nouvelle‑Zélande, le 26 septembre 2019. (Dave Rowland/Getty Images)

Actuellement, l’ensemble du réseau génère 89 GWh par an et détient environ 48 MWh de stockage.

La technologie de la batterie a été codéveloppée avec Panasonic. Panasonic a déclaré que le réseau libérait les clients des « coupures de courant et de la hausse des coûts énergétiques ».

« Il s’agit d’une première mondiale en matière de conception de plateforme de batterie, et nous sommes impatients de travailler aux côtés de solarZero et de l’équipe BlackRock Climate Infrastructure pour faire passer cette technologie révolutionnaire au niveau mondial », a déclaré Stewart Fowler, directeur général de Panasonic New Zealand, dans un communiqué le 14 septembre.

Andrew Booth, fondateur et PDG de solarZero, a déclaré que d’ici 2030, environ 50% de l’énergie mondiale serait produite dans la région Asie‑Pacifique – la Chine et l’Inde étant les deux plus grands marchés.

« Le couple ‘énergie solaire + stockage’ est une des rares voies véritables vers la sécurité énergétique, la stabilité des prix de l’électricité, la prospérité et une planète vivable », a‑t‑il déclaré.

Charlie Reid, co‑responsable Asie‑Pacifique de l’équipe Infrastructure climatique de BlackRock, a déclaré qu’il s’agissait du premier investissement en Nouvelle‑Zélande du gestionnaire d’actifs américain.

« SolarZero est un pionnier mondial, et nous sommes impatients de soutenir son expansion sur d’autres marchés d’Asie‑Pacifique et, en même temps, d’accélérer le voyage de la Nouvelle‑Zélande vers le zéro émission nette », a‑t‑il déclaré.

BlackRock poursuit sa campagne pour l’énergie propre malgré des vents contraires

L’implantation en Nouvelle‑Zélande est la dernière en date d’une série d’investissements. Récemment Blackrock a mis 1 milliard de dollars australiens (701 millions de dollars américains) dans la société australienne Akaysha Energy et ses neuf projets de batteries.

Parmi les autres investissements dans la région, citons New Green Power (Taiwan), Korea Renewable Energy Development and Operation Holdings (Corée du Sud) et JOLT, fournisseur australien des réseaux de recharge des véhicules électriques.

Mais la forte tendance de BlackRock à investir dans les énergies « propres » survient alors que la société a enregistré une perte de 1700 milliards de dollars au cours du premier semestre 2022. D’autre part, récemment, 19 procureurs généraux d’États américains ont prévenu le groupe que ses opérations financières visant à promouvoir le zéro émission nette était à la limite de la légalité. Car Blackrock doit avant tout répondre à ses devoirs fiduciaires envers les actionnaires, ont‑ils fait valoir.

Symbole boursier de BlackRock au moment de sonnerie de clôture de l’indice Dow Industrial Average à la Bourse de New York, le 14 juillet 2017. (Bryan R. Smith/AFP/Getty Images)

Selon eux, BlackRock manque peut‑être à son devoir fiduciaire (générer des rendements et des profits pour les actionnaires) en faisant preuve d’ « activisme », lorsque le groupe s’engage dans des initiatives de lutte contre le changement climatique qui ne sont pas forcément synonymes de meilleur rendement.

Steve Baxter est la vedette d’une série télévisée australienne intitulée Shark Tank. C’est aussi un investisseur dans des start-ups technologiques. Selon lui, des exigences de divulgation plus strictes pourraient révéler les procédés exacts permettant aux investissements dans les énergies propres de se hisser jusqu’à faire concurrence aux actions traditionnelles.

« Si ces fonds font pression sur les entreprises pour qu’elles fassent des choses qui les amèneront à être sous‑performantes, alors nous devons nous demander ce qui incite ces fonds à le faire », a‑t‑il récemment déclaré à Epoch Times.

« Sont‑ils récompensés pour des investissements peu performants ? Font‑ils payer plus cher les investissements ESG pour couvrir ou compenser la pression apparemment illogique qu’ils exercent sur leurs portefeuilles ? »

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