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Menace à la bombe

Une menace à la bombe vise la projection d’un film dénonçant le trafic d’organes pratiqué par le PCC dans une église

« Une bombe a été placée dans l’église si l’événement n’est pas annulé d’ici demain soir… », prévient le message adressé aux organisateurs.

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Affiche de « State Organs ».

Photo: RooYee Films

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Durée de lecture: 10 Min.

Une menace de bombe a été adressée aux organisateurs de la projection d’un documentaire exposant le système de prélèvements forcés d’organes pratiqués par le Parti communiste chinois (PCC) sur les adeptes du Falun Gong.
La projection de « State Organs », un film multi‑primé, est prévue le 29 novembre à l’église St John the Evangelist, à Campbelltown, dans le sud‑ouest de Sydney.
La menace a été transmise via la plateforme de billetterie en ligne Eventbrite, intimant aux responsables de l’église d’annuler l’événement – et de rompre toute relation avec le Falun Gong – faute de quoi « une bombe sera déclenchée ».
Le 25 novembre, les organisateurs ont été informés par Eventbrite du message et avisés que les forces de l’ordre avaient été prévenues.
« Le 23 novembre 2025, un utilisateur a soumis la menace suivante via notre plateforme : “Une bombe a été placée dans l’église. Si l’événement n’est pas annulé d’ici demain soir, si la coopération avec le Falun Gong n’est pas interrompue et si aucune déclaration n’est publiée en ligne, la bombe sera déclenchée.” »
« Eventbrite a informé les forces de l’ordre locales en Nouvelle‑Galles du Sud (NSW), en Australie, et leur a transmis les détails du signalement, y compris les informations sur l’auteur présumé. »
« Nous vous recommandons de contacter directement la police si elle ne vous a pas déjà approchés à ce sujet. Envisagez également d’informer votre lieu de l’existence de ce signalement, afin qu’il puisse évaluer les mesures de sécurité nécessaires. Nous prenons très au sérieux tous les signalements de sécurité et nous nous engageons à vous soutenir. »

Courriel d’Eventbrite adressé à l’administrateur de l’événement au sujet de la menace de bombe, le 25 novembre 2025. (Avec l’aimable autorisation des organisateurs)

Bien que le message soit rédigé de manière maladroite, il rappelle d’autres incidents survenus à l’étranger, liés, selon des observateurs, aux efforts de répression transnationale du PCC, qui visent des dissidents et des minorités religieuses à l’étranger tout en interférant avec le fonctionnement des institutions démocratiques.
Cette stratégie a également été qualifiée par le G7 de forme plus « agressive » d’ingérence étrangère.
En février 2025, le Kennedy Center for the Performing Arts (Centre Kennedy pour les arts du spectacle), à Washington, a ainsi été évacué après une fausse alerte à la bombe visant la compagnie Shen Yun Performing Arts.
Fondée en 2006 par des pratiquants de Falun Gong, Shen Yun fait revivre la danse classique chinoise et la musique traditionnelle de l’époque antérieure à la prise de pouvoir par les communistes.
De son côté, le documentaire « State Organs », projeté à plusieurs reprises en Australie cette année, met en lumière les atrocités commises par le PCC en matière de prélèvements d’organes sur des Ouïghours et des pratiquants de Falun Gong, une communauté persécutée depuis vingt‑six ans par le régime.

Église St John the Evangelist, à Campbelltown, dans le sud‑ouest de Sydney (Australie). (Crédit Photo Stacey Wang)

Cette menace de bombe constitue l’un des premiers cas où un tel avertissement vise non seulement une projection, mais directement la communauté Falun Gong en Australie.
Elle intervient alors que Zhao Leji, numéro trois du régime chinois, achève une tournée diplomatique en Australie, au cours de laquelle des groupes pro‑PCC ont harcelé des manifestants Falun Gong cherchant à interpeller le régime sur ses violations des droits de l’homme.
Epoch Times a appris que la police de Nouvelle‑Galles du Sud avait fouillé les abords de l’église St John the Evangelist dans l’après‑midi du 24 novembre, sans trouver aucun engin explosif.
Les autorités de NSW assurent également qu’il n’existe aucune menace persistante pour la population.
Par ailleurs, plusieurs élus locaux se disent consternés qu’une telle menace apparaisse dans leur circonscription.

La peur et le risque pour la réputation de ceux qui osent s’exprimer, explique un ancien officier de la police fédérale

Paul Johnstone, ancien membre de la police fédérale australienne (AFP), a déclaré que ces intimidations visaient à semer la peur et à nuire à la réputation de ceux qui envisageraient d’aborder des questions « sensibles ».
« Ces projections ont pour but de mettre en lumière l’une des violations des droits de l’homme les plus effroyables de l’ère moderne. Mais le PCC considère de tels événements comme une menace directe pour son image internationale et déploie un large éventail de tactiques pour les étouffer », explique‑t‑il.
« En Australie, des organisateurs ont signalé des campagnes de pression sur les propriétaires de salles, des annulations soudaines de réservations et des actions de harcèlement coordonnées, supposément liées à des individus ou à des relais proches du PCC… L’objectif est simple : créer de la peur, des coûts financiers et un risque pour la réputation de toute personne qui ose aborder des sujets que le PCC juge “sensibles”. »
L’ancienne journaliste de la télévision d’État chinoise Cheng Lei a, elle aussi, alerté sur le climat de crainte diffus qui règne dans la société australienne dès lors qu’il s’agit de critiquer le PCC ou de défendre des droits fondamentaux.
« Il m’arrive, lorsque je suis avec des Australiens d’origine chinoise, de voir la situation suivante : si nous prenons une photo de groupe, certains refusent d’y apparaître en disant : “Je vais bientôt partir en Chine” », raconte Mme Lei lors d’une conférence à la Gallery of Modern Art, à Brisbane.
M. Johnstone, qui a enseigné la sécurité dans des universités chinoises, souligne que l’intimidation n’est qu’un des nombreux outils, en apparence disparates, mobilisés dans la campagne de répression transnationale du PCC.
« Ces tactiques englobent le harcèlement en ligne, la surveillance des communautés de la diaspora, les menaces visant les proches des militants restés en Chine, les tentatives d’influencer des responsables politiques locaux et l’infiltration d’organisations communautaires », détaille‑t‑il.
« De nombreux Australiens d’origine chinoise – notamment des pratiquants de Falun Gong, des Ouïghours, des Tibétains et des militants pro‑démocratie – rapportent avoir été photographiés lors de rassemblements, approchés par des individus suspects ou soumis à des pressions via leurs réseaux sociaux pour ne pas participer aux débats publics. »

(Illustration : Epoch Times / Getty Images)

Pourquoi les Australiens doivent se mobiliser pour protéger le Falun Gong

L’ancien officier de l’ADF (les forces de défense australiennes) explique également pourquoi le PCC perçoit le Falun Gong comme une menace.
« En réalité, le Falun Gong ne menace personne en dehors de la hiérarchie politique du PCC. Ce mouvement spirituel ne prône ni la violence, ni le renversement politique, ni la perturbation sociale. Il ne met en danger ni les communautés, ni les gouvernements, ni les individus en Australie ou dans tout autre pays démocratique », souligne M. Johnstone.
« La seule entité menacée par le Falun Gong, c’est le PCC lui‑même, car ce mouvement représente une vaste organisation civile indépendante que le parti ne peut contrôler. Sa popularité dans les années 1990, conjuguée à son message d’autonomie morale, a directement remis en cause le monopole du PCC sur l’idéologie et la loyauté. C’est pour cela que Pékin s’acharne avec autant de vigueur contre le Falun Gong, à l’intérieur comme à l’extérieur de ses frontières. »
M. Johnstone insiste enfin sur la nécessité de défendre des événements comme celui‑ci, organisés par des pratiquants de Falun Gong.
« Protéger ces manifestations est essentiel pour défendre la liberté d’expression, la liberté académique et le droit démocratique de débattre ouvertement des violations des droits de l’homme, même lorsque ces vérités gênent profondément le PCC », affirme‑t‑il.
Toute personne disposant d’informations est invitée à contacter la police ou Crime Stoppers au 1800 333 000.