Le gouvernement italien sévit contre le trafic d’objets d’art historiques

7 novembre 2018 22:11 Mis à jour: 7 novembre 2018 22:11

Le gouvernement italien a l’intention de sévir contre le vol et le trafic d’objets d’art issus du patrimoine culturel du pays dans le cadre de sa promesse de campagne visant à renforcer l’identité nationale.

Le ministre de la Culture, Alberto Bonisoli, a déclaré que le gouvernement ratifiera bientôt la Convention de Nicosie, un accord international qui vise à lutter contre le trafic illicite et la destruction des vestiges culturels. M. Bonisoli a fait cette annonce lors d’un événement à Washington pour célébrer le retour en Italie de trois anciens trésors.

Il s’agissait d’une carafe à vin, d’une carafe à décanter pour les huiles précieuses et d’une soupière datant de la Grèce antique, qui avaient toutes été illégalement prélevées sur un site archéologique et exportées aux États-Unis.

« Nous voulons introduire des lois concernant certains délits spécifiques afin d’appliquer des peines plus sévères aux crimes contre le patrimoine culturel, qui est un élément fondamental de notre identité », a déclaré M. Bonisoli pendant cet événement, selon The Telegraph.

Le gouvernement du Mouvement des cinq étoiles (5SM) et le parti de la Ligue sont arrivés au pouvoir avec un message : « Les Italiens d’abord. »

Le ministre italien de la Culture Alberto Bonisoli arrive à la Mostra de Venise le 29 août 2018 à Venise, en Italie. (Vincenzo Pinto/AFP/Getty Images)

Les objets en question ont été découverts par des détectives des Carabinieri, les forces paramilitaires de la police italienne, qui scannaient les enchères en ligne et les ont vus vendus par une maison de ventes aux enchères à New York. Ils ont ensuite contacté le FBI.

La carafe, la soupière et le vase faisaient partie de 16 objets historiques précieux retrouvés aux États-Unis et restitués à l’Italie. Au cours des 15 dernières années, les services de police américains et italiens ont collaboré pour ramener avec succès 200 trésors et œuvres d’art inestimables.

« Aujourd’hui, la commercialisation de plateformes en ligne pour la vente rapide d’objets d’art et d’objets archéologiques permet à nos enquêteurs d’apercevoir quotidiennement de tels objets à l’étranger », a déclaré le général Fabrizio Parrulli, chef des Carabinieri, dans le quotidien The Telegraph.

« Grâce à nos collaborateurs de la Met Police et du FBI, nous développons une culture diplomatique de restitution qui consiste à ramener les œuvres à leur lieu d’origine. »

Crime contre le patrimoine culturel

La Convention de Nicosie a été rédigée par Chypre afin de renforcer les sanctions pour des infractions telles que les excavations non autorisées, l’importation, l’exportation, l’acquisition illégale et la vente de biens et d’objets culturels. Elle rend également passibles de sanctions pénales la falsification de documents et la destruction ou l’endommagement intentionnels de biens culturels.

L’accord a été signé par le Mexique, le Portugal, la Grèce et l’Arménie. L’Italie devrait le ratifier dans les prochains mois, a dit M. Bonisoli, le projet de loi prévoyant des peines plus sévères pour les crimes contre le patrimoine culturel.

Un carabinier se dresse à côté des vestiges archéologiques retrouvés à Rome le 22 mars 2016. (Alberto Pizzoli/AFP/Getty Images)

Parmi les autres œuvres qui ont été récupérées, on peut citer un tableau rare du XVIe siècle de Lelio Orsi appelé Leda et le Cygne, un bronze du IIe siècle du dieu Mars ainsi que des fresques de l’ancienne cité romaine de Pompéi.

Un sol en mosaïque qui se trouvait à l’origine dans un bateau construit par l’empereur romain Caligula il y a 2 000ans a été découvert et utilisé comme table basse par un antiquaire sur Park Avenue à New York.

« Ces œuvres retrouvées racontent l’histoire de notre obligation à ne ménager aucun effort dans notre collaboration afin d’assurer la survie de notre passé pour nos enfants et nos petits-enfants », a déclaré Armando Varricchio, ambassadeur d’Italie aux États-Unis, selon The Telegraph.

Des mesures ont été prises dans le monde entier pour ramener les objets pillés à leur lieu d’origine.

En août, des objets vieux de 5 000 ans qui avaient été pris en Irak après la chute de Saddam Hussein ont été rendus par le Royaume-Uni après avoir été identifiés par le British Museum. Ces objets avaient été saisis chez un marchand basé à Londres en 2003 et avaient passé 15 ans dans un entrepôt de la police.

En avril, l’Éthiopie a demandé à la Grande-Bretagne de restituer les objets conservés dans le Victoria and Albert Museum. Le musée a répondu en suggérant que les pièces seraient prêtées au pays africain.

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