Le Japon enregistre une hausse significative du nombre d’immigrants chinois fortunés

Les investisseurs chinois aisés se tournent vers le Japon dans un contexte de troubles politiques dans leur pays d'origine.

Par Jon Sun & Xin Ning
8 mai 2024 19:49 Mis à jour: 8 mai 2024 19:49

Outre les destinations traditionnelles de l’immigration comme l’Europe, l’Amérique et l’Australie, le Japon est devenu une nouvelle destination de prédilection pour les riches migrants chinois. L’année dernière, le nombre de résidents chinois au Japon s’est élevé à 820.000, soit une augmentation de 60.000 en un an.

En juin de l’année dernière, Henley & Partners, une société qui suit les tendances mondiales en matière de migration, a publié un rapport estimant que 13.500 personnes fortunées de Chine se seraient installées à l’étranger en 2023. Cet exode a fait de la Chine le pays qui a enregistré le plus grand nombre de départs de personnes fortunées au niveau mondial. L’entreprise classe les personnes fortunées dans la catégorie des personnes dont les actifs investissables dépassent 1 million de dollars.

En outre, ces dernières années, en raison de la dépréciation continue du yen, les prix de l’immobilier au Japon sont devenus relativement bon marché pour les Chinois, ce qui a incité de nombreux magnats chinois à acheter des propriétés au Japon.

Fuir les politiques du PCC

Pour Xia Yifan, expert en questions sociales chinoises basé au Japon, les Chinois fortunés quittent la Chine de crainte que leurs avoirs ne soient redistribués conformément à la politique de « prospérité commune » du Parti communiste chinois (PCC).

« Vous êtes maintenant considéré comme une personne riche, mais vos descendants continueront-ils à jouir de votre richesse ? En d’autres termes, dans la Chine communiste, votre richesse ne vous appartient pas nécessairement », a ajouté M. Xia.

« La caractéristique politico-économique typique du PCC est l’absence de protection de la propriété privée ; elle peut être ‘communautarisée’ à tout moment ! »

« En outre, en Chine, les biens immobiliers sont assortis d’un droit d’usage de 70 ans, après quoi ils reviennent théoriquement à l’État, alors qu’au Japon et dans d’autres pays, les maisons et les terrains achetés restent toujours des propriétés privées. »

La Chine, selon lui, est aujourd’hui en plein chaos et il est possible que des troubles civils et des guerres éclatent à l’avenir, ce qui incitera de nombreuses personnes fortunées à fuir prématurément.

« Le Japon, proche de la Chine et culturellement similaire, avec une économie plus développée, un système politique plus sain, une société plus sûre et des politiques d’immigration plus souples, devient une destination privilégiée pour ces élites chinoises ! »

La vague post-pandémique

Selon les dernières statistiques publiées par le Bureau de l’immigration du ministère japonais des Affaires étrangères le 22 mars, le nombre total de résidents étrangers au Japon à la fin de l’année 2023 était de 3.419.920, soit une augmentation de 10,9% par rapport à l’année 2022. Parmi eux, le groupe le plus important vient de Chine, avec 821.838 résidents, soit une augmentation de 60.275 en un an. Le Vietnam suit avec 565.026 résidents et la Corée du Sud 410.156.

Par rapport à la croissance constante de la dernière décennie, les deux dernières années ont été marquées par une augmentation significative du nombre de résidents chinois au Japon.

Ce nombre est passé de 716.606 en 2021 à 761.563 en 2022, puis à 821.838 en 2023 après la levée de la politique chinoise du « zéro Covid ».

À la fin de l’année 2023, les ressortissants chinois représentaient 24,1 % de la population étrangère au Japon, soit une augmentation de 7,9 % par rapport à l’année 2022.

Tableau relatif aux populations étrangères au Japon en 2023. (Epoch Times)

Tokyo accueille le plus grand nombre de résidents étrangers au Japon, soit près de 20 % de la population totale.

Les statistiques du gouvernement métropolitain de Tokyo pour le début de l’année 2024 font état d’un total de 647.416 résidents étrangers à Tokyo, dont 257.198 Chinois, soit une augmentation de 26.904 sur un an, ce qui représente près de 32 % de l’ensemble des Chinois du Japon, autrement dit, un Chinois sur trois au Japon vit à Tokyo.

Populations étrangères vivant à Tokyo. (Epoch Times)

Le nombre total et le taux de croissance des résidents chinois à Tokyo dépassent de loin ceux des autres nationalités. Par exemple, le deuxième groupe le plus important est celui des Sud-Coréens, avec une population d’un peu plus de 80.000 personnes, qui n’a que légèrement augmenté par rapport à l’année précédente.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.