Logo Epoch Times

Le PCC utilise un grand défilé sur le thème de la Seconde Guerre mondiale pour promouvoir un récit historique mensonger

top-article-image

Un officier dirige les membres de la fanfare de l'Armée populaire de libération alors qu'ils s'entraînent pour un défilé militaire prévu pour marquer le 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale et de la capitulation du Japon, dans une base militaire le 20 août 2025 à Pékin, en Chine. Le défilé aura lieu le 3 septembre et commémore ce que l'on appelle en Chine la guerre de résistance du peuple chinois contre l'agression japonaise et la guerre mondiale antifasciste.

Photo: Kevin Frayer/Getty Images

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 14 Min.

Le Parti communiste chinois (PCC) a organisé deux grandes répétitions en vue d’un grand défilé militaire à Pékin le 3 septembre pour marquer le 80anniversaire de la capitulation du Japon, mettant fin à la Seconde Guerre mondiale.
Des analystes affirment que le PCC utilise ce défilé pour propager le message erroné selon lequel c’est lui qui a mené la lutte contre l’invasion japonaise en Chine pendant la guerre, et non le gouvernement de la République de Chine (ROC), qui dirigeait alors le pays.
Ce grand défilé, qui comprend des armes jamais vues auparavant, vise non seulement à montrer la puissance militaire du régime à des fins d’intimidation, mais aussi à poursuivre sa réécriture de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, affirment ces analystes.
Environ 40.000 personnes ont participé à la deuxième série de répétitions du défilé du 16 au 17 août, après une première série le 9 août. Le défilé officiel impliquera 12.000 soldats chinois et devrait présenter une variété de nouveaux systèmes d’armes terrestres et maritimes, notamment des missiles anti-navires, des drones, de nouveaux chars, des armes à capacités hypersoniques et des avions d’alerte précoce pour protéger les porte-avions chinois, selon les médias d’État.
Le défilé « marquera le 80anniversaire de la victoire de la guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise et de la guerre mondiale contre le fascisme », a rapporté l’agence de presse officielle chinoise Xinhua. Le dernier défilé avait eu lieu en septembre 2015 pour marquer le 70anniversaire de la capitulation du Japon.

Des femmes soldats de l’Armée populaire de libération défilent lors d’une répétition en vue d’un défilé militaire organisé pour marquer le 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale et de la capitulation du Japon, dans une base militaire le 20 août 2025 à Pékin, en Chine. (Kevin Frayer/Getty Images)

Une nouvelle arme semblable à la technologie russe
Le défilé présentera également des centaines d’appareils, notamment des avions de chasse, des bombardiers et des armes de frappe de précision capables d’atteindre cinq fois la vitesse du son, ont déclaré les responsables du régime lors d’une conférence de presse au début de la semaine dernière.
Des vidéos de la répétition sur l’avenue Chang’an à Pékin, publiées par les médias d’État chinois et par des citoyens chinois sur les réseaux sociaux, montrent de nouveaux chars et des camions équipés de nouveaux dispositifs.
Parmi eux, un drone sous-marin surdimensionné AJX002 ressemblant à la torpille nucléaire russe Poséidon « Doomsday » a attiré l’attention des observateurs internationaux.
Shen Ming-shih, directeur de la Division de recherche sur la sécurité nationale à l’Institut de recherche sur la défense nationale et la sécurité de Taïwan, a déclaré à Epoch Times que l’AJX002, dont la longueur est estimée à 20 mètres et le diamètre à 1,5 mètre, pourrait avoir un tonnage très important.
« Il semble donc qu’il soit doté de capacités de navigation à longue portée ou longue distance, mais ses fonctions spécifiques restent encore floues », a précisé M. Shen, ajoutant que « sa grande taille soulève des questions quant à sa capacité à échapper efficacement à la détection sous-marine et aérienne ».
Il a souligné que ces images d’armes ne reflètent pas leurs performances réelles et qu’elles ne permettent pas non plus d’exclure la possibilité que les armes exposées soient « des coquilles vides, destinées uniquement à l’intimidation ».
Su Tzu-yun, chercheur et directeur de la Division de la stratégie et des ressources de défense à l’Institut de recherche sur la défense nationale et la sécurité de Taïwan, a déclaré à Epoch Times le 22 août que le régime chinois envoie des signaux à Taïwan, aux États-Unis et même à l’Europe en présentant ses nouvelles armes.
« Outre les armes tactiques comme les véhicules blindés, la principale arme stratégique est la grande torpille à propulsion nucléaire, également connue sous le nom de missile intercontinental sous-marin car elle peut parcourir des dizaines de milliers de kilomètres, ce qui représente une menace pour les États-Unis », a-t-il souligné.
Le régime chinois est connu pour se vanter de ses capacités militaires, comme ses porte-avions issus des plans de l’ex-Union soviétique des années 1980, qui ont des décennies de retard sur les porte-avions américains à propulsion nucléaire en termes de technologie.
Le dirigeant du PCC, Xi Jinping, devrait inspecter le défilé, selon les médias d’État chinois.
M. Shen pense que le défilé militaire sert aussi à « consolider et renforcer la position de Xi Jinping dans la lutte pour le pouvoir au sein du cercle restreint du PCC et à souligner qu’il ne doit pas être remplacé ».

Des soldats de l’Armée populaire de libération marchent en formation lors d’une répétition pour le défilé militaire organisé à l’occasion du 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale et de la capitulation du Japon, dans une base militaire le 20 août 2025 à Pékin, en Chine. (Kevin Frayer/Getty Images)

Promouvoir le faux récit historique du PCC
Le PCC profitera également du défilé pour promouvoir son récit fallacieux relatif à l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, a fait remarquer M. Su.
M. Shen a souligné que « la victoire lors de la Seconde Guerre mondiale contre l’agression japonaise a été menée par la République de Chine et le gouvernement nationaliste (KMT), et aujourd’hui, le régime communiste tente de dominer le récit historique et de s’imposer comme le leader de la nation à travers ces activités commémoratives relatives à la Seconde Guerre mondiale ».
« La République de Chine est la nation légitime qui a combattu les agresseurs japonais pendant la Seconde Guerre mondiale aux côtés d’autres grandes nations telles que les États-Unis et le Royaume-Uni. Le PCC utilise le défilé pour déformer la perception qu’a le public de cette partie de l’histoire », a expliqué M. Su.
Il a ajouté que le discours tenu par le PCC prétendant avoir mené la lutte contre l’invasion japonaise pendant la guerre s’inscrit dans sa tentative « d’affirmer la légitimité du régime ».
Hung Tzu-Chieh, directeur de la Division des concepts politiques, militaires et de combat chinois à l’Institut de recherche sur la défense nationale et la sécurité de Taïwan, partageait une analyse similaire. Il a déclaré à Epoch Times le 22 août que la tentative du PCC de contrôler le récit historique de la Seconde Guerre mondiale contre l’invasion japonaise était une propagande interne visant à endoctriner le peuple chinois, qui n’a pas accès à des informations indépendantes.
« La contribution réelle du PCC à la guerre fut minime, mais pour jouer la carte nationaliste, il a recouru à divers récits et tactiques ‘glorifiés’. Le sentiment nationaliste est un outil crucial utilisé par le PCC pour consolider son pouvoir et détourner l’attention du public de ses problèmes internes. Les efforts pour le contrôle narratif de la lutte contre l’invasion japonaise de la Seconde Guerre mondiale sont donc cruciaux pour le PCC », a déclaré M. Hung.
M. Su a également souligné que « seuls des pays autoritaires comme la Russie et la Chine utiliseraient l’anniversaire de la fin d’une guerre pour démontrer leur puissance militaire. L’Europe traditionnelle organise des commémorations pacifiques et jamais de défilés militaires pour célébrer la fin d’une guerre. Les actions du PCC ne font que mettre en évidence la nature agressive de Pékin ».
En revanche, Taïwan (République de Chine) organise des expositions artistiques et un concert, entre autres événements commémoratifs, pour marquer la fin de la Seconde Guerre mondiale en Asie.

Un vétéran essuie ses yeux lors d’une cérémonie nationale du souvenir au National Memorial Arboretum d’Alrewas, dans le centre de l’Angleterre, le 15 août 2025, pour marquer le 80e anniversaire de la Victoire sur le Japon et la fin de la Seconde Guerre mondiale. (AARON CHOWN/POOL/AFP via Getty Images)

La République de Chine a mené la guerre, pas le PCC
La République de Chine (ROC) a gouverné la Chine continentale de 1911 à 1949. Après la Seconde Guerre mondiale, Taïwan, occupé par le Japon de 1895 à 1945, a été restitué à la ROC (Republic of China) ; la rétrocession officielle a été achevée le 25 octobre 1945.
Les archives historiques et les recherches montrent que ce sont les troupes nationalistes qui ont constitué la principale force ayant combattu le Japon pendant la Seconde Guerre mondiale, et non les troupes communistes.
« Au cours de cette guerre qui a duré 8 ans, il y a eu 22 batailles à grande échelle entre la Chine et le Japon, chacune impliquant plus de 100.000 soldats », a écrit Li Jian, chroniqueur pour Epoch Times, après avoir fait une analyse des principales batailles contre le Japon pendant la Seconde Guerre mondiale.
« L’armée du PCC n’a participé qu’à deux batailles », a-t-il précisé. Les autres ont été livrées par les troupes nationalistes.

Territoires en Chine et dans les pays voisins occupés par le Japon, indiqués en orange et en rose sur la carte en 1940. Domaine public

Alors que les troupes nationalistes combattaient l’invasion japonaise, le PCC est resté dans sa base de Yan’an, dans le nord-ouest de la Chine, loin du nord-est, de l’est et du sud du pays, occupés par le Japon, où se sont déroulées les principales batailles de la Seconde Guerre mondiale en Chine et en Asie.
« L’armée nationaliste de la République de Chine dirigée par Tchang Kaï-chek a été la force principale dans les batailles décisives et le cœur de la guerre de résistance », a-t-il écrit.
Pendant la guerre, « le PCC a brandi une bannière appelant à la résistance contre les Japonais, alors qu’il ne disposait que d’armées locales et de forces de guérilla dans des camps éloignés du front », selon les « Neuf commentaires sur le Parti communiste » publiés par Epoch Times.
En 1945, à la fin de la guerre avec le Japon, la guerre civile a éclaté en Chine. Après sa défaite face au PCC en 1949 sur le continent, le gouvernement nationaliste de la République de Chine, dirigé par Tchang Kaï-chek, s’est retiré sur l’île de Taïwan. La République de Chine est restée le nom officiel de Taïwan depuis lors. Entre-temps, sur le continent, le PCC a instauré le régime communiste chinois – également connu sous le nom de République populaire de Chine (RPC) – en 1949.
Le ministre du Conseil des Affaires continentales de Taïwan, Chiu Chui-cheng, a souligné dans une vidéo publiée par son bureau le 15 août que la RPC n’existait pas pendant la Seconde Guerre mondiale.
« Le régime communiste chinois a maintes fois déformé les faits ces dernières années, affirmant que la guerre contre le Japon avait été menée par le Parti communiste, et a même inventé l’idée que Taïwan appartient à la République populaire de Chine », a déclaré M. Chiu.
Il a appelé le peuple taïwanais à « s’unir et à défendre ensemble la souveraineté et la dignité nationales » en participant à des événements organisés par Taïwan plutôt qu’aux commémorations de guerre de la RPC, comme le défilé militaire.
Luo Ya et Li Jing ont contribué à la rédaction de cet article.