Le plan d’action LSBTQI+ du Sénat de Berlin vise à transformer la capitale allemande en une société «queer»

Alors que l'Angleterre a adapté ses directives trans dans les écoles et retiré des réglementations fin décembre, le Sénat berlinois dirigé par la CDU a décidé, avec son "plan d'action LSBTQI+" de 61 pages, de rendre les crèches, les écoles, les administrations et les centres d'asile de la capitale plus "queer"

Par Erik Rusch
26 janvier 2024 13:15 Mis à jour: 26 janvier 2024 13:15

Les bases légales sont en place pour mettre en œuvre le « plan d’action LSBTQI+ 2023 » du Sénat de Berlin, adopté fin décembre sous la direction de la CDU. Ce ne sont là que quelques scénarios à venir qui pourraient bientôt devenir des réalités :

Sabine, une lycéenne berlinoise, se fait appeler Maik par ses camarades de classe depuis quelques mois, elle se sent plus à l’aise ainsi. Les professeurs sont priés de désigner la jeune fille par son nouveau nom et d’établir tous les documents scolaires avec le nouveau nom.

Son ami Torsten et deux autres garçons veulent être identifiés comme filles – ils peuvent désormais utiliser non seulement les toilettes des filles, mais aussi les douches des filles dans les salles de sport.

Dans le bâtiment administratif de Berlin, il y a maintenant au premier étage, à côté des toilettes pour hommes et femmes, un local sanitaire, signalé par la mention « WC pour tous les sexes ». D’autres toilettes unisexes devraient suivre dans tous les bâtiments administratifs de Berlin.

Dans un premier centre d’accueil berlinois pour les réfugiés ukrainiens, une aile du bâtiment a été spécialement aménagée pour les personnes LGBTQI+ pour plusieurs millions d’euros. Bientôt, il y aura également un espace séparé pour les homosexuels musulmans et asiatiques.

LSBTIQ+ signifie lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres, intersexués, queers et autres identités de genre.

De l’éducation de la petite enfance aux soins aux personnes âgées

Au total, 340 mesures « queer » seront ainsi mises en œuvre à l’aide de ressources fiscales, allant de la construction à la modification de la législation, en passant par les règlements administratifs, et touchant tous les domaines de la société, de l’éducation de la petite enfance au sport, en passant par le domaine scientifique et les soins aux personnes âgées.

Il s’agit de la troisième édition du plan d’action lancé en 2010. L’objectif principal est de réduire les comportements queerophobes dans la société. En même temps, on veut promouvoir « l’autodétermination et la participation » des personnes LSBTQI+ dans la société et « la tolérance, l’acceptation et le respect de la diversité sexuelle et de genre » ainsi que « les différents projets de vie ».

Théorie critique de la race

Le Sénat et le mouvement LSBTQI berlinois à l’origine du plan d’action s’efforcent de changer la perception des gens afin que la « diversité sexuelle et de genre » de Berlin soit perçue comme une force et une « partie intégrante » de la ville.

Cela concerne les domaines de vie des personnes transgenres, intersexuées et non binaires (c’est-à-dire ni masculines ni féminines) et des « personnes LGBTQI+ victimes de discriminations multiples ».

Le concept de discrimination multiple (intersectionnalité) est dû à Kimberlé Crenshaw, professeur de droit et activiste américaine. Selon Kimberlé Crenshaw, les discriminations telles que le racisme, le sexisme et la transphobie se superposent souvent. Kimberlé Crenshaw est également considérée comme la cofondatrice de la « Critical Race Theory » (CRT, théorie critique de la race), qui constitue le fondement de l’intersectionnalité. La CRT est elle-même issue de la théorie critique influencée par l’école néo-marxiste de Francfort.

Epoch Times a voulu savoir si le Sénat berlinois était conscient de ce lien. Nous n’avons pas reçu de réponse à cette question.

Des délégués queers dans tous les arrondissements

Outre le délégué queer du Sénat, Alfonso Pantisano, nommé pour la première fois par le maire CDU Kai Wegner, chaque administration du Sénat s’engage à mettre en œuvre le plan d’action.

Cinq arrondissements ont déjà un « délégué aux questions queer ». À l’avenir, ce sera le cas dans chacun des douze arrondissements de Berlin.

Tous ensemble, ils devraient alors s’occuper davantage des « discriminations peu prises en compte » sous forme de racisme contre les Asiatiques « queer », les musulmans, les Noirs, les Sinti et les Roms, mais aussi de l’antisémitisme lié à Israël dans les milieux queer.

L’Angleterre abolit les directives trans, que Berlin veut maintenant appliquer

Alors que le Sénat berlinois continue d’aller de l’avant avec son nouveau plan d’action dans le domaine scolaire, l’Angleterre va exactement dans le sens inverse.

Jusqu’il y a peu, des règles presque identiques étaient en vigueur dans les écoles. Cependant, les expériences ont été si négatives et les protestations si massives que le ministère anglais de l’Éducation et le ministère de l’Égalité des chances ont édicté une nouvelle directive sur le traitement des enfants trans dans les écoles fin décembre 2023.

Les nouvelles directives trans anglaises stipulent que les enseignants ne doivent pas automatiquement s’adresser aux enfants avec un nouveau nom et d’autres pronoms si ceux-ci le demandent. Les parents doivent toujours être informés et consultés avant que l’école ne change le sexe d’appel pour un enfant.

Désormais, les filles de plus de onze ans ne doivent plus se changer en présence d’un garçon biologique, quelle que soit la définition de ce dernier. Des toilettes séparées par sexe doivent continuer à être disponibles et les garçons biologiques ne peuvent pas se rendre dans les toilettes des filles.

Les écolières ont perdu leur intimité

Pour la ministre britannique des Femmes et de l’Égalité, Kemi Badenoch, l’échec des politiques trans dans les écoles a créé des problèmes. Les enseignants ont subi la pression d’être manipulés et piégés par les enfants, et les écolières ont perdu leur intimité et donc leur sentiment de sécurité.

De plus, l’introduction de règles « queer » dans les écoles britanniques avait entraîné une diminution de l’acceptation des personnes trans, car elles étaient associées à des groupes de garçons qui se bagarraient et se saisissaient des filles dans les toilettes.

Les nouvelles directives ont été mises en place en Angleterre fin décembre, après que des directeurs d’école britanniques aient signalé, à l’été 2023, qu’ils se sentaient abandonnés face à l’augmentation spectaculaire, ces dernières années, du nombre d’élèves se déclarant transsexuels. De plus, il a été révélé à l’époque que des enseignants de certaines écoles secondaires d’Angleterre avaient accepté les demandes des enfants de se faire reconnaître comme des chats, des chevaux ou des dinosaures.

Adaptation allemande des plans-cadres scolaires et des prénoms choisis

Le plan d’action LSBTQI+ adopté par le Sénat berlinois en décembre 2023 va bien au-delà du domaine scolaire avec ses mesures. Ainsi, la « qualification » du personnel et « du matériel et des modèles facilement accessibles et adaptés » doivent promouvoir « l’acceptation de la diversité sexuelle et de genre » dans les crèches également.

Dans les écoles, il s’agit d’accorder plus d’importance aux thèmes pertinents pour les personnes LGBTQI+. Selon le plan d’action, ces thèmes doivent également être intégrés dans les plans-cadre de l’enseignement général et professionnel.

Il est prévu de renforcer les offres d’éducation sexuelle et d’autodétermination sexuelle dans les écoles, qui abordent ces thèmes et traitent également de la « queerophobie ».

Vestiaires, lavabos et toilettes non sexistes

Malgré les expériences négatives en Grande-Bretagne, le Sénat berlinois veut à l’avenir que le prénom et l’identité de genre choisis par les élèves et les étudiants soient reconnus dans les écoles et les universités berlinoises. Ceux-ci doivent être pris en compte dans le discours et sur les documents.

En outre, le plan d’action prévoit d’offrir aux « membres de tous les sexes » un « accès non discriminatoire » sous la forme de vestiaires, de toilettes et de lavabos non sexistes dans les universités et autres établissements publics ainsi que dans les restaurants. Cela devrait également s’appliquer à l’avenir à tous les bâtiments du Sénat et du district.

Qui a élaboré le plan d’action ?

Epoch Times a demandé au Sénat de Berlin comment le « plan d’action LSBTQI » était financé et quelles dépenses étaient prévues dans le budget 2024/25.

Le financement est en principe assuré par les budgets spécifiques de l’administration sénatoriale responsable des mesures, a-t-on répondu brièvement. Aucun chiffre concret n’a été donné.

Aucune réponse concrète n’a été donnée à la question des personnes ou des groupes qui ont participé au plan d’action. Le plan serait le résultat d’un « processus participatif » avec 18 tables rondes de participants issus de différentes administrations des districts et du Sénat ainsi que de représentants des communautés LSBTQI+.

Les administrations du Sénat doivent économiser 5,9% de leur budget respectif l’année prochaine, mais il n’a pas été précisé si cela aurait un impact sur le budget du « plan d’action LSBTQI+ 2023 ». Il n’a pas non plus été répondu à la question de savoir s’il existait des comptes rendus consultables des tables rondes.

En 2018, il y avait environ 130.000 couples de même sexe et environ 10.000 « familles arc-en-ciel » en Allemagne. On estime qu’il y a entre 200.000 et 300.000 personnes LGBTQI+ à Berlin. Berlin compte environ quatre millions d’habitants.

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