Le ralentissement de l’économie chinoise s’accentue, selon les données officielles

Des employés travaillent dans une usine d’électronique à Chongqing, dans le sud-ouest de la Chine, le 13 septembre 2025.
Photo: AFP via Getty Images
Les activités économiques de la Chine ont poursuivi leur ralentissement en août, plusieurs indicateurs clés ayant déçu les attentes et continuant de mettre Pékin sous pression pour déployer des mesures de relance, sur fond de crise immobilière prolongée et de tensions commerciales persistantes avec l’Occident.
Selon les chiffres publiés par le Bureau national des statistiques (NBS) le 15 septembre, la croissance de la production industrielle a fortement ralenti en août, ne progressant que de 5,2 % sur un an contre un gain de 6,8 % en juillet. Ce chiffre est inférieur à la hausse de 5,7 % anticipée par les économistes interrogés par Reuters et représente les plus faibles performances depuis douze mois.
Les ventes au détail, indicateur de la consommation des ménages, ont progressé de 3,4 % en août par rapport à l’année précédente, contre une augmentation de 3,7 % en juillet, marquant ainsi le niveau le plus faible depuis novembre 2024.
« Nous pensions que la croissance des ventes au détail resterait supérieure à 4 % avant septembre, sous l’effet des subventions à la consommation. Ce qui s’est passé ces derniers mois est donc une déception », indique Xu Tianchen, économiste principal à l’Economist Intelligence Unit.
M. Xu estime que les principaux indicateurs économiques de la Chine pourraient encore se dégrader au quatrième trimestre en raison de l’effet de base. Les autorités cherchent généralement à soutenir l’économie en fin d’année afin de s’assurer que l’objectif de croissance soit atteint.
L’investissement dans les équipements, les bâtiments et autres actifs fixes hors ménages ruraux n’a augmenté que de 0,5 % entre janvier et août par rapport à la même période l’an dernier, contre une progression de 1,6 % enregistrée sur les sept premiers mois de 2025.
Les investissements immobiliers ont plongé de 11,9 % sur la période janvier – août par rapport aux huit premiers mois de l’année précédente, ce qui représente le pire résultat rapporté depuis 2020.
« Les données montrent une nouvelle perte de dynamisme le mois dernier », souligne Zichun Huang, spécialiste de la Chine chez Capital Economics dans une note publiée le 15 septembre.
« Si certains éléments sont liés à des perturbations temporaires dues à la météo, la croissance sous-jacente est clairement en perte de vitesse, ce qui accentue la pression sur les décideurs politiques pour qu’ils interviennent en faveur de la reprise. »

Des bâtiments sont en construction à Hangzhou, dans la province du Zhejiang, à l’est de la Chine, le 15 septembre 2025. (AFP via Getty Images)
Crise sur le marché immobilier
D’autres données publiées plus tôt ce mois-ci par les douanes chinoises montrent que certains industriels sont parvenus à réorienter des cargaisons destinées aux États-Unis vers l’Asie du Sud-Est, l’Afrique et l’Amérique latine.
Pourtant, la crise immobilière persistante demeure préoccupante. De nouvelles statistiques publiées par le NBS révèlent que les prix des logements neufs dans 70 grandes villes ont reculé de 2,5 % en août par rapport à l’an dernier. Sur un mois, la baisse atteint 0,3 %.
Fu Linghui, porte-parole du NBS, a déclaré lors d’une conférence de presse le 15 septembre que le secteur immobilier était encore en phase de stabilisation, malgré une certaine volatilité, et que davantage d’efforts restaient nécessaires pour soutenir la demande.
Le marché de l’immobilier, qui pesait jusqu’à un quart de l’activité économique chinoise avant son effondrement il y a quatre ans, continue d’assombrir les perspectives de la deuxième économie mondiale.
« Le recul du marché immobilier est un facteur clé qui pèse sur le moral des consommateurs, ce qui freine les ventes au détail », explique Lynn Song, chef économiste chez ING Economics dans une note datée du 15 septembre.
« Comme nous l’avions déjà signalé ces derniers mois, tout indiquait que le pic des effets de relance lié à la politique de reprise commerciale était atteint. En s’estompant, la menace était que la consommation faiblisse davantage. »
Par ailleurs, les incertitudes demeurent quant à la fiabilité des statistiques économiques chinoises, en raison notamment de la propension du Parti communiste à occulter ou censurer les informations jugées nuisibles à son image.

Dorothy Li est journaliste pour Epoch Times.
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