Le réalisateur Nicolas Bedos visé par une enquête pour viol et agressions sexuelles

Par Epoch Times avec AFP
19 juillet 2023 13:35 Mis à jour: 19 juillet 2023 13:37

Déjà convoqué devant le tribunal correctionnel de Paris en février 2024 pour agression sexuelle en état d’ivresse, le réalisateur et comédien Nicolas Bedos, 44 ans, est visé par une enquête pour viol et agressions sexuelles après trois plaintes distinctes de femmes.

L’enquête préliminaire a été ouverte le 5 juillet et confiée au premier district de la police judiciaire de Paris, a indiqué mardi le parquet, confirmant une information de Mediapart. Contactée, l’avocate de M. Bedos, Me Julia Minkowski, n’a pas souhaité réagir.

Trois plaintes déposées

Deux des femmes qui disent avoir adressé un signalement fin juin au parquet de Paris ont raconté auprès de Mediapart les faits de nature sexuelle dont elles accusent Nicolas Bedos.

L’une d’entre elles, une comédienne et scénariste âgée aujourd’hui de 50 ans qui se fait appeler Chloé, accuse le réalisateur de l’avoir violée au domicile des Bedos à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) une nuit de 1999. Âgée à l’époque de 26 ans et serveuse, elle avait accepté de suivre chez des amis puis chez ses parents Nicolas Bedos avec qui s’était instaurée une « forme de relation amicale ».

Une deuxième femme, sous le prénom de Marion, a décrit au média en ligne une agression sexuelle commise par le cinéaste en août 2017 dans une maison de vacances. Elle connaissait Nicolas Bedos depuis l’adolescence et son âge au moment des faits dénoncés n’a pas été précisé.

Les faits dénoncés dans la troisième plainte n’ont pas été précisés.

Placé en garde à vue le 21 juin

C’est la révélation de la garde à vue du comédien et de l’annonce de son procès qui ont décidé les deux premières femmes, qui se connaissent, à témoigner auprès de la justice, précise Mediapart.  Le réalisateur a été placé en garde à vue le 21 juin après la plainte d’une femme l’accusant d’avoir touché ses parties intimes par-dessus son pantalon, dans un club parisien dans la nuit du 1er au 2 juin.

À l’issue de son audition, il a été convoqué devant le tribunal correctionnel de Paris en février 2024 pour agression sexuelle en état d’ivresse manifeste, un délit pour lequel il encourt cinq ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende.

« Il ne veut pas remettre en doute la parole de la plaignante qui décrit un geste déplacé de quelques secondes par-dessus son jean », avait expliqué il y a quelques semaines son avocate, Me Julia Minkowski. « Mais un tel geste, dont il n’a pas le souvenir, qui se serait produit sur la piste de danse d’une boîte de nuit, n’a pu être qu’accidentel sous l’effet de l’ébriété », avait-elle ajouté.

Selon Mediapart, la femme qui se fait appeler Chloé a précisé « être allée témoigner (auprès de la justice) pour dire que ce n’est certainement pas un accident ». Marion, elle, dénonce le prétexte de l’alcool avancé par le comédien qui relève, selon elle, « plus du modus operandi que de l’excuse ».

L’enquête préliminaire devra notamment déterminer si les faits dénoncés ne sont pas prescrits et s’il n’existe pas d’autres victimes. Avant 2017, le délai de prescription pour une agression sexuelle était de trois ans et de dix ans pour un viol. La loi prévoit désormais un délai de prescription de six ans et vingt ans.

Nicolas Bedos et le cinéma

Nicolas Bedos a plusieurs casquettes dans le monde du cinéma : dramaturge, chroniqueur, scénariste et même acteur. Fils de l’humoriste Guy Bedos, il s’est fait un prénom en s’illustrant dans de nombreux domaines, depuis ses débuts au théâtre en 2004, à 25 ans à peine, avec plusieurs pièces dont « Sortie de scène ».

Artiste et humoriste revendiquant ses positions politiquement incorrectes, parfois clivantes, Nicolas Bedos est l’auteur de quatre films, dont trois présentés au festival de Cannes. « La Belle Epoque » (2019), son long-métrage le plus remarqué, a décroché onze nominations aux César, dont celles du meilleur film et du meilleur réalisateur, et réuni 1,2 million de spectateurs en salles. Il a fait tourner le gratin du cinéma français, de Jean Dujardin (« OSS117 : Alerte rouge en Afrique noire » ) à Isabelle Adjani (« Mascarade » ), en passant par Daniel Auteuil, Guillaume Canet et Fanny Ardant.

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