Le secteur aéronautique et spatial veut recruter pour confirmer son rebond

Par Epoch Times avec AFP
27 avril 2023 15:40 Mis à jour: 27 avril 2023 16:04

Le secteur aéronautique et spatial français a enregistré un fort rebond de son activité en 2022, stimulé par la reprise du trafic aérien, mais doit impérativement recruter pour répondre à la demande, particulièrement soutenue dans le secteur de la défense.

Le chiffre d’affaires de l’aéronautique, de l’espace et de la défense a crû de 13,6% l’année dernière à 62,7 milliards d’euros, dont les deux tiers (40,9 milliards) à l’exportation, a indiqué le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas) lors d’une conférence de presse.

De 74,3 milliards d’euros en 2019, le chiffre d’affaires de la filière était tombé en 2020 à 52,9 milliards, sous l’effet du Covid-19. Après la « plus grave crise » que le secteur ait connue celui-ci, vit une « reprise très dynamique non seulement à court terme, mais aussi quand on regarde vers l’avenir », a remarqué le président du Gifas, Guillaume Faury, également président exécutif d’Airbus.

L’aéronautique mieux loti que le spatial

Cet optimisme est nourri par le volume des commandes qui ont représenté 65,8 milliards d’euros en 2022 après avoir été divisées par deux en 2020 à 30,9 milliards. L’éventail a profondément changé puisqu’en 2019, la défense ne captait que 26% des commandes contre 60% en 2022, un niveau « très très fort », selon M. Faury qui a salué le succès de programmes à l’export, dont l’avion de combat Rafale et les hélicoptères. Les commandes de la défense (39,6 milliards d’euros) ont ainsi explosé à l’export (+140% sur un an), faisant plus que compenser un repli en France (-26%). En attendant que ces contrats se concrétisent en livraisons, les ventes du secteur de la défense ont légèrement reculé (-1,7%) l’année dernière à 19,2 milliards d’euros, lestés par des exportations en baisse de 10%.

La situation est en revanche plus difficile dans le domaine spatial, qui souffre selon M. Faury d’une « très forte réduction de l’accès à l’espace en Europe », entre la suspension de la coopération avec les Russes après l’invasion de l’Ukraine, l’échec du premier vol commercial de la fusée italienne Vega-C, et surtout le retard du programme Ariane 6.

Le retour des voyages en avion

Le chiffre d’affaires du spatial en France a reculé de 5% à périmètre constant l’année dernière, à 5,3 milliards d’euros, un chiffre non encore consolidé, selon le Gifas. Plus largement, l’organisation a fait remarquer que la filière aéronautique et spatiale était restée en 2022 la première contributrice positive à la balance commerciale à 23 milliards d’euros, un chiffre à comparer aux 30 milliards de 2019, mais aussi aux 16 milliards de 2020. L’ensemble du secteur est tiré par le retour des voyages en avion à leur niveau de 2019 à l’échelle mondiale, même si la reprise s’avère inégale selon les zones.

Recruter 25.000 personnes en 2023

Mais cette demande revigorée se heurte à des capacités de production encore contraintes, ce qui « génère des tensions sur la montée en cadence », a concédé M. Faury, dont l’entreprise peine à reprendre le rythme de livraisons de ses mono-couloirs vedettes, les A320. Outre la rareté de matières premières et de composants électroniques, les sociétés du secteur font face à une pénurie de main-d’œuvre alors qu’elles veulent recruter 25.000 personnes en 2023, « du CAP au Bac+8 ».

Des chefs d’entreprise « n’arrivent pas à faire tourner leurs équipements parce qu’ils n’ont personne à mettre dessus », a résumé Clémentine Gallet, présidente du comité du Gifas chargé des PME : c’est ce « qui tend le plus la reprise et la capacité de la filière à produire ». Le Gifas compte notamment sur le salon de l’aéronautique du Bourget, qu’il organise fin juin, pour intéresser à la filière lycéens, étudiants et demandeurs d’emploi, admis gratuitement.

Parmi les profils les plus recherchés : des techniciens, notamment des ajusteurs et des chaudronniers, assurés d’être embauchés à des conditions financières intéressantes, selon Mme Gallet.

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