Le sort des principaux acteurs des guerres en ex-Yougoslavie

Par Epoch Times avec AFP
9 novembre 2020 13:10 Mis à jour: 9 novembre 2020 13:23

Le sort des principaux protagonistes des conflits ayant déchiré l’ex-Yougoslavie dans les années 1990, parmi lesquels figure Hashim Thaci, ex-président du Kosovo qui a démissionné la semaine dernière après la validation de son inculpation pour crimes de guerre, et qui comparaît lundi pour la première fois devant un tribunal spécial à la Haye.

– Hashim THACI, 52 ans: ex-Premier ministre du Kosovo et son président depuis 2016, il fut le chef politique de l’Armée de libération du Kosovo (UCK), qui a combattu les forces serbes durant le conflit de 1998-99. Il a mené son pays à l’indépendance en 2008.

Mise en accusation

Le 24 juin 2020, les procureurs du Tribunal spécial pour le Kosovo (KSC) qui siège à la Haye, ont annoncé sa mise en accusation pour « crimes contre l’humanité et crimes de guerre, y compris meurtre, disparition forcée de personnes, persécution et torture ». 

-Le président du Kosovo Hashim Thaci est accueilli par le président du Conseil européen Charles Michel alors qu’il arrive pour une réunion du sommet UE-Balkans occidentaux au siège de l’UE à Bruxelles le 16 février 2020. Photo par Aris Oikonomou / AFP via Getty Images.

Entendu mi-juillet par la justice internationale, il avait affirmé que la guerre menée par la rébellion kosovare contre les Serbes avait été « propre et juste ». 

Il a annoncé sa démission jeudi après la confirmation par un juge de cette mise en accusation.

Le « Boucher des Balkans » détention à perpétuité

– Ratko MLADIC, 77 ans, ancien chef militaire des Serbes de Bosnie. Condamné en première instance en novembre 2017 par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) à la pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide pour son rôle dans la guerre en Bosnie (1992-1995), qui a fait quelque 100.000 morts et 2,2 millions de déplacés. Le « Boucher des Balkans » a été arrêté en 2011 après seize années de cavale.

-L’ancien commandant serbe de Bosnie Ratko Mladic entre au Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie le 22 novembre 2017, pour entendre le verdict de son procès pour génocide. Photo Peter Dejong / AFP via Getty Images.

Son procès en appel s’est ouvert fin août 2020, devant le Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI), qui a repris les travaux du TPIY après sa fermeture.

– Radovan KARADZIC, 75 ans, a été condamné en 2019 en appel par le TPI à la prison à vie pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité. En première instance, l’ex-dirigeant des Serbes de Bosnie avait été condamné en mars 2016 à 40 ans de prison.

La justice le juge responsable de persécutions, meurtres, viols, traitements inhumains ou transferts forcés, notamment lors du siège de près de quatre ans de Sarajevo (plus de 10.000 morts).

-L’ancien dirigeant serbe de Bosnie Radovan Karadzic arrive à la salle d’audience des tribunaux pénaux à La Haye, Pays-Bas, le 20 mars 2019. Photo Peter Dejong / AFP via Getty Images.

Arrêté en 2008 après 13 ans de clandestinité, c’est le plus haut responsable condamné par le TPIY.

– Biljana PLAVSIC, 90 ans, vice-présidente puis présidente de la République des Serbes de Bosnie. Seule femme jugée devant le TPIY, qui l’a condamnée en 2003 à onze ans de prison pour crimes de guerre. Libérée en octobre 2009.

Acquittés

– Vojislav SESELJ, 66 ans, dirigeant ultranationaliste serbe. En mars 2016 à la surprise générale, il a été acquitté par le TPIY de l’ensemble des accusations de nettoyage ethnique contre des Croates, des musulmans et d’autres non-Serbes. En avril 2018, en appel, il a été condamné à dix ans de prison pour crimes contre l’humanité et laissé libre, ayant déjà passé près de 12 ans en détention préventive. Ce partisan virulent de la « Grande Serbie » a depuis siégé au Parlement serbe.

– Ante GOTOVINA, 65 ans, ancien général croate. Condamné en première instance à 24 ans de prison par le TPIY pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre, il a été acquitté en appel en 2012.

Décédés 

– Slobodan MILOSEVIC, président de la Serbie de 1990 à 2000. Décédé en 2006 à 64 ans dans le centre de détention du TPIY, où il était jugé pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre.

– Franjo TUDJMAN, président de la Croatie de 1990 à sa mort en 1999. Ce nationaliste a mené son pays à l’indépendance en 1991, qui a été suivie par un conflit déclenché par les Serbes de Croatie qui a fait environ 20.000 morts, majoritairement croates. Le TPIY avait fait savoir qu’il aurait été inculpé de crimes de guerre s’il était resté en vie.

– Zeljko RAZNATOVIC, alias ARKAN. Chef du groupe paramilitaire serbe des « Tigres« , inculpé en 1997 de crimes contre l’humanité et crimes de guerre pour des faits commis en 1995 à Sanski Most (Bosnie). L’acte d’accusation n’a été révélé qu’après sa mort. Abattu en janvier 2000 dans le hall de l’hôtel Intercontinental de Belgrade, un assassinat non élucidé.

– Slobodan PRALJAK. Lors du dernier jugement du TPIY, le 29 novembre 2017, ce Croate de Bosnie, 72 ans, s’est suicidé en avalant du cyanure en pleine audience. Les juges venaient de confirmer sa condamnation à 20 ans de prison pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis contre des musulmans bosniaques.

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