Le tribunal de grande instance de Paris dans un écrin de verdure

12 juin 2015 14:00 Mis à jour: 26 octobre 2015 19:01

 

Le futur Palais de justice de Paris-Batignolles est un projet exceptionnel pour le ministère de la Justice. Annoncé le29 avril 2009 dans le cadre du projet d’aménagement du « Grand Paris », confirmé le 18 janvier 2013 par le président de la République, lors de l’audience solennelle de rentrée de la Cour de cassation, le projet d’implanter le futur Palais de justice de Paris sur le site de la ZAC des Batignolles est le fruit d’un dialogue continu entre l’État et la ville de Paris.

La ZAC Clichy-Batignolles est née, le 23 février 2007, après l’étude menée préalablement pour créer un village olympique. Paris avait posé sa candidature aux Jeux olympiques, mais n’avait pas été choisie. Cependant, l’élan premier de transformer le quartier des Batignolles persistait et cette fougue initiale a donné à la ZAC de Clichy-Batignolles toute son ambition. Un nouvel imaginaire créatif de mutation s’est maintenu, permettant de doter ce nouveau quartier d’une identité forte autour du parc urbain qui relie les différents quartiers et la Porte de Clichy aux Batignolles.

La ZAC des Batignolles et son écrin, le parc Martin Luther King

Au départ, ce lieu marqué par la candidature de Paris aux Jeux olympiques figure parmi les dernières grandes opportunités foncières de Paris. Clichy-Batignolles a fait l’objet de toutes les attentions en 2001. Une étude urbaine a été lancée avec pour objectif la création d’un grand espace vert de 10 ha, dont une première tranche de  4,5 ha. Avec ce parc, le site et l’arrondissement deviennent attrayants. Le futur Palais de justice de Paris sera en liaison directe avec le parc Martin Luther King et la Porte de Clichy, il s’intègrera dans le nouveau quartier de Clichy-Batignolles, au centre du futur Grand Paris dont il représentera le premier projet emblématique.

Environ 6 500 habitants aux profils variés résideront dans le nouveau quartier de Clichy-Batignolles et 12 700 personnes y travailleront journellement. Ce quartier conjugue logements, bureaux, commerces, équipements culturels et de loisirs tels que le futur cinéma ou le théâtre de l’Odéon, et équipements publics dont un collège et des écoles. Le tout sur 54 ha situés entre la rue Cardinet et la Porte de Clichy.

La modernisation de la justice et le nouveau TG I

Le futur Palais de justice de Paris porte en lui-même, dans son aspect architectural et comme édifice, d’importants progrès par rapport à la situation actuelle, tant pour les justiciables que pour le personnel et les auxiliaires de justice. Sa mise en service prévue à l’automne 2017 constituera un levier considérable pour l’évolution des pratiques professionnelles, pour le plus grand bénéfice des usagers mais aussi des employés.

C’est ainsi que le nouveau tribunal de grande instance (TGI) de Paris sera le premier site expérimental du développement de Portalis, le portail qui permettra aux justiciables et aux auxiliaires de justice de saisir en ligne la justice et de suivre l’avancement des procédures. Une évolution incontournable de la justice du XXIe siècle qui se généralisera.

Le futur Palais de justice de Paris reposera sur une organisation de 2 500 agents et 8 500 personnes seront attendues chaque jour. On y trouvera une bibliothèque, des espaces de lecture et des lieux de restauration, une cafétéria et des espaces de convivialité.

Une restructuration des juridictions parisiennes

La construction du futur Palais de justice permettra le regroupement de l’ensemble des services du TGI de Paris et de ses annexes, actuellement réparties sur six sites. Seront aussi installés dans ce nouveau lieu le tribunal de police, le tribunal des affaires de sécurité sociale (TASS) et les services de l’officier du ministère public. Au total, près d’une trentaine d’entités seront regroupées dans la perspective d’une nouvelle communauté judiciaire.

Immobilier et architecture

S’élevant à une hauteur de près de 160 mètres, l’édifice sera le plus haut immeuble de Paris après la tour Montparnasse. Parfaitement inséré dans le quartier des « Batignolles » (XVIIe arrondissement), lui-même objet d’un projet urbain de grande ampleur, il offrira aux portes de la capitale une visibilité exceptionnelle pour la justice.

Edifié dans un quartier remarqué pour sa qualité de vie et ses usages innovants en matière de développement durable, le futur Palais de justice offrira à ses utilisateurs des conditions de travail d’une grande qualité : séparation des espaces publics et tertiaires, sûreté renforcée, luminosité, sonorisation. Le bâtiment présentera une grande accessibilité aux personnes handicapées et il sera par ailleurs de haute performance énergétique.

Le nouveau Palais de justice de Paris est l’œuvre de l’architecte Renzo Piano. Le geste architectural est à la fois cohérent et élégant. (Labtop et Lansac)
Le nouveau Palais de justice de Paris est l’œuvre de l’architecte Renzo Piano. Le geste architectural est à la fois cohérent et élégant. (Labtop et Lansac)

Une exigence de développement durable

Le futur Palais de justice de Paris s’inscrit dans une démarche de développement durable au sein de l’écoquartier. Il illustre un engagement fort de la personne publique, grâce à une conception architecturale inédite dont les terrasses arborées qui favoriseront la gestion des eaux pluviales. L’ensemble de la conception du bâtiment est orienté pour limiter les consommations d’énergie : les technologies de pilotage des équipements, les matériaux de construction utilisés, le recours à la ventilation naturelle minimisent fortement les consommations d’énergie à environ la moitié de celles des tours de bureaux construites en immeuble de grande hauteur à Paris.

Un concept architectural original

Le nouveau Palais de justice de Paris est l’œuvre de l’architecte Renzo Piano. Le geste architectural est à la fois cohérent et élégant notamment dans son aspect extérieur où l’édifice s’intègrera à la configuration du quartier tout en affirmant une identité forte.

Le bâtiment, immeuble de grande hauteur (160 mètres), présente un profil nord-sud très élancé s’inscrivant dans le prolongement de la diagonale du parc Martin Luther King. Les deux façades est et ouest possèdent des proportions plus importantes qu’atténue une façade en verre, donnant une impression de transparence et de légèreté. Un ascenseur extérieur permet de se rendre au sommet du bâtiment. Il assume la verticalité de l’édifice d’une manière esthétique, tout en permettant aux utilisateurs du Palais de justice de bénéficier d’un panorama exceptionnel sur la capitale.

L’architecte a, par ailleurs, implanté trois terrasses arborées, introduisant un élément essentiel à la convivialité de l’édifice conçu comme une ville verticale. Celles-ci sont composées d’arbres d’essences et de tailles diverses et participeront à l’environnement écologique du futur Palais de justice.

De nombreux panneaux photovoltaïques sur la façade

Renzo Piano a souhaité que le futur Palais de justice de Paris fasse appel aux énergies locales et renouvelables, bénéficie du réseau de chaleur de l’écoquartier, de l’énergie solaire grâce aux nombreux panneaux photovoltaïques installés sur sa façade ou aux autres dispositifs de récupération de chaleur dans le souci constant de protection de la planète.

Les transports

La desserte existante sera largement renforcée par des moyens supplémentaires : les prolongements de la ligne 14 et du tramway T3 s’ajoutent à la ligne 13 et au RER C déjà existant, pour assurer une desserte optimale du site. Le futur Palais de justice sera ainsi directement relié à tous les points forts de Paris, ainsi qu’à plusieurs pôles de correspondance du réseau des transports en commun parisien et francilien (Saint-Lazare, Les Halles…).

(Eric Feferberg/AFP/Getty Images)
(Eric Feferberg/AFP/Getty Images)

Renzo Piano

Un architecte visionnaire installé à Paris depuis 1971

Renzo Piano est né à Gênes en 1937 dans une famille de constructeurs. Il noue des liens culturels et expressifs très forts avec la vieille ville, le port et le métier de son père qui guideront son regard sur la ville du futur. En 1964, son diplôme d’architecte en poche, il expérimente des structures légères, mobiles et temporaires. C’est en 1971, en collaboration avec Richard Rogers, qu’il remporte le concours pour le Centre Pompidou de Paris, ville dans laquelle il s’installe.

En 2013, est inaugurée à Paris la fondation Jérôme Seydoux-Pathé qu’il a dessinée.

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