L’économie américaine redoute une deuxième vague de contaminations

Par Epoch Times avec AFP
11 juin 2020 23:35 Mis à jour: 11 juin 2020 23:53

La résurgence de cas de Covid-19 dans plusieurs régions des Etats-Unis fait craindre une deuxième vague bien plus dommageable qui viendrait ralentir la lente reprise économique au moment même où l’emploi reprend quelques couleurs.

La crainte d’une deuxième vague fait trembler entrepreneurs et investisseurs, mais « nous ne pouvons pas fermer l’économie de nouveau », a prévenu le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin, interrogé sur la chaîne CNBC.

« Je pense que nous avons appris que si vous arrêtez l’économie, vous créez plus de dégâts », a-t-il  ajouté, évoquant les « dommages économiques » mais aussi les difficultés sur le plan médical, « et tout le reste ».

L’économie américaine est en récession depuis février, conséquence directe des mesures de confinement et de la mise à l’arrêt de pans entiers de secteurs économiques.

Steven Mnuchin a assuré que la capacité de tests et des hôpitaux était désormais suffisante pour éviter un nouveau confinement.

Une résurgence du nombre de malades

Après avoir atteint un plateau, les Etats-Unis, qui ont enregistré plus de 113.000 décès, font face à une hausse des cas recensés dans plusieurs Etats dont l’activité a redémarré dès le mois d’avril.

Au Texas et en Caroline du Nord, il y a actuellement plus de malades du Covid-19 hospitalisés qu’il y a un mois. L’Arizona, la Floride ou la Californie montrent aussi des signes inquiétants.

Ces mauvaises nouvelles faisaient dégringoler Wall Street. Son indice vedette le Dow Jones cédait 5,45% vers 17H40 GMT.

Cette résurgence du nombre de malades pourrait contrarier la lente reprise économique entamée par les Etats-Unis en mettant à mal un élément clé: la confiance.

Conséquences d’une deuxième vague 

En cas de deuxième vague, « vous pourriez constater une perte de confiance du public dans des secteurs de l’économie déjà lents à se rétablir. Cela pourrait nuire à la reprise même si vous n’avez pas de pandémie au niveau national, juste une série de pandémies locales », a souligné mercredi le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Jerome Powell.

La Fed s’attend à une chute du produit intérieur brut de 6,5% en 2020, avant un fort rebond de 5% en 2021 et une croissance plus modeste (3,5%) l’année suivante. En décembre, elle prévoyait une croissance de 2% cette année et de 1,9% l’an prochain.

« La Réserve fédérale se trompe si souvent. (…) Nous aurons un très bon troisième trimestre, un excellent quatrième trimestre et l’une de nos meilleures années en 2021 », a tweeté jeudi matin le président Donald Trump, renouant avec ses critiques envers la Fed, dont il est coutumier.

Son conseiller économique Larry Kudlow a de son côté conseillé à Jerome Powell de sourire plus et de faire montre d’« un peu plus d’optimisme »« Je vais lui parler et nous ferons un peu de media training », a-t-il ironisé sur la chaîne Fox Business.

Des aides budgétaires

Il juge par ailleurs nécessaire de « mettre sur pied autant d’aides budgétaires que possible pour l’avenir, afin que nous puissions revenir là où nous étions l’hiver dernier », lorsque la première économie du monde affichait une santé de fer.

La situation s’améliore doucement sur le front de l’emploi. Les inscriptions au chômage ne cessent de reculer, chaque semaine, depuis le record historique de 6,8 millions de demandes enregistré fin mars.

Mais le nombre de chômeurs reste exceptionnellement élevé, et la semaine passée, ce sont un peu plus de 1,5 million d’Américains qui ont pointé au chômage, un niveau toujours sept fois plus élevé qu’avant la crise, selon les chiffres publiés jeudi par le département du Travail.

Le nombre de personnes indemnisées est également en légère baisse, 20,9 millions de personnes touchaient une allocation chômage au cours de la dernière semaine de mai.

La situation « avance dans la bonne direction, mais lentement. Le choc de la pandémie de coronavirus sur le marché du travail persiste », ont relevé les analystes de Barclays dans une note.

Selon la Fed, le taux de chômage sera de 9,3% en 2020, puis reculera lentement, à 6,5% en 2021 et à 5,5% en 2022. Soit près du double de son niveau d’avant la pandémie.

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