L’Égypte construirait un camp sécurisé dans le Sinaï pour les Palestiniens

Par Epoch Times avec AFP
17 février 2024 12:15 Mis à jour: 17 février 2024 12:19

Israël se coordonnera avec l’Égypte avant son opération militaire à Rafah, dans l’extrême sud de la bande de Gaza, a assuré vendredi à Munich le ministre israélien des Affaires étrangères.

« L’Égypte est notre alliée. Nous avons un accord de paix avec l’Égypte et nous opèrerons de façon à ne pas nuire aux intérêts égyptiens », a déclaré Israël Katz, le Ministre des Affaires étrangères israélien, au cours de la Conférence sur la sécurité de Munich, dans le sud de l’Allemagne. L’opération militaire sera menée « après nous être coordonnés avec l’Égypte », a-t-il ajouté, assurant aussi qu’Israël « tiendrait au courant » le Président américain Joe Biden de l’offensive militaire.

Un camp fermé et sécurisé dans le Sinaï

Selon le Wall Street Journal et une ONG égyptienne, Le Caire fait ériger un camp fermé et sécurisé dans le Sinaï pour accueillir les Palestiniens de Gaza qui fuiraient la guerre en cas d’offensive sur Rafah.

Ce campement fait partie des « plans d’urgence » pour l’accueil de ces réfugiés après l’annonce par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d’une prochaine offensive militaire sur Rafah et pourrait abriter « plus de 100.000 personnes », selon le quotidien américain.

Les dirigeants palestiniens, l’ONU et de nombreux pays se sont alarmés des conséquences catastrophiques pour la population d’une telle offensive et dénoncent la création d’une nouvelle génération de réfugiés sans perspective de retour.

Mais le chef de la diplomatie israélienne a réitéré la détermination de son pays à traquer le mouvement terroriste islamiste du Hamas. « Si (le chef du Hamas à Gaza, Yahia) Sinouar et les meurtriers du Hamas pensent qu’ils peuvent trouver refuge à Rafah, cela n’arrivera pas », a-t-il assuré. « Nous offrirons aux civils des zones de sûreté où ils pourront se rendre et nous nous occuperons du Hamas. »

Près de 1,5 million de Palestiniens déplacés sont coincés à Rafah, soit plus de la moitié de la population de Gaza, et cherchent à s’abriter dans un vaste campement de fortune près de la frontière égyptienne. (Photo MOHAMMED ABED/AFP via Getty Images)

Depuis le début de la guerre, Le Caire met en garde contre tout « déplacement forcé » de la population palestinienne vers le Sinaï, une région égyptienne limitrophe de Rafah, une ville où 1,4 million de personnes, la plupart ayant fui les combats, s’entassent tandis que la frontière avec l’Égypte est fermée.

Le gouverneur du Nord-Sinaï, Mohamed Abdel Fadil Choucha, a démenti toute construction d’un campement. Mais des images satellites prises jeudi et étudiées par l’AFP montrent des engins de chantier bâtissant un mur dans la partie égyptienne de Rafah, un secteur ultra-sécurisé et interdit à la presse.

Dans la foulée des accords de Camp David, Israël et l’Égypte ont scellé la paix en 1979, le premier traité du genre entre un pays arabe et l’État hébreu. Mais, selon des informations de presse, Le Caire a menacé de suspendre cet accord si des Gazaouis étaient repoussés par Israël vers le Sinaï.

Le ministre a par ailleurs défendu la volonté d’Israël de protéger les civils. « Pourquoi avons nous tant de civils à Rafah aujourd’hui ? Parce qu’ils ont fini par se déplacer dans les zones du sud quand nous nous occupions du Hamas dans le nord », a-t-il assuré.

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