Les 9000 milliards de dollars de paris perdus du PCC provoqueront-ils une crise financière asiatique 2.0 ?

Par Anders Corr
6 septembre 2023 11:44 Mis à jour: 6 septembre 2023 11:44

Le Parti communiste chinois (PCC) est en grande difficulté. Sur le plan économique, la Chine ressemble davantage à un cas désespéré après avoir vu sa croissance dirigée pendant des décennies par une idéologie victimaire opposée aux principes les plus élémentaires de l’économie de marché.

Cette croissance reposait sur des milliers de milliards de dollars de dettes qui ne peuvent être remboursées et qui pourraient provoquer l’effondrement du système financier chinois, affectant ainsi la plupart des pays d’Asie. Une crise financière asiatique 2.0, qui commencerait cette fois en Chine et non en Thaïlande, pourrait se produire.

À l’instar de la crise financière asiatique 0.1, qui a débuté en Thaïlande en 1997, la Chine connaît aujourd’hui une dévaluation de sa monnaie face au dollar américain et une faiblesse de ses marchés boursiers et immobiliers. Si ses réserves de change s’amenuisent, elle pourrait être confrontée à un problème de balance des paiements et à une crise bancaire.

Selon les données fournies par Pékin, qui, pour le chômage et la diligence raisonnable des entreprises sont cachées, nous n’en sommes pas encore là. Toutefois, les investisseurs internationaux agissent déjà en fonction du risque accru de contagion provoqué par la Chine.

Le 24 août, Morgan Stanley a réduit de 14% ses objectifs de prix pour l’indice boursier MSCI Chine, en raison des prévisions de bénéfices et de valorisations plus faibles. Le même jour, Goldman Sachs a lancé une mise en garde contre une « contagion » à d’autres pays d’Asie (à l’exception du Japon), en « réduisant » les objectifs de prix pour l’indice MSCI Asie (hors Japon). Parmi ces pays figurent l’Australie, la Malaisie et Hong Kong, qui sont tous en corrélation avec la Chine.

À l’exception d’une légère hausse du moral des consommateurs chinois, qui n’a même pas atteint le creux du mois d’avril, et d’un bénéfice net étonnamment bon annoncé par le fabricant chinois de véhicules électriques BYD, les nouvelles économiques en provenance de Chine, notamment la déflation et l’effondrement du commerce international, ont été sombres et pessimistes. Le pire, cependant, sont les indicateurs qui montrent que des trillions d’obligations fantômes des gouvernements locaux pourraient devenir non performantes.

Depuis la crise financière de 2008, le PCC a permis aux gouvernements des villes et des provinces de contracter des dettes hors bilan d’une valeur de 9000 milliards de dollars pour construire des ponts, des routes, des usines de traitement de l’eau et des lignes ferroviaires à grande vitesse tape-à-l’œil qui ont stimulé une croissance spectaculaire. Le PCC s’en est vanté, la communauté internationale l’a applaudi, des investissements importants ont été réalisés et le modèle a été exporté à l’échelle internationale dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route ».

Un homme âgé rentre chez lui après avoir acheté des légumes sur un marché à Pékin le 7 septembre 2012. (Wang Zhao/AFP/Getty Images)

Le PCC s’est présenté à l’échelle mondiale comme un faiseur de miracles qui a sorti 800 millions de personnes de la pauvreté. Nombreux sont ceux qui, dans le monde entier, ont cru à ce discours et le répètent encore aujourd’hui.

Pourtant, en Chine, les personnes âgées ne reçoivent qu’une pension de 25 à 410 dollars par mois. « Les soins de santé publics couvrent moins de la moitié des coûts de la population, » selon Keith Bradsher du New York Times. « L’assurance chômage fournit environ 220 dollars par mois ; la moyenne américaine est de près de 1700 dollars. » Cette absence de filet de sécurité sociale pèse sur la confiance des consommateurs chinois.

Le problème de la pauvreté et de la dette souterraines en Chine tient à l’opacité du régime et à la soi-disant croissance économique chinoise qui, dans le cas des projets d’infrastructure des gouvernements locaux, est largement financée par des dettes hors bilan contractées par des sociétés de financement des gouvernements locaux (SFGL). Ces projets sont rarement rentables, mais ils auraient permis aux fonctionnaires locaux de toucher de nombreux pots-de-vin.

Le PCC a néanmoins permis l’augmentation de la dette fantôme locale pendant des années, ce qui n’a provoqué aucune crise tant que le marché de l’immobilier était en plein essor et que les impôts des gouvernements locaux pouvaient être utilisés pour payer les intérêts.

Cependant, lorsque Pékin a tenté de limiter l’endettement local en 2020, le marché immobilier chinois s’est effondré et les principaux promoteurs immobiliers ont traversé une crise. Evergrande a déposé son bilan aux États-Unis et Country Gardens est sur le point d’être en défaut de paiement pour sa première obligation sur un total de 2,9 milliards de dollars d’obligations pour le reste de l’année.

Les gouvernements locaux ont perdu des revenus tirés des ventes de terrains et de maisons, ce qui, combiné aux dépenses imprévues causées par la pandémie, a rendu difficile le paiement des intérêts de la SFGL. Les paiements des obligations sont toujours effectués, mais des fissures commencent à apparaître dans les services de la dette à court terme. L’année dernière, près de la moitié des villes chinoises ne parvenaient que difficilement à payer les intérêts.

Si les SFGL font défaut sur leurs obligations, les premiers à en souffrir seront les investisseurs chinois. « Tous les types d’institutions financières y sont exposés : les banques commerciales par l’intermédiaire de leurs unités de gestion de patrimoine, les assureurs, les fonds communs de placement, les sociétés de titres et les fonds spéculatifs, » selon Bloomberg. « L’écrasante majorité de leurs investisseurs sont locaux, car les étrangers considèrent les SFGL comme opaques et difficiles à analyser. »

Mais comme le note Goldman Sachs, les investisseurs internationaux sont également inquiets, en particulier ceux d’Asie dont les économies sont étroitement liées à la Chine. Selon Bloomberg du 23 août, « toute défaillance sur les 2000 milliards de dollars d’obligations des LGFV – qui représentent près de la moitié du marché de la dette d’entreprise onshore du pays – déstabiliserait le système financier chinois de 60.000 milliards de dollars, ce qui produirait une onde de choc planétaire ».

Les économistes thaïlandais estiment que l’effondrement d’Evergrande, à lui seul, frappe durement les exportations de matériaux de construction et les recettes touristiques thaïlandaises. La Chine est le principal marché d’exportation de la Thaïlande et sa principale source de touristes.

Pékin a réagi en autorisant les provinces à intégrer une partie de la dette dans leur bilan. Cette mesure pourrait rassurer les marchés en réduisant le risque de défaillance et de contagion.

Certains investisseurs, notamment à l’échelle internationale, réclament davantage de mesures de relance du gouvernement. Ils menacent de ne pas revenir en Chine si le gouvernement ne débloque pas davantage de subventions. Cependant, les subventions qui ont échoué parce qu’elles ne respectaient pas les principes du marché sont à l’origine des problèmes économiques de la Chine.

Ces investisseurs veulent des profits à court terme. Ils ne s’intéressent pas à la force économique de la Chine à long terme, qui ne peut reposer que sur une plus grande liberté politique et de marché et non sur davantage de subventions gérées par les communistes.

À long terme, la liberté, plutôt que la dictature, l’esclavage, le communisme, les taxes et les subventions, créera un commerce international et une économie forte qui relèvera le niveau de vie scandaleusement bas de la Chine. Les avantages tangibles de la liberté sont les leçons que les économies florissantes des États-Unis, de l’Europe, du Japon, de la Corée du Sud, de Taïwan et d’un Hong Kong libre (qu’il repose en paix) ont à offrir à la Chine. La liberté est synonyme de prospérité.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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