Les antidépresseurs sont surprescrits, associés au risque de suicide

Par Le Dr Sean Lin & Health 1+1
19 novembre 2022 22:11 Mis à jour: 19 novembre 2022 22:21

Les cas de dépression et d’anxiété ont augmenté de 25% au cours de la première année de la pandémie selon certains chiffres, cela touche donc 1 adulte sur 20 dans le monde, et le recours aux antidépresseurs est devenu plus courant. Cependant, des études ont révélé que les antidépresseurs présentent des risques inattendus.

Dans les années 1960, on a découvert que la dépression pouvait être due à un manque de sérotonine dans le cerveau. À l’époque, on pensait que la sérotonine était le « facteur de bonheur » de l’être humain. La sérotonine est un neurotransmetteur. Les neurones présynaptiques libèrent la sérotonine et peuvent également la recapturer dans le cerveau pour maintenir l’homéostasie.

Les médicaments ont donc été conçus en partant du principe que si la voie de « recyclage » de la sérotonine est bloquée, le taux de sérotonine dans les fluides corporels augmentera et les symptômes seront soulagés.

Le principal mécanisme des classes les plus courantes de médicaments antidépresseurs, qui comprennent les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), la noradrénaline et les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN), implique la régulation de la sérotonine et de la recapture d’autres neurotransmetteurs.

Bien qu’il semble y avoir de nombreuses options disponibles, tous ces médicaments fonctionnent en réalité selon des mécanismes similaires.

Les antidépresseurs actuels présentent une grande faille dans leurs mécanismes, mais ils sont encore utilisés en grande quantité.

Une consommation excessive d’anti-dépresseurs

Les gens souffrent de dépression pour diverses raisons, et le degré de dépression varie également beaucoup, de sorte que l’utilisation des médicaments devrait faire l’objet d’un examen plus complet. Cependant, de nombreux médecins peuvent prescrire des antidépresseurs de la même manière que des analgésiques : en doses croissantes après que l’efficacité des médicaments a diminué, ce qui entraîne des surprescriptions.

En outre, on constate une augmentation rapide du nombre de jeunes utilisateurs d’antidépresseurs. Alors qu’auparavant, ce sont surtout les adultes qui prenaient ces médicaments, un nombre important d’adolescents âgés de 13 à 19 ans en prennent également. Les adolescents sont enclins à l’instabilité émotionnelle, et prendre des médicaments chaque fois qu’ils ont des problèmes émotionnels les amènera à développer une dépendance au lieu de résoudre les problèmes qu’ils rencontrent en grandissant, en acquérant une maturité émotionnelle ou en cherchant de l’aide auprès de leur famille, de leurs amis et d’autres sources.

Les antidépresseurs peuvent augmenter le risque de suicide

Y a‑t‑il donc un risque lié à l’utilisation d’antidépresseurs à l’échelle de la population mondiale ?

Une étude publiée dans Frontiers in Psychiatry a examiné les taux de prescription d’antidépresseurs et les taux de suicide en Australie depuis 2012 et a constaté une tendance constante à la hausse dans les deux données.

La Food and Drug Administration (FDA) a averti en 2004 que les enfants et les adolescents prenant des antidépresseurs présentaient un risque accru de suicide, notamment de pensées et de comportements suicidaires.

À l’époque, la FDA a émis un « black box warning » pour toutes les classes d’antidépresseurs. Il s’agit du niveau d’avertissement le plus élevé de la FDA pour un médicament approuvé, et qui est signalé sur l’emballage du médicament. Cet avertissement est entré en vigueur en 2005 et, en 2006, il a été étendu aux personnes âgées de 25 ans.

Un black box warning sert à avertir le public et les médecins qui prescrivent des médicaments qu’il peut y avoir des effets secondaires graves, permanents ou mortels – cet avertissement est généralement ajouté une fois que le médicament a été commercialisé et repose sur des preuves empiriques.

Bien que cet avertissement ait été pris au sérieux par l’industrie pharmaceutique, cela n’a pas empêché la société d’encourager l’utilisation de produits chimiques pour contrôler les problèmes mentaux. En conséquence, l’utilisation d’antidépresseurs n’a diminué que brièvement et est repartie à la hausse après 2006.

En outre, les antidépresseurs ont rapporté de gros bénéfices aux sociétés pharmaceutiques du monde entier. En 2020, le marché des antidépresseurs a atteint 15 milliards de dollars.

Une recherche publiée dans le British Medical Journal confirme que le risque de tentatives de suicide est nettement plus élevé dans les 28 jours suivant la prise d’antidépresseurs. De plus, les symptômes peuvent rebondir gravement à court terme après l’arrêt du médicament, de sorte que les tendances suicidaires sont également élevées pendant la phase de sevrage.

Si un patient souffre de dépression grave et a besoin d’aide de toute urgence, il faut beaucoup de temps pour voir les effets des médicaments. Dans ces circonstances, de nombreux médecins prescrivent souvent une dose plus élevée d’antidépresseurs aux patients. Cependant, cette dose plus élevée de médicaments peut aggraver davantage les symptômes du patient. Il s’agit là aussi d’un problème majeur, un cercle vicieux.

Notre compréhension de la sérotonine était erronée

Un problème plus critique est que notre compréhension de la dépression a peut‑être été erronée dès le début.

Nombreux sont ceux qui s’interrogent à ce sujet.

Un article de synthèse rédigé par des experts du Canada et de l’université de Virginie a été publié dans la revue Neuroscience & Biobehavioral Reviews. Cet article a rassemblé un grand nombre d’études liées à la sérotonine et a révélé que le concept selon lequel la quantité de sérotonine détermine les changements d’humeur des personnes est erroné.

Il a d’abord été découvert que l’association entre la quantité de sérotonine et l’état mental n’est pas unique. En cas de dépression, la quantité de sérotonine ne diminue pas nécessairement, et dans de nombreux cas, elle augmente. Cela s’explique par le fait que les modifications de la sérotonine dans le cerveau sont difficiles à mesurer, et que les techniques de test précédentes avaient leurs limites.

Par ailleurs, la sérotonine n’est pas seulement un « facteur de bonheur ». Il s’agit d’un système complexe qui est étroitement lié à la régulation énergétique de nombreux systèmes organiques du corps.

Outre le cerveau, la sérotonine agit également sur de nombreux autres organes du corps. Et elle affecte le fonctionnement de nombreuses fonctions corporelles, notamment la production d’énergie mitochondriale, qui implique le stockage d’énergie. La sérotonine affecte aussi directement le métabolisme du sucre et la distribution et l’absorption de l’énergie dans différents organes, ainsi que le système immunitaire, la croissance et le développement du corps, et la fertilité. Les ISRS peuvent en réalité perturber l’équilibre énergétique de nombreux systèmes de l’organisme, entraînant ainsi de nombreux problèmes.

L’étude souligne également qu’après avoir pris des antidépresseurs pendant un certain temps, certaines personnes ont vu leurs symptômes de dépression s’atténuer, mais que cette amélioration n’était pas forcément due aux médicaments. Les médicaments ont davantage perturbé les équilibres sérotoninergiques et énergétiques, incitant l’organisme à procéder à des ajustements d’autoprotection et de compensation.

Cela équivaut à un renversement complet du mécanisme antidépresseur mis au point dans les années 1960.

Malheureusement, les médias n’en ont pas beaucoup parlé, car il s’agissait d’un article universitaire plutôt ardu.

Grâce aux progrès de la science du cerveau et de la recherche en neurosciences au cours des dernières décennies, les scientifiques ont continué à découvrir que les effets de la sérotonine sur le cerveau ne sont pas aussi simples que nous le pensions, et que ces concepts étaient inconnus au début du développement des médicaments antidépresseurs.

Par exemple, si le niveau de sérotonine dans l’hippocampe est défectueux, cela entraînera des pertes de mémoire et réduira la signalisation du facteur neurotrophique dérivé du cerveau ; si le niveau de sérotonine dans l’hypothalamus est défectueux, cela affectera la capacité du corps à croître, à se reproduire et à faire des activités physiques.

On peut constater que le cerveau est un système complexe, et que les effets d’une substance sur différentes parties du cerveau sont différents. L’utilisation de médicaments pour perturber directement l’équilibre de la sérotonine et d’autres substances entraînera des perturbations plus importantes dans l’organisme.

Effets secondaires des antidépresseurs

Les effets secondaires des antidépresseurs varient également. On peut citer, entre autres, l’insomnie grave, la somnolence, les dysfonctionnements sexuels et une probabilité plus élevée de décès par hémorragie après une intervention chirurgicale. En outre, les antidépresseurs et de nombreux médicaments, y compris les médicaments pour l’hypertension, ne doivent pas être pris ensemble.

Un article de synthèse publié dans le Journal of Clinical Medicine a révélé que de nombreux antidépresseurs peuvent provoquer des dysfonctionnements sexuels, la prévalence de certains pouvant atteindre 20 à 30%.

En outre, l’arrêt de l’utilisation à long terme de médicaments antidépresseurs entraîne également de nombreux effets secondaires, notamment des problèmes sensoriels. En effet, lorsque les personnes s’habituent à la dépendance chimique, leur niveau de cognition est abaissé, ce qui les rend sujettes à des engourdissements, des troubles sensoriels et cognitifs, des insomnies, des cauchemars et d’autres problèmes.

Les fonctions corporelles peuvent également devenir dysfonctionnelles lors de l’arrêt d’un médicament antidépresseur. Comme plus de 90% de la sérotonine agit sur différents organes du corps, les effets des médicaments sont systémiques. Des diarrhées, des nausées, des raideurs musculaires, des problèmes de réflexes, une hypothermie et même un choc peuvent survenir.

Par conséquent, il est toujours important de faire attention à la posologie lors de la prise de médicaments.

La médecine conventionnelle se concentre des changements chimiques pour expliquer les maladies mentales, puis elle développe des médicaments suivant sur cette « explication ». Toutefois, des recherches plus approfondies peuvent révéler que cette explication initiale est trompeuse et que les médicaments développés peuvent faire plus de mal que de bien.

Regarder le corps humain avec une nouvelle perspective

Outre les médicaments chimiques, que peut‑on faire d’autre pour traiter la dépression et d’autres maladies mentales ?

Certains psychologues proposent des thérapies cognitives aux patients avant de leur prescrire des médicaments, et l’une d’entre elles est la thérapie cognitivo‑comportementale (TCC). Les psychologues parlent aux patients pour comprendre leurs problèmes et les aider à trouver des moyens de les soulager. Ce type de communication est utile à de nombreuses personnes jusqu’à un certain point.

Cependant, la TCC, développée dans le cadre traditionnel de la médecine occidentale, présente encore des lacunes dans sa compréhension des aspects émotionnels, cognitifs, énergétiques, physiques, mentaux et spirituels de l’être humain.

Par exemple, pourquoi avons‑nous des sentiments différents lorsque nous parlons à des personnes différentes ? C’est parce que l’énergie qui se cache derrière les personnes auxquelles nous parlons est différente. Si l’énergie transmise par un médecin à travers des mots est relativement positive, elle peut améliorer le problème du patient dans une plus large mesure ; au contraire, si l’humeur et l’état d’énergie du médecin lui‑même ne sont pas idéaux ce jour‑là, cela peut ne pas aider de manière substantielle.

En fait, les « sentiments » humains sont dans de nombreux cas des « sentiments d’énergie ». Le mot « émotion » est dérivé du mot latin « emotere », qui signifie « énergie en mouvement ». Il est également vrai que l’émotion est en réalité une sorte d’énergie.

Certains scientifiques ont maintenant combiné les recherches actuelles en physiologie, neurobiologie et biophysique pour créer un nouveau concept, la bioénergétique. La bioénergétique constitue une avancée majeure dans la compréhension du corps humain.

Elle souligne que le corps humain subit des changements non seulement au niveau matériel mais aussi au niveau énergétique. Le corps humain est affecté par le champ électromagnétique qui l’entoure, par les énergies d’autres personnes et par d’autres énergies macroscopiques et microscopiques. De nombreuses personnes ont amélioré leurs problèmes mentaux en s’asseyant pour méditer, c’est-à-dire en régulant l’équilibre énergétique.

Du point de vue de la médecine traditionnelle chinoise, le corps humain possède un système de méridiens, qui est également une explication de la régulation énergétique du corps humain.

Les gens ont besoin d’une nouvelle perspective pour considérer la dépression et les autres maladies mentales dans leur ensemble, sans toujours recourir à des médicaments chimiques pour les traiter. En considérant le corps humain dans son ensemble, en identifiant les causes des différents types de dépression, puis en élaborant une méthode de traitement holistique intégrant des ajustements corps‑esprit, on obtiendra des bénéfices plus stables et à plus long terme pour la santé mentale des gens.

Le Dr. Xiaoxu Sean Lin est professeur adjoint au Département des Sciences biomédicales du Feitian College – Middletown NY. Le Dr Lin est également un analyste et commentateur fréquent pour Epoch Media Group, VOA et RFA. Le Dr Lin est un vétéran qui a servi en tant que microbiologiste de l’armée américaine. Il est également membre du Committee of Present Danger: China.

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