Les cardinaux réunis en conclave pour élire un nouveau pape

La journée a commencé dans la basilique Saint-Pierre à 10 heures, heure locale, avec la messe pour l’élection du Souverain Pontife, dirigée par le cardinal Giovanni Battista Re, doyen du Collège des cardinaux.

Comme la messe des funérailles du pape François, cette messe, bien que principalement célébrée en italien, intégrait plusieurs langues du monde, dont le latin, l’anglais, l’espagnol, le portugais, le swahili et le mandarin.

« Nous sommes ici pour invoquer l’aide du Saint-Esprit, pour implorer sa lumière et sa force afin que le pape élu soit celui dont l’Église et l’humanité ont besoin en ce tournant difficile et complexe de l’histoire », a déclaré le cardinal Battista Re dans son homélie, qui a été traduite en temps réel par le Vatican.

Il a qualifié le vote à venir d’« acte de la plus haute responsabilité humaine et ecclésiale » et a souligné que ce dernier successeur de saint Pierre l’Apôtre doit exemplifier l’amour que Jésus-Christ a montré à ses disciples, favoriser la communion entre le clergé, les peuples et les cultures du monde tout en s’attachant à la vérité de l’Évangile et en inondant le monde de cette vérité, et continuer à œuvrer pour l’unité de l’Église voulue par le Christ.

Il a également appelé ceux qui écoutaient à prier pour que ce successeur soit quelqu’un qui réponde aux besoins du monde et de l’Église d’aujourd’hui, et quelqu’un « qui sache le mieux éveiller la conscience de tous, et les énergies morales et spirituelles dans la société actuelle caractérisée par de grands progrès technologiques, mais qui tend à oublier Dieu ».

À 16 h 30, heure locale, les cardinaux électeurs – les cardinaux de moins de 80 ans – se réuniront dans la chapelle Pauline du Vatican. Ils se rendront ensuite en procession solennelle dans la chapelle Sixtine, où se tiendra le vote.

Selon le service de presse du Vatican, tous les cardinaux prêteront serment de « secret absolu sur tous les détails entourant l’élection du nouveau pape, tout en promettant de repousser toute tentative extérieure d’influencer l’élection ».

Le serment engage également chaque électeur à remplir le Munus Petrinum – la mission de saint Pierre, le premier pape – s’il est élu prochain souverain pontife de l’Église catholique.

Bien que tout homme catholique soit techniquement en mesure d’assumer ce rôle, tous les papes des derniers siècles étaient cardinaux avant leur élection, et toutes les spéculations extérieures sur le successeur du défunt pape François se sont concentrées sur les cardinaux.

À 15 heures, le 7 mai, la couverture de téléphonie cellulaire au Vatican cessera. Le Gouvernorat du Vatican, qui administre le plus petit pays du monde, a annoncé que « tous les systèmes de transmission du signal de télécommunications de téléphonie mobile, présents sur le territoire de l’État de la Cité du Vatican seront désactivés ».

Cette coupure de signal est destinée à soutenir les exigences de sécurité et de secret du conclave. Le service cellulaire sera rétabli « à la vitesse maximale permise par la technologie des opérateurs de téléphonie mobile » après l’annonce de l’élection du prochain pape.

Les deux précédents conclaves ont eu lieu en avril 2005 et en mars 2013, ce qui en fait le troisième à se dérouler à l’ère des médias sociaux.

Reclus entre les murs de la chapelle Sixtine, les cardinaux méditeront, prieront et entreront formellement dans le processus de vote.

Processus de vote du conclave

Traditionnellement, les cardinaux électeurs exprimeront un vote le premier jour et auront quatre possibilités de voter chaque jour suivant.

Tous les votes se feront par bulletins de vote manuscrits.

Chaque cardinal placera son bulletin dans un calice, en déclarant en italien : « Chiamo a testimone Cristo Signore, il quale mi giudicherà, che il mio voto è dato a colui che, secondo Dio, ritengo debba essere eletto. »

Ce qui signifie : « Je prends à témoin le Christ Seigneur, qui sera mon juge, que mon vote est donné à celui que je crois devoir être élu selon Dieu. »

Les bulletins sont ensuite comptés et lus à haute voix par trois « scrutateurs » – des cardinaux choisis par tirage au sort pour compter les bulletins – qui s’assurent que le vote a été effectué correctement et qui ficellent les bulletins ensemble.

Trois « réviseurs » – également choisis par tirage au sort – vérifieront ensuite l’exactitude du comptage.

Une majorité des deux tiers des voix est nécessaire pour élire le prochain pape, ce qui représente 89 des 133 cardinaux électeurs.

Les bulletins sont brûlés après chaque vote, et cette fumée sera utilisée pour informer le monde extérieur du résultat. La fumée blanche signifie que la majorité nécessaire a été atteinte. La fumée noire signifie que les cardinaux sont toujours divisés.

Les observateurs pourront voir de la fumée entre 19 et 20 heures, heure locale le 7 mai, mais il est historiquement peu probable que le premier vote du conclave produise un nouveau pape.

Selon le Bureau de presse du Saint-Siège, les observateurs doivent s’attendre à voir la fumée du premier vote lors de la journée vers 10 h 30.

Si de la fumée noire s’élève, un autre vote pourrait avoir lieu après 12 heures, puis après 17 h30, et ensuite vers 19 heures, si nécessaire.

Si la fumée est toujours noire, les cardinaux retourneront à leurs appartements de la Casa Santa Marta, près de la basilique Saint-Pierre, prêts à recommencer le processus le 9 mai.

Si aucun pape n’est choisi après trois jours, le vote sera suspendu pour une journée de prière, de discussions informelles et une exhortation spirituelle menée par le cardinal diacre principal.