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La NASA démonte les rumeurs autour de la comète interstellaire 3I/Atlas
La NASA a tenu sa première conférence de presse sur le sujet depuis la fin du shutdown gouvernemental.

Une image de la comète interstellaire 3I/ATLAS capturée par la caméra grand champ du télescope spatial Hubble, le 21 juillet 2025.
Photo: NASA
Avec la fin du shutdown du gouvernement fédéral, les dirigeants de la NASA ont enfin pu fournir au public des informations actualisées sur un objet interstellaire qui a été observé en juillet alors qu’il traversait le système solaire.
Une conférence de presse, retransmise en direct le 19 novembre, a débuté par la confirmation d’Amit Kshatriya, administrateur associé, précisant que l’objet nommé 3I/Atlas était bien une comète interstellaire, rien de plus.
« Je pense qu’il est important de rappeler que cet objet est une comète », a-t-il affirmé. « Elle ressemble à une comète, se comporte comme une comète, et toutes les preuves vont dans ce sens. Mais celle-ci vient de l’extérieur du système solaire, ce qui la rend fascinante, enthousiasmante, et d’une très grande importance scientifique. »
Le nom 3I/Atlas fait référence au fait qu’il s’agit seulement du troisième objet interstellaire (3I) détecté par la NASA provenant de l’extérieur du système solaire. Il a été repéré pour la première fois par le télescope Atlas financé par la NASA, situé dans les montagnes chiliennes.
Découverte le 1er juillet, grâce au réseau de défense planétaire de la NASA — qui a aussi confirmé qu’il ne représentait aucune menace pour la Terre — l’agence a redéployé une grande partie de sa flotte de sondes interplanétaires pour suivre la comète lors de son passage au plus près du Soleil fin octobre.
Nicky Fox, administratrice associée pour la direction des missions scientifiques de la NASA, a indiqué que plus de vingt équipes de missions ont contribué à collecter des données sur la comète, dont le télescope spatial Hubble, la sonde solaire Parker, Europa Clipper et le télescope James Webb.
La planète la plus proche croisée par 3I/Atlas fut Mars, ce qui a permis à la NASA de solliciter son rover Perseverance, l’orbiteur de reconnaissance martien et la sonde MAVEN pour réaliser des captures et analyser ce qu’il était possible de découvrir.
Ce survol s’est effectué à moins de 20 millions de kilomètres de la planète rouge, le 3 octobre, avant que la comète n’approche plus près du Soleil tandis que la Terre se trouvait à l’opposé. 3I/Atlas avait été suivie depuis septembre par des missions se consacrant à l’étude des astéroïdes Psyche et Lucy.
Il faut du temps pour que les scientifiques reçoivent et traitent les images et données issues de l’espace profond afin de pouvoir livrer leurs premières conclusions.
Le site web de l’agence spatiale a publié sa dernière mise à jour concernant la comète le 25 août.
Un shutdown fédéral est entré en vigueur le 1er octobre, suspendant la communication de la quasi-totalité des agences gouvernementales, et n’a pris fin que le 12 novembre.
En l’absence de communication de la NASA, la spéculation s’est propagée, certains avançant que l’objet baptisé comète serait en réalité un vaisseau construit et envoyé par une intelligence extraterrestre.
Bien qu’il n’ait pas explicitement évoqué les théories sur les extraterrestres, Amit Kshatriya a jugé toute cette effervescence positive.
« Je trouve très enthousiasmant que le monde entier ait spéculé sur la comète alors que la NASA ne pouvait pas s’exprimer durant la période du shutdown », a-t-il déclaré.
« Ce que j’ai retenu de toute cette expérience, c’est de voir à quel point les gens étaient curieux et excités par la possibilité de ce que pouvait être cette comète. »
« Ce qui me paraît vraiment formidable, c’est que cette découverte extraordinaire suscite l’intérêt du public et ouvre les esprits à la magie de l’univers. Et je peux affirmer qu’à la NASA, nous nous émerveillons devant ce genre de découvertes quotidiennement. »
Outre la diffusion d’un stock d’images en attente, la direction de la NASA a révélé que cette comète proviendrait sans doute d’un système solaire bien plus ancien que celui de la Terre, même si l’on ignore encore lequel. Se déplaçant à plus de 60 km/s (134.000 mph), elle comporte un noyau glacé estimé entre 400 m et 5,5 km de diamètre, entouré d’une chevelure de gaz et de poussières appelée coma, composée principalement de dioxyde de carbone, de vapeur d’eau, de nickel et de fer.
Solides dans l’extrême froid de l’espace, les éléments d’une comète se vaporisent lorsqu’ils sont chauffés par le rayonnement solaire. Le « bake off » ou dégazage de 3I/Atlas s’avère semblable à celui d’autres comètes du système solaire, mais avec une proportion inhabituellement élevée de glace d’eau par rapport au dioxyde de carbone, et une concentration de nickel nettement supérieure à celle du fer.
Les scientifiques se sont également penchés sur deux particularités pouvant alimenter la spéculation : la formation d’une queue orientée vers le soleil (et non traînant derrière l’astre principal), et la détection d’éventuelles accélérations non explicables par la gravité à l’approche du soleil.
Ils soulignent que d’autres comètes ont déjà présenté une queue dirigée vers le soleil, probablement en raison d’une absence de pression radiative solaire sur les gaz éjectés. Les chercheurs surveillent toujours la moindre accélération non gravitationnelle ; la faible variation détectée jusqu’à présent se situe dans la moyenne observée, liée au dégazage progressif.
« Chaque fois qu’un élément est éjecté, cela agit comme un petit moteur‑fusée, poussant la comète dans la direction opposée », explique Tom Statler, responsable scientifique pour les petits corps du système solaire. « Il est donc courant d’observer de légères modifications d’orbite dues à ces micro-propulsions, connues sous le nom d’accélération non gravitationnelle. »
La NASA et ses partenaires continueront à surveiller cet hôte interstellaire, avec de nouvelles opportunités à venir lorsque la comète s’approchera de la Terre en décembre avant de repartir vers l’espace lointain.
Entre-temps, d’autres données affluent déjà, notamment celles de la sonde Parker, reçues juste avant la conférence de presse. Davantage de découvertes concernant la comète pourraient être révélées au fil de l’analyse de ces informations encore inédites.
« Un long chemin nous attend encore », constate M. Statler.
« Du moment où on reçoit les premières images à leur calibration et leur traitement scientifique, à l’analyse, la combinaison des données, leur compréhension, puis la rédaction des conclusions scientifiques publiées dans des revues à comité de lecture… »
« Les réponses viendront plus tard. Nous sommes encore dans une phase où nous découvrons quelles sont les questions pertinentes à se poser sur les objets interstellaires. Ce n’est qu’un instantané du tout début du processus scientifique. »

Depuis Tampa, en Floride, TJ couvre principalement l'actualité météorologique et politique nationale.
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