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Une partie des prêts de la Banque Mondiale aboutissent dans les paradis fiscaux

World Bank aid payments to the neediest countries appear to trigger money flows to offshore bank accounts, suggesting funds are siphoned off away from the country they are meant to help, according to a new study.

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Siège de la Banque mondiale à Washington, DC.

Photo: : Win McNamee/Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Une étude de la Banque mondiale révèle, qu’en moyenne, 7,5 % des sommes prêtées aux pays dépendants de l’aide aboutissent dans les paradis fiscaux, dans des comptes bancaires offshore, anonymes et privés.
Une étude de la Banque mondiale, intitulée « La mainmise des élites sur l’aide étrangère. Preuve de comptes bancaires offshore », a été publiée mardi 18 février. Menée par trois chercheurs (Jørgen Juel Andersen, Niels Johannesen, Bob Rijkers), elle révèle qu’une partie de l’argent versé par l’institution financière pourrait avoir été détournée dans des comptes offshore.
Les chercheurs se sont concentrés sur les versements d’aides de la Banque mondiale couvrant sur 22 des pays les plus pauvres, qui ont reçu entre 1990 et 2010 des versements annuels de la Banque mondiale équivalant à au moins 2% de leur PIB.
Ce document de 45 pages dévoile que, lorsque la Banque mondiale prêtait d’importantes sommes à la vingtaine de pays étudiés, il existait alors systématiquement un pic de transferts d’argent vers des États comme la Suisse, le Luxembourg, les îles Caïmans, les Bahamas, Hong Kong et Singapour.
« Ces versements d’aide vers les pays les plus dépendants coïncident avec une augmentation importante de transferts vers des centres financiers offshore connus pour leur opacité fiscale et leur gestion du patrimoine privé, mais pas vers d’autres centre financiers », peut-on lire dans le rapport. « Nous constatons que les comptes bancaires en Suisse et au Luxembourg contribuent de manière significative à la corrélation entre les versements des aides et les dépôts dans ces pays ».

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Les pays d’Afrique ciblés

Les auteurs de l’étude estiment que le « taux de fuite » moyen est estimé à environ 7,5% de l’aide, et que celui-ci atteindrait jusqu’à 15% pour les sept pays qui dépendent le plus de l’aide de la Banque mondiale (Burundi, Guinée-Bissau, Érythrée, Malawi, Sierra Leone, Ouganda, Mozambique).

« Ces taux représentent une estimation a minima car l’étude ne prend en compte que les transferts vers des comptes offshore, sans intégrer les possibles dépenses en immobilier ou en biens de luxe », précisent les chercheurs.

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Une étude « bloquée par de hauts responsables »
La publication de cette étude a provoqué des remous après que le magazine britannique The Economist a avancé la semaine dernière qu’elle pourrait être l’une des raisons de la démission de l’économiste en chef de la Banque mondiale, Pinelopi Koujianou Goldberg, le 5 février dernier. D’après The Economist, celle-ci aurait été « agacée » que l’étude ait été « bloquée par de hauts responsables ».
Dans un communiqué, la Banque mondiale a dû répéter son soutien à des « recherches indépendantes, évaluées par les pairs, sur des sujets importants comme les flux financiers illicites ».