Les origines sombres du communisme – Partie 2 : Expériences ratées de redistribution des richesses, répression violente et athéisme d’État

18 décembre 2017 02:11 Mis à jour: 11 juillet 2019 00:55

La Terreur, pendant la révolution française, a posé les bases du communisme. C’est en mettant en avant l’idée de « libération » que celui-ci a progressivement détruit la volonté individuelle et instauré un système étatique cherchant, à chaque niveau de la société, à contrôler les croyances et les opinions des gens pour « le bien commun. »

Le communisme s’est maintenu au pouvoir en réprimant par la violence toute idée étrangère aux siennes. Les dictateurs au pouvoir ont défendu une vision utopique – le progrès comme finalité – que rien ne devait chercher à arrêter.

À la différence d’autres révolutions de la même période, comme la révolution américaine qui s’est construite sur l’idée d’une rencontre entre les individus et le bien commun, la Révolution Française a été une période de violente anarchie agitée par des groupuscules et sociétés secrètes. Il ne s’agissait pas seulement  de se battre contre la royauté, mais plus fondamentalement d’attaquer tous les systèmes existants – les privilèges de la noblesse bien sûr, mais aussi la religion et la morale traditionnelle. Les erreurs commises à cette époque ont continué de se répéter sous les différents régimes communistes.

Les hommes politiques de la révolution française n’ont eu de cesse de voter de nouvelles lois condamnant à chaque fois une nouvelle partie de la population en les dénonçant comme des contre-révolutionnaires. De façon similaire, le communisme prétend que tout ce qui relève de la sphère personnelle relève aussi de la sphère politique et que cela justifie que de nouveaux ennemis soient à chaque fois désignés.

De façon symptomatique, selon le livre Le Bolchévisme et le Jacobinisme, publié à Paris en 1920 par Albert Mathiez et répertorié sur le site communiste « Marxists Internet Archives », Lénine a fait ériger une statue de Robespierre peu de temps après sa prise de pouvoir en Russie.

C’est symbolique, écrit Mathiez car « Lénine, comme tous les socialistes russes, est nourri de l’histoire de notre grande révolution, il s’est inspiré de son exemple, et l’a mise en pratique dans son pays. »

Un portrait de Maximilien Robespierre (1758-1794), qui a dirigé le règne de la terreur pendant la Révolution française. (Domaine public)

Il écrit également que le jacobinisme de Robespierre et le bolchévisme de Lénine « sont au même titre deux dictatures des classes opérant par les mêmes moyens, la terreur, la réquisition et les taxes – et se proposant en dernier ressort un but semblable, la transformation de la société, et non pas seulement de la société russe ou de la société française, mais de la société mondiale. »

Le parti de Robespierre est issu du Club des Jacobins, une société révolutionnaire radicale, qui se scinde par la suite entre les Girondins, libéraux, et les Montagnards, radicaux, dont Robespierre prendra la tête.

Les tensions entre les deux mouvements seront une des sources principales du chaos de cette époque. Quand Robespierre prend le pouvoir en juillet 1793, le Comité de Salut Public vient juste de lancer le Règne de la Terreur, mettant ainsi fin à la démocratie parlementaire.

De nombreux parlementaires Jacobins étaient déjà arrivés à la conclusion que sauver la révolution requerrait des mesures sans pitié, comme l’écrit William S. Cormick dans La révolution et les conflits politiques dans la marine française 1789-1794. Il ajoute que, selon Robespierre, la France avait besoin d’une volonté une.

Un portrait de Louis de Saint-Just (1767-1794), un membre radical de la Révolution française, peint en 1793. (Domaine public).

Louis-Antoine de Saint-Just, un Jacobin, résume bien la philosophie de la Terreur : « Il n’y a point de prospérité à espérer tant que le dernier ennemi de la liberté respirera. Vous devez punir non seulement les traitres mais les indifférents mêmes ; vous avez à punir quiconque est passif (…) Depuis que le peuple français a manifesté sa volonté, tout ce qui lui est opposé est hors le souverain : ce qui est hors le souverain est ennemi. »

L’usage intensif de la violence a commencé dès septembre 1793 quand des foules humaines ont envahi l’Assemblée Nationale et ont exigé que leur programme collectiviste soit validé. Les sans-culottes, la classe sociale la plus pauvre à cette époque, reprochaient aux paysans de les affamer et de garder la nourriture pour eux-mêmes. Il fallait, disaient-ils, l’instauration de la Terreur afin d’aller s’emparer des entrepôts à la force des baïonnettes.

Ce mouvement s’est reproduit sous différents régimes communistes, de Lénine à Mao Zedong, qui lancèrent des opérations de réquisition des semences, des récoltes, et même des outils de travail des paysans, créant ainsi des famines bien pires.

Le 17 septembre 1793, le Comité de Salut Public vote la Loi des Suspects qui déclare que quiconque est soupçonné d’avoir des opinions contraires au régime, ou d’agir de façon suspecte, de s’associer avec les mauvaises personnes ou de dire et écrire des choses qui ne sont pas dans la ligne du parti, sera désigné coupable et guillotiné. Robespierre justifiera cette loi en disant que « ceux qui nous accusent, s’accusent eux-mêmes. » « Entre le peuple et ses ennemis », dira Saint-Just, « il n’y a plus rien de commun que le glaive. »

Des mesures similaires seront mises en place sous les régimes communistes. Les opposants aux diverses révolutions violentes ont été accusés d’être des « contre-révolutionnaires » et ont été dénoncés voire tués. La Révolution Culturelle de Mao Zedong a appliqué cette méthode au peuple chinois. De même, Lénine avancera le concept selon lequel un être humain est soit pour la révolution, soit contre, auquel cas il sera détruit. Cette idée que la société est nécessairement divisée entre deux uniques factions, et qu’il n’y a pas de position centrale est encore très présente au sein des conflits politiques de notre époque.

C’est au nom du bien commun que les hommes politiques de la Révolution Française ont justifié le recours intensif à la violence.

La notion de « peuple » invoquée par les Révolutionnaires ne fait pas référence au peuple constitutif d’un pays, mais au peuple d’un système à créer, et c’est au nom de ce peuple, que la Révolution souhaite créer, que les crimes les plus atroces et les plus sanglants sont justifiés.

Selon Fr. William Jenkins, lors d’une émission télévisuelle anglophone sur le catholicisme, le concept de « liberté totale » avancée par les révolutionnaires tient plus de « l’anarchie totale », et ce malgré les principes de liberté, égalité, fraternité qu’ils mettent en avant. De nombreux paysans seront exterminés par les révolutionnaires partisans de Robespierre et un tel crime, nous dit Jenkins, « n’avait jamais été vu auparavant, une telle violence n’avait jamais été vue: il fallait qu’ils meurent pour permettre à la société de devenir socialiste ».

Le club des cordeliers, un groupuscule issu des Montagnards, fonde la première Commune de Paris de 1789 à 1795. Par ses actions, et notamment lors des massacres de septembre 1792 qui firent plus de 1200 morts parmi les prêtres ainsi que d’autres prisonniers, et qui visaient l’éradication du christianisme à Paris, la Commune de Paris est restée dans l’histoire comme l’une des premières institutions de la terreur d’état.

Les fondateurs des Cordeliers se nomment Danton, qui a joué un rôle important dans la prise de la Bastille, et Camille Desmoulins, un ami d’enfance de Robespierre.

Jacques Hébert fait également partie de cette faction extrémiste mais de façon encore plus radicale: il lancera le mouvement hébertiste à l’origine du Culte de la Raison, une religion d’état censée éliminer toute autre religion. Il s’agit, avec Pierre Gaspard Chaumette, de rejeter toute idée de divinité en dehors de l’homme et de créer une religion par les hommes et pour les hommes, ainsi une « déesse de la Raison » est inventée devenant ainsi la première religion d’état athéiste.

« C’est une gigantesque farce de voir Robespierre à la tête d’une procession à Notre-Dame honorant la « déesse de la Raison » alors qu’au même moment, au nom de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, il détruisait des centaines de milliers de vies innocentes, » affirme Jenkins en référence aux quelques 300 ou 400 000 victimes de la famine, des guerres, exécutions et autres catastrophes de cette époque. Le culte de la Raison entreprend ainsi d’éradiquer le catholicisme et le christianisme en France.

En novembre 1793, le culte de la Raison lance un festival de la Raison, lors duquel des prêtres étaient humiliés en public; des faux prêtres allaient uriner sur les autels ou bien saccageaient les églises; des signes religieux étaient retirés des cimetières, et l’on habillait des animaux en prêtres puis les envoyait dans les églises.

Le même type de situation se retrouvera plus tard sous Lénine et Mao, et les dictateurs communistes qui cherchèrent à installer le même type de religion athéiste à la tête de l’état.

Un croquis de 1793 montre la « Déesse de la Raison » sous le Culte de la Raison pendant la Révolution française. (Domaine public)

Le culte de la Raison a amené à des tels excès de débauche et de scènes de destruction que même Robespierre finira par s’en détourner: il instaure ainsi la liberté de culte et crée sa propre religion, le culte de l’Être Suprême, qui vénère un vague pouvoir supérieur. C’est en juin 1794 qu’il lance cette religion de façon officielle.

Un tableau montre le Festival du Culte de l’Être Suprême, 1794. (Pierre-Antoine Demachy [Domaine public], via Wikimedia Commons)
Ce sera de courte durée pour Robespierre, décapité un mois plus tard, le 28 juillet 1794, signant ainsi la fin du règne de la Terreur mais laissant encore présager de longues années difficiles avant que Napoléon ne restaure l’autorité de l’état en 1804.

Donald Sanborn, évêque catholique dira justement : « La révolution française a réduit une nation entière au statut de foule vengeresse, et le communisme se nourrit justement de cela. »

« Le communisme, dit-il, c’est l’égalitarisme et la socialisation la plus totale d’une nation » ce qui ne peut fonctionner qu’en oblitérant toute liberté individuelle, droit de propriété, structure familiale et toutes sortes de structures sociales les plus élémentaires. Il ajoute: « Et vous vous retrouvez alors contrôlé par l’Etat jusque dans les moindres aspects de votre vie. »

« Si vous dites que tout est égal devant l’État, et que l’État ne regarde pas le droit des familles, ne regarde pas l’Église, ne regarde pas Dieu, mais ne regarde que les individus, alors vous créez la base du communisme. » Et il cite le Pape Pie XI, le 15 mai 1931, disant « on ne peut être un catholique sincère et un vrai socialiste en même temps. »

Lire la suite: Les origines sombres du communisme – Partie 3 : occultisme, athéisme et révolutions violentes

On estime que le communisme est responsable de la mort de plus de 100 millions de personnes. Et pourtant, l’étendue de ses crimes n’a jamais vraiment été exposée au grand jour et son idéologie persiste. Epoch Times enquête sur l’histoire et les croyances de ce mouvement.

Écrit par Joshua Philipp

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement l’opinion de The Epoch Times.

Version anglaise: The Dark Origins of Communism: Part 2 of 3

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