Les parlementaires tchèques mettent en garde contre le tourisme médical vers la Chine pour les greffes d’organes

Les sévices infligés aux pratiquants de Falun Gong dans le monde des transplantations d'organes sont inacceptables

Par Dorothy Li
2 mai 2024 19:24 Mis à jour: 3 mai 2024 14:52

La République tchèque a mis en garde contre les voyages en Chine communiste pour des transplantations d’organes, car ceux-ci peuvent avoir été prélevés de force sur des personnes vivantes.

Le vice-ministre tchèque de la santé, Vaclav Platenik, a lancé cet avertissement lors d’une audition publique devant la chambre basse du parlement tchèque, au cours de laquelle des parlementaires et des défenseurs des droits ont débattu des moyens de mettre fin à la persécution des pratiquants du Falun Gong en Chine communiste.

Le Falun Gong est une discipline spirituelle qui associe des exercices méditatifs à des enseignements moraux fondés sur les principes de vérité, de compassion et de tolérance. Depuis 1999, le groupe fait l’objet d’une persécution implacable de la part du Parti communiste chinois (PCC), avec des arrestations massives, des détentions, des tortures et d’autres abus. Des dizaines de millions de pratiquants emprisonnés ont été la cible privilégiée des prélèvements forcés d’organes par le régime.

En République tchèque, une pétition demandant la fin de la campagne de persécution du PCC contre le Falun Gong a recueilli plus de 50.000 signatures, ce qui a déclenché la session de la commission des pétitions de la chambre basse le 23 avril.

« Nous recommandons aux autorités de l’État d’accorder une attention soutenue au sort des pratiquants opprimés du Falun Gong en Chine », selon les termes de la commission lors de l’événement.

En janvier, le Parlement européen a également adopté une résolution condamnant les persécutions en cours et invitant ses États membres à dénoncer publiquement les abus du PCC en matière de transplantation d’organes et à sanctionner leurs auteurs.

La résolution évoquait le sort du père d’un citoyen allemand, actuellement détenu dans une prison chinoise pour avoir pratiqué le Falun Gong. Le père, Ding Yuande, est détenu depuis mai 2023. Une dizaine de policiers chinois en civil l’avaient enlevé, alors qu’il se trouvait sur leur plantation de thé, sans mandat. En décembre 2023, il a été condamné à trois ans de prison. La résolution de l’UE a appelé à la libération immédiate de l’homme ainsi que des autres pratiquants du Falun Gong persécutés.

Ding Lebin, dont le père est détenu dans une prison chinoise pour avoir pratiqué le Falun Gong, s’est exprimé lors d’une audience publique à la chambre basse du parlement tchèque à Prague, le 23 avril 2024. (Milan Kajínek/Epoch Times)

Lors de l’audition en République tchèque, Ding Lebin s’est dit inquiet à l’idée de ne plus jamais revoir son père, affirmant qu’il était possible que son père soit tué pour ses organes par le parti au pouvoir en Chine.

Sous l’égide du PCC, la pratique du prélèvement forcé d’organes vitaux sur des personnes vivantes à des fins lucratives s’est industrialisée dans des proportions stupéfiantes, selon des recherches approfondies, des récits de témoins oculaires et des preuves apparues au cours des quinze dernières années.

Un tribunal indépendant tenu à Londres et dirigé par Sir Geoffrey Nice a conclu en 2019 que le prélèvement forcé d’organes avait été commis pendant des années en Chine « à une échelle importante » et que la principale source d’organes était les pratiquants du Falun Gong.

Les responsables tchèques ont condamné ces abus.

« Ces abus contre les pratiquants du Falun Gong dans le domaine des greffes d’organes sont condamnés non seulement en République tchèque, mais aussi dans tous les forums parlementaires du monde. Il s’agit d’une pratique inacceptable », a signalé Eduard Hulicius, vice-ministre des affaires étrangères, lors de l’audition.

Vaclav Platenik a affirmé que le ministère de la santé était au courant que certains pays européens avaient adopté des lois strictes visant à dissuader leurs citoyens de se rendre à l’étranger pour recevoir des greffes d’organes illicites, en particulier celles pratiquées dans des pays comme la Chine.

La loi israélienne sur la transplantation d’organes, entrée en vigueur en 2008, interdit essentiellement l’achat et la vente d’organes humains. Plusieurs pays européens, comme l’Espagne et la Belgique, ont adopté des mesures similaires, et le gouvernement tchèque pourrait leur emboîter le pas.

Vaclav Platenik, vice-ministre de la santé, lors d’une audience sur la persécution du Falun Gong par le PCC à la chambre basse du Parlement tchèque à Prague, le 23 avril 2024. (Milan Kajínek/Epoch Times)

Après l’audition, Vaclav Platenik a annoncé que le ministère tchèque de la santé « mettait en garde contre le tourisme de transplantation vers la Chine ».

« Outre le risque sanitaire, vous pouvez recevoir un organe prélevé de force sur un prisonnier », a ajouté Vaclav Platenik dans un communiqué publié après l’audition. « En République tchèque, les transplantations sont strictement contrôlées. »

Aux États-Unis, trois États ont adopté des lois interdisant le tourisme de transplantation d’organes. Le dernier en date est l’Idaho, dont le gouverneur a promulgué le 10 avril la loi « End Organ Harvesting Act » (loi sur la fin du prélèvement d’organes).

La Chambre des représentants des États-Unis a également adopté l’année dernière une résolution visant à sanctionner les personnes impliquées dans cette atrocité en matière de droits de l’homme.

Eva Fu a contribué à la rédaction de cet article.

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