Les principales mesures du projet de loi pour «sécuriser» internet

Par Epoch Times avec AFP
10 mai 2023 17:45 Mis à jour: 10 mai 2023 17:52

Filtre anti-arnaques, luttes contre le cyberharcèlement ou l’accès des mineurs au porno : voici les principales mesures prévues par le gouvernement pour « sécuriser et réguler » internet.

Ce texte, qui transcrit également en droit français la nouvelle réglementation européenne sur le numérique, a été présenté mercredi en Conseil des ministres. « Qui n’a jamais reçu un SMS tentant de vous extorquer des informations pour accéder à votre compte personnel de formation ou à l’assurance-maladie ? »

Un filtre anti-arnaques gratuit

Le ministre délégué au Numérique Jean-Noël Barrot souhaite mettre en œuvre la promesse d’Emmanuel Macron d’un filtre anti-arnaques gratuit adressant un message d’avertissement à toute personne qui s’apprête à se diriger vers un site identifié comme malveillant. La mesure passera par l’établissement d’une liste de ces sites frauduleux et des accords avec « les opérateurs d’accès à internet et les éditeurs de navigateurs » web.

Des voies de recours seront également prévues pour retirer un site de la liste en cas d’abus. Si le texte est adopté, le gouvernement prévoit un déploiement d’ici la fin de l’année du projet, qui sera « enrichi progressivement avant les Jeux Olympiques » de Paris à l’été 2024.

Bannissement des cyberharceleurs

Le règlement européen sur les services numériques (DSA) transcrit dans le projet de loi comporte déjà des mesures visant à endiguer le cyberharcèlement sur les grandes plateformes numériques, en contraignant celles-ci à retirer les comptes qui leur sont signalés.

Mais le gouvernement souhaite aller plus loin et accompagner cette mesure d’une peine de bannissement. Concrètement, le juge pourra demander à un réseau social d’empêcher pendant une période de six mois — un an en cas de récidive — la réinscription d’une personne déjà condamnée pour cyberharcèlement.

Blocage des sites pornographiques

Le gouvernement va confier à l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) le pouvoir d’ordonner, sans le concours d’un juge, le blocage par les opérateurs télécoms et le déréférencement des sites pornographiques qui n’empêchent pas les mineurs d’accéder à leur contenu. Le gouvernement reprend ainsi une mesure proposée par quatre sénatrices dans un rapport récent sur les dérives de cette industrie.

Des agents de l’Arcom pourront également être assermentés pour constater des infractions.

Blocage des médias de propagandes

Le texte donne aussi à l’Arcom le pouvoir de faire cesser la diffusion sur internet de médias frappés d’interdiction dans l’Union européenne. La mesure vise particulièrement les sites de streaming non-européens comme Odysee ou Rumble, qui avaient diffusé les chaînes pro-russe Russia Today et Sputnik malgré leur interdiction dans l’Union européenne dans le cadre des sanctions prises après l’invasion de l’Ukraine.

À la demande du ministre, Odysee avait stoppé la diffusion des chaînes et Rumble avait fermé son service aux internautes français.

Portabilité du cloud

Mesure plus économique et inspirée des travaux de parlementaires, le gouvernement souhaite permettre aux entreprises de « changer beaucoup plus facilement » de fournisseur d’infrastructure et de services informatiques, également appelés les opérateurs cloud. Le secteur est dominé par les acteurs américains AWS (filiale d’Amazon), Microsoft Azure et Google Cloud.

Le texte prévoit notamment de permettre une « portabilité » des données entre les services de ces différentes entreprises et limite l’utilisation des « crédits cloud », des bons d’achat gratuits aujourd’hui utilisés par les acteurs pour fidéliser leur clientèle.

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