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Les robots élimineront d’abord les autruches

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Un robot humanoïde exposé au World Intelligence Expo de Tianjin, le 23 juin 2024.

Photo: Pedro Pardo/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 6 Min.

Les robots humanoïdes, longtemps incontournables dans la science-fiction, sont aujourd’hui une réalité. Avant la fin de cette décennie, ils seront devenus un élément visible de la société américaine. Il est difficile d’imaginer l’impact considérable que l’intelligence artificielle (IA), combinée à la robotique avancée sous toutes ses formes, aura sur la transformation de l’industrie manufacturière, des soins de santé, de la logistique et de presque tous les autres aspects de notre économie et de nos vies.
La meilleure analogie historique pourrait être la transformation survenue avec l’adoption généralisée de l’énergie électrique après la révolution industrielle. Mais même cette comparaison sous-estime peut-être l’ampleur des changements que notre société va connaître grâce à la combinaison de l’IA et de la robotique.
Rares sont ceux, assis chez eux en 1900, qui pouvaient imaginer à quel point leur vie serait différente moins d’une génération plus tard. Résultat : des gains considérables en termes de productivité, de richesse matérielle, de confort, de santé et de qualité de vie en général, mais aussi des bouleversements et des souffrances considérables. La société américaine a été poussée au bord de la rupture, avec des conflits sociaux à leur plus haut niveau historique. Tant bien que mal, la nation a réussi à s’adapter et à rester unie pendant cette période. Seul l’avenir nous dira si la révolution technologique actuelle, tout aussi (ou plus) disruptive, se terminera avec autant de succès.
Aujourd’hui, les grandes entreprises technologiques, dont Google, Meta, Amazon et d’autres, s’emploient déjà à intégrer leur IA et leurs LLM (modèles de langage étendu, outils d’apprentissage de l’IA) à la robotique, soit en développant leurs propres machines, soit en concluant des partenariats stratégiques avec des entreprises de robotique tierces. Ces projets visent à développer des machines avancées, humanoïdes ou non, capables de « voir » des objets et des images dans un espace bidimensionnel ou tridimensionnel, de traiter le langage écrit ou parlé, et de planifier et d’exécuter avec dextérité des actions complexes en fonction de l’usage prévu. Parmi les utilisations évidentes, on trouve l’automatisation des entrepôts et les processus de fabrication répétitifs, des applications qui ne sont plus une nouveauté. Mais les robots pratiquent déjà des interventions chirurgicales complexes avec plus de précision, et donc de meilleurs résultats, que les chirurgiens humains. Ces robots apprennent à réagir aux réactions imprévisibles du patient ou de l’environnement. Des robots-taxis et des fast-foods entièrement automatisés sont testés dans le monde entier.
Dans un tel monde, qui a besoin de chauffeurs Uber ? Qui a besoin d’un humain pour servir un Big Mac et des frites, quand un androïde à l’air sympathique et plein d’humour peut le faire à moindre coût ? Qui a besoin d’un médecin sujet aux erreurs de diagnostic et aux problèmes conjugaux ? Pourquoi une armée d’agents de la TSA sillonnent l’aéroport alors que les robots-policiers ne prennent pas de congés maladie et ne réclament pas d’augmentations de salaire ? Et les robots-banquiers ne volent pas dans les caisses, sauf s’ils sont programmés pour le faire (même si l’utilisation d’argent liquide ne sera pas autorisée bien longtemps).
Ce ne sont là que quelques exemples du potentiel de perturbations quasi apocalyptiques des marchés du travail et de l’emploi. Les emplois ouvriers et non ouvriers sont tout aussi menacés. Ces dernières années, une grande partie du débat sur l’immigration clandestine s’est concentrée sur le déplacement potentiel des travailleurs nés aux États-Unis vers des emplois de débutants et ouvriers. Si ces inquiétudes sont fondées, le plus grand risque pour nos marchés du travail ne se situe peut-être pas à notre frontière sud, mais dans la Silicon Valley.
Les humains ont encore un rôle important à jouer dans cette nouvelle économie. Si les robots dotés d’IA seront capables d’effectuer des tâches avancées, ils devront être supervisés. Ils devront être surveillés, contrôlés et canalisés afin de ne pas dépasser leurs limites. Nous sommes encore loin de l’époque où des machines intelligentes remplaceront l’empathie, le jugement, la compassion et la compréhension des humains. Les humains sont programmés pour la créativité, la productivité et un travail valorisant, ce qui nous ouvrira des perspectives inédites que les machines seront incapables d’emprunter.
Si ces changements imminents peuvent paraître effrayants, il est essentiel de les appréhender et de les comprendre. Il incombe à chacun de se poser la question suivante : comment l’IA couplée à la robotique va-t-elle modifier ma façon de travailler et de subvenir aux besoins de ma famille ? Que puis-je faire pour rester pertinent dans ce monde nouveau et prometteur ? Faire l’autruche et prétendre que le prédateur n’est pas là, que la technologie ne m’affectera pas, est une stratégie insensée.
Les jeunes générations s’adapteront plus rapidement, tandis que les baby-boomers, la génération X et les Millennials pourraient avoir du mal à modifier leur cadre conceptuel. Quoi qu’il en soit, la meilleure façon de se préparer à l’avenir est de comprendre les risques et d’agir dès maintenant pour développer des compétences difficilement remplaçables dans un monde comme celui-ci. Plus facile à dire qu’à faire, mais ne dites pas que vous n’avez pas été prévenu et que vous n’avez pas eu l’occasion de le faire.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

Michael Wilkerson est conseiller stratégique, investisseur et auteur. M. Wilkerson est le fondateur de Stormwall Advisors et de Stormwall.com. Son dernier livre s'intitule "Why America Matters : The Case for a New Exceptionalism" (2022).

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