Les talibans rejettent l’appel de Trump à rendre la base aérienne afghane aux États-Unis

Un soldat de l’armée nationale afghane (ANA) monte la garde sur un véhicule Humvee à la base aérienne de Bagram, après le départ de toutes les troupes américaines et de l’OTAN, à environ 70 km au nord de Kaboul, le 2 juillet 2021.
Photo: ZAKERIA HASHIMI/AFP via Getty Images
Le régime taliban a rejeté, le 21 septembre, l’appel de Donald Trump pour que les États-Unis reprennent le contrôle de la base aérienne de Bagram, principale implantation des forces américaines en Afghanistan avant leur retrait en 2021.
Dans une déclaration, les talibans ont souligné que « l’indépendance et l’intégrité territoriale de l’Afghanistan revêtent une importance capitale » et ont exhorté les États-Unis à respecter la promesse faite dans le cadre de l’accord de Doha de 2020.
« Il convient de rappeler que, selon l’accord de Doha, les États-Unis se sont engagés à ne pas utiliser ou menacer de recourir à la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de l’Afghanistan, ni à s’ingérer dans ses affaires intérieures. Il est donc nécessaire qu’ils demeurent fidèles à leurs engagements », a indiqué le dirigeant afghan.
Le régime a également exprimé son intention d’entretenir « des relations constructives » avec les États-Unis, « fondées sur des intérêts mutuels et communs ».
« En conséquence, il est de nouveau souligné qu’au lieu de répéter les approches déjà vouées à l’échec par le passé, une politique de réalisme et de rationalité doit être adoptée », précise la déclaration.
En réponse, Donald Trump a averti sur le réseau Truth Social que « de mauvaises choses vont se produire » si le régime taliban refuse de remettre le contrôle de la base majeure aux États-Unis.
Donald Trump milite pour que Washington reprenne la main sur la base aérienne, tout en s’abstenant d’indiquer clairement si cela impliquerait un redéploiement de troupes sur le sol afghan.
La base aérienne de Bagram était la plus vaste base militaire américaine en Afghanistan, servant de centre névralgique aux opérations américaines à la suite des attentats du 11 septembre 2001 perpétrés par l’organisation terroriste al-Qaïda contre les États-Unis.
Les forces américaines ont abandonné le contrôle de cette installation en 2021, lors du retrait progressif du territoire afghan. Washington a alors remis la base à la République islamique d’Afghanistan – soutenue par les États-Unis –, laquelle s’est effondrée en août 2021 lorsque les talibans ont pris Kaboul.
Lors d’une conférence de presse au Royaume-Uni le 18 septembre, Donald Trump a suggéré que les dirigeants talibans en Afghanistan avaient besoin de fournitures que les États-Unis pouvaient leur procurer, laissant entendre qu’un accord pourrait permettre à Washington de reprendre pied sur la base stratégique.
« Nous essayons de la récupérer parce qu’ils ont besoin de choses venant de nous. Nous voulons récupérer cette base », a-t-il déclaré à la presse.
Donald Trump a insisté sur l’importance stratégique potentielle d’un nouveau retour américain en Afghanistan, notamment comme contrepoids à la Chine.
« L’une des raisons pour lesquelles nous voulons la base, c’est qu’elle se trouve, comme vous le savez, à une heure de là où la Chine fabrique ses armes nucléaires », a-t-il souligné.
L’accord de Doha a précisé les modalités du départ des forces américaines, incluant l’engagement que le territoire afghan ne soit pas utilisé par des groupes terroristes internationaux pour attaquer les États-Unis.
Ryan Morgan a contribué à la rédaction de cet article.

Aldgra Fredly est une rédactrice indépendante qui couvre l'actualité des États-Unis et de la région Asie-Pacifique pour le journal Epoch Times.
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